La sorcière du solstice, Le Garçon-sorcière #3, Molly Knox Ostertag.

Aster participe au festival du solstice d’hiver, un événement où la famille Vanissen se réunit pour des compétitions de sorcellerie et de métamorphose. Cette année, le jeune garçon est impatient de prendre part au tournoi annuel en tant que sorcière —et non comme métamorphe, contrairement aux autres garçons —, mais il hésite à bousculer les traditions. De son côté, Ariel semble préoccupée par d’autres événements étranges : une mystérieuse sorcière qui prétend être sa tante affirme connaître la vérité sur son passé…
Pour Aster et Ariel, rien ne se déroule comme prévu lors du festival. Conflits et traîtrises se mêlent à la partie! Mais quand une force puissante et sinistre s’infiltre dans la réunion, ils devront à tout prix résister à la magie noire et trouver le courage de combattre ensemble.

Voilà une série que j’apprécie énormément et j’avais à la fois envie de la finir et celle de laisser traîner la découverte de ce tome 3. C’est enfin chose faite !
Ce tome nous emmène à la découverte d’une tradition de la famille Vanissen : la fête du solstice et le Jolrun, une épreuve opposant jeunes sorcières et jeunes métamorphes dans une ambiance qui rappelle les olympiades familiales – mais à base de magie.

Comme dans le tome précédent, l’apprentissage d’Aster et le sombre passé d’Ariel s’entremêlent intimement dans l’intrigue. Alors que le premier peine à faire accepter son existence à la famille étendue, la seconde fait une découverte familiale pour le moins inattendue. Une découverte qui va la faire hésiter entre la pratique de la magie telle qu’on l’enseigne chez les Vanissen, dans la tolérance, la bienveillance et le respect de l’autre, et celle prônée par sa tante, nettement plus puissante… mais aussi plus discutable.
Alors que chacun des deux personnages se débat avec son dilemme moral, tout cela vient se mêler à leurs aspirations profondes.
Ariel, au fond, n’aspire qu’à être aimée pour ce qu’elle est, ce que propose justement la famille d’Aster, mais peut-être pas aux conditions qu’Ariel est prête à accepter. De son côté, Aster aimerait se sentir soutenu par sa famille, notamment sa mère… laquelle est prise entre deux feux : soutenir et conforter son fils, soutenir et conforter Ariel, sachant que les deux programmes sont incompatibles et que si le premier a des enjeux émotionnels et de construction de soi très élevés, le second y adjoint un enjeu qui va impacter toute la communauté magique.

Eh oui, car ce tome 3, même s’il est pétri d’une ambiance de bienveillance qui fait chaud au cœur, marie aussi les enjeux plus trépidants, liés à la magie et à sa pratique, en plus du tournoi proprement dit.
De fait, l’action et le suspense sont bien présents dans ce dernier opus. D’une part parce que les jeunes compétiteurs se demandent s’ils vont réussir à maîtriser leurs pouvoirs et à parvenir à la fin de l’épreuve, bien sûr. Mais d’autre part parce qu’Ariel, dans son coin, se débat avec des forces qui la dépassent, dont elle n’ose parler, et dont le lecteur perçoit rapidement la dangerosité. Il en résulte un récit mené avec du rythme et ce qu’il faut de suspense pour garder les lecteurs en haleine du début à la fin, ce qui n’a rendu ce tome 3 que meilleur !

Comme dans les deux tomes précédents, l’autrice pare l’intrigue de chouettes messages. Il y a cette romance qui se noue sereinement entre deux filles (elle n’est pas au centre du récit, mais c’est beau et bien fait, sans aspect artificiel de « je coche une case »). Il y a aussi cette scène très émouvante entre Aster et la petite sœur de son principal opposant, lorsque la fillette lui avoue que, plus tard, elle sera métamorphe. ça n’a l’air de rien, mais cela rejoint le discours tenu quelques bulles plus tôt sur l’importance d’avoir des modèles auxquels s’identifier ! Ce que j’aime par-dessus tout dans les comics de Molly Knox Ostertag, c’est que tout ce contenu militant (que d’aucuns n’hésiteraient pas à qualifier du gros mot du moment, du « wokisme »!) sont en fait pleins de douceur et de bienveillance, et montrent au passage que cette voie est aussi possible en littérature, a fortiori jeunesse (où l’on affectionne ces thèmes, mais généralement pour faire souffrir de mille maux les protagonistes, sans forcément d’issue heureuse !).

En bref, Molly Knox Ostertag clôt sa série dans la même ambiance tendre et douce qu’elle l’a commencée. Mais tendresse et douceur ne veulent pas dire que l’on est au pays des bisounours ! L’intrigue sait aussi ménager ses tensions, un suspense palpitant et des enjeux qui dépassent clairement le cadre du confort ou de la vie intime des protagonistes. En plus de cela, on profite de graphismes vraiment agréables à l’œil, ce qui ne gâche clairement rien. Je suivrai avec grand plaisir les prochaines parutions de l’autrice-illustratrice !

◊ Dans la même série : Le Garçon sorcière (1) ; La sorcière secrète (2) ;

Le Garçon-sorcière #3, La sorcière du solstice, Molly Knox Ostertag.
Traduit de l’anglais par Romain Galand. Kinaye, janvier 2021, 208 pages.

La Sorcière secrète, Le Garçon sorcière #2, Molly Knox Ostertag.

Les parents d’Aster ont finalement accepté que leur fils devienne une sorcière et non un métamorphe, contrairement aux autres garçons de leur famille. Aster suit des cours avec sa grand-mère qui lui demande en retour de veiller sur son grand-oncle dont les pouvoirs ont presque détruit la famille.
Pendant ce temps, Charlie, l’amie d’Aster est aux prises avec de sérieux ennuis… Quelqu’un tente de lui jeter un sort! Avec l’aide d’Aster, elle réussit à échapper à la malédiction, mais tous deux doivent maintenant trouver le responsable avant que d’autres soient victimes du malfaiteur.

Après l’excellente découverte du premier tome, j’étais curieuse de lire la suite de cette trilogie de comics. Et le deuxième tome a clairement été à la hauteur !

L’été est terminé, et Charlie a retrouvé les bancs du lycée. Aster… aussi, puisqu’il est enfin admis aux cours de sorcellerie normalement dispensés aux jeunes filles de sa famille, pour son plus grand plaisir (mais pas pour celui de toutes les femmes de sa famille). Ce tome poursuit donc tranquillement l’arc narratif autour de la construction de soi et de l’importance de trouver sa place amorcé dans le précédent volume. Car l’exemple d’Aster a fait des émules ! Sedge, son cousin, est terrorisé à l’idée de perdre de nouveau le contrôle de sa métamorphose et ne souhaite qu’une chose : avoir une scolarité normale, dans un établissement général (ce qui ne risque pas d’être du goût de l’ensemble de la famille !).

Mais ce n’est pas tout ! L’autrice renouvelle vraiment son univers en introduisant un nouveau personnage, Ariel, une nouvelle élève venant d’arriver et qui a déjà subi du harcèlement scolaire. Parallèlement, il s’avère que Charlie est poursuivie par une sombre malédiction contre laquelle Aster va l’aider à lutter, dans la mesure de ses moyens.
De fait, l’intrigue est riche en rebondissements et on ne s’ennuie pas un seul instant, tant Molly Knox Ostertag sait conjuguer péripéties et sujets personnels, sans oublier quelques touches d’humour, ce qui ne gâche rien.

« Alors… c’est comment ? Aller à l’école, vivre en ville et tout ça ?
– C’est normal. Bon, j’imagine que pour toi, ça n’a rien de « normal ». Je monte dans un gros bus jaune avec un tas d’autres enfants pour me rendre dans un bâtiment en briques où on mange de la nourriture dégueu et où on apprend les maths.
– ça paraît pas trop mal…
– Tu sous-estimes à quel point la nourriture est mauvaise. »

A nouveau, au fil des pages, des sujets profonds sont traités en douceur, sans que l’on sente la volonté de l’autrice de faire passer ses messages. Ainsi, par le biais d’Ariel, elle montre subtilement les ravages du harcèlement et de la haine sur soi comme sur les autres, comme l’importance du soutien (de la famille, comme des amis). De même, il est question des relations familiales, de la difficulté de changer, comme d’accepter l’autre et d’ouverture d’esprit – tout comme dans le premier opus. Même si l’ensemble se déroule dans un univers résolument fantasy, le traitement de ces sujets est bien fait, et particulièrement réaliste. Ce qui n’a fait que me rendre cette lecture plus passionnante encore !

« C’est la spirale de la haine… au début, ça fait du bien et ça paraît juste. Tu as été blessé et donc tu blesses les autres. Le mal s’infiltre en toi et tu ne peux pas l’arrêter, et un jour, tu réalises qu’il n’y a pas de différence entre lui et toi. »

Comme dans le premier tome, les graphismes simples et clairs, les couleurs chaudes, sont un régal. A nouveau, il y a une vraie diversité dans les personnages représentés : cela ne sert pas l’intrigue nécessairement, c’est simplement présent en toile de fond. Cela change agréablement de la production actuelle !

J’ai adoré le premier tome, je persiste et signe avec celui-ci. L’intrigue est idéalement renouvelée, les personnages creusés, tout comme l’univers. Des messages forts et bien traités émaillent le texte, ce qui rend l’ensemble très prenant. Et encore une fois, le récit complet et appréciable… tout en donnant très envie de lire le troisième et dernier tome !

◊ Dans la même série : Le Garçon sorcière (1) ;

Le Garçon sorcière #2, La sorcière secrète, Molly Knox Ostertag.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Romain Galand. Kinaye (Graphic Kids), 3 juillet 2020, 207 p.

La Fille de la mer, Molly Knox Ostertag.

Morgan, 15 ans, cache un secret : elle a hâte de quitter la parfaite petite île où elle vit. Elle est impatiente de terminer le lycée et de quitter sa mère, triste et divorcée, son petit frère lunatique, et plus que tout : son super groupe d’amies… qui ne la comprennent pas du tout. Parce qu’en fait, le plus grand secret de Morgan, c’est qu’elle en possède beaucoup, et l’un d’entre eux serait de donner un baiser à une autre fille. Une nuit, Morgan est sauvé de la noyade par Keltie, une mystérieuse fille. Elles deviennent amies et soudainement, la vie sur l’île ne semble plus aussi étouffante. Mais Keltie possède aussi ses secrets. Les filles commencent à s’attacher l’une à l’autre, et ce que chacune essaie de cacher va finir par se dévoiler… que Morgan y soit préparée ou non.

J’ai découvert Molly Knox Ostertag l’an dernier avec le premier tome de sa série Le Garçon sorcière et, depuis, j’ai bien l’intention de suivre ses publications !

Dans La Fille de la mer, changement radical d’univers, puisque l’histoire se déroule sur une petite île (au large du Canada), dans notre univers parfaitement rationnel. Morgan, 15 ans, s’y débat avec ses problèmes d’ado : son père est parti, son petit frère est insupportable, et son groupe d’amies, pourtant très soudé, ne lui ressemble plus du tout, car elle n’arrive pas à parler de ce qui la tourmente réellement. De fait, Morgan en a gros sur la patate, et ce n’est pas facile à verbaliser : alors qu’elle avait un coup de blues, elle a glissé des falaises sur lesquelles elle se promenait et a été sauvée in extremis de la noyade par une selkie, une jeune fille vivant sous une peau de phoque, qu’elle ne peut quitter que tous les sept ans… à condition de rencontrer l’amour. Même si Morgan a du mal à se l’avouer, le coup de foudre est réciproque, ce qui ne va rien arranger aux tourments qu’éprouvait déjà l’adolescente.

Commence alors un merveilleusement mené, qui évoque tout autant l’amitié, la confiance, l’estime de soi, un premier amour, le coming-out, ou les relations familiales. Mais sous couvert de conte et de légende, le récit déploie également tout un enjeu écologique, la colonie de phoques de Keltie étant menacée par le projet touristique de paquebot mené par le magnat local. Tous ces fils d’intrigue sont talentueusement entretissés, l’autrice prenant le temps de développer les différents enjeux, leurs révélations et résolutions. Mieux : on passe fluidement de l’un à l’autre, sans avoir l’impression que le pas est pris par l’un ou l’autre des sujets, ce qui fait que le récit est très complet !
Évidemment, tout ne se fait pas en un tour de main, et j’ai trouvé que le ton de l’autrice était particulièrement juste pour évoquer les doutes que ressent Morgan – par rapport à ce qu’elle ressent pour Keltie, mais également dans sa relation à sa famille ou à ses amies. Molly Knox Ostertag dresse là un portrait d’ado particulièrement réussi !
L’intrigue qui tourne autour de l’écologie, quant à elle, arrive plutôt dans la seconde moitié, et redonne du rythme au récit, avec une dose d’aventure assez palpitante. L’action est plus présente, menée à bon train, ce qui rend le comics difficile à lâcher. Le folklore et les légendes autour des selkies sont vraiment bien utilisés dans le récit et nourrissent parfaitement l’intrigue.

Enfin, j’ai eu le même coup de cœur pour les graphismes que dans Le Garçon sorcière. On retrouve le trait rond, les couleurs majoritairement chaudes et claires, le côté épuré des arrières-plans qui m’avaient tellement charmée. Entre le style graphique et les thèmes, La Fille de la mer coche toutes les cases d’une excellente lecture au rayon ado !

Deuxième coup de cœur avec l’autrice donc ! La Fille de la mer m’a charmée de la première à la dernière page, grâce à un récit qui parvient à être à la fois moderne, juste et d’une incroyable bienveillance. L’intrigue mêle des enjeux assez différents (puisque l’on parle aussi bien d’écologie que d’acceptation de soi, de coming-out ou de relations familiales) mais qui se mêlent à merveille, dans une narration à la fois douce et palpitante. Voilà un comics que je vais très certainement relire à de nombreuses reprises !

La Fille de la mer, Molly Knox Ostertag. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Romain Galand.
Kinaye, 21 janvier 2022, 249 p.


Le Garçon sorcière #1, Molly Knox Ostertag.

Dans la culture du jeune Aster, treize ans, toutes les filles sont élevées pour devenir des sorcières et les garçons, des métamorphes. Toute personne qui ose contrevenir à cette tradition est exclue. Malheureusement pour Aster, il demeure incapable de se métamorphoser… et il est toujours aussi fasciné par la sorcellerie, bien qu’elle lui soit formellement interdite.Lorsqu’un danger mystérieux menace les autres garçons, Aster sait qu’il peut aider… avec la sorcellerie. Avec les encouragements d’une nouvelle amie excentrique, Charlie, Aster se laisse enfin convaincre d’exercer ses talents de sorcière. Mais il aura besoin d’encore plus de courage pour sauver sa famille… et en réalité, se sauver lui-même.

Cela faisait un moment (plus d’un an !) que j’avais noté ce comics dans un coin d’une liste-à-lire-un-jour. C’est enfin fait et quel régal ! Je suis tombée sous le charme du trait et de l’histoire créée par Molly Knox Ostertag – et vu l’excellente découverte, j’ai bien l’intention de poursuivre avec le reste de son œuvre.

Le garçon sorcière nous plonge dans un univers de fantasy, qui pourrait se situer de nos jours. Aster vit dans une grande famille dotée de pouvoirs magiques. Toutes ses tantes, sœurs, cousines sont des sorcières. Et lui, comme tous les mâles de la famille, est voué à devenir un métamorphe, destiné à protéger les sorcières et à se battre contre les démons. Au cas où cela vous titillerait : oui, c’est hyper genré et cliché. Mais justement ! Aster préfère pratiquer (discrètement) la sorcellerie et la métamorphose ne lui est vraiment pas innée. Cela le rend carrément malade rien que d’y penser. La mission qu’il se fixe contre le démon qui kidnappe ses camarades va lui permettre d’utiliser ses pouvoirs de sorcière pour faire quelque chose d’utile.

Là encore, l’histoire pourrait sembler cliché (les pouvoirs inattendus, la quête, la figure de l’élu, etc.), mais pas du tout. Molly Knox Ostertag utilise plutôt ce point de départ pour livrer une ode à la différence, à la quête et à l’acceptation de soi. Dans cette épreuve, Aster est aidé par une amie (totalement humaine), Charlie, qui elle aussi se sent obligée de faire ses preuves dans la société dans laquelle elle vit. Les deux amis s’entraident et nouent une belle relation d’amitié, malgré tout ce qui pouvait sembler les séparer. Charlie encourage vivement Aster à vivre pleinement qui il est, peu importe ce qu’on lui a inculqué !
Le récit incite donc à se questionner sur la société genrée dans laquelle on vit. Mais c’est fait subtilement et sans gros sabots, ce qui rend le comics d’autant plus délicieux !

De même, l’histoire prend place au sein d’une famille assez nombreuse (dont l’arbre généalogique est donné dès le départ), qui aligne pléthore de cousins. Et mine de rien, cette famille est diversifiée que ce soit en termes de couples, modes de vie ou couleurs de peau. Cela ne sert pas l’intrigue, ni un propos sous-jacent, c’est juste comme cela dans le paysage, de façon très naturelle. Et cela change agréablement de ce que l’on peut voir en BD jeunesse !

Côté graphismes, j’ai fondu dès les premières pages pour les dessins à la fois simples et clairs, aux couleurs chaudes et agréables. C’est beau ! Les scènes représentant la magie sont particulièrement réussies.

Excellente découverte donc, que ce premier tome du Garçon sorcière. J’ai adoré l’intrigue, les graphismes, comme les messages portés par le texte. Même si ce volume propose un récit complet, j’ai hâte de lire les deux tomes suivants tant j’ai apprécié ma découverte !

Le Garçon sorcière #1, Molly Knox Ostertag. Trad. de l’anglais (États-Unis) par Romain Garland.
Kinaye, 24 janvier 2020, 224 p.

Face au roi des Gobelins, Jack le Téméraire #2, Ben Hatke.

Maddy, la petite soeur de Jack, a été enlevée dans un autre monde par un ogre. Jack et Lilly poursuivent le ravisseur et passent le portail qui leur permet de se trouver sur la Terre des Géants, où ils seront séparés par le carrefour flottant entre les mondes. S’ensuit une course contre la montre pour sauver Maddy avec l’aide de Phelix et des lutins et combattre l’effrayant roi des Gobelins dans les égouts de l’enfer. Une lutte de pouvoir s’installe entre les mondes et les créatures. Des duels, des évasions, des sauvetages, des explosions, des trahisons et des lutins mignons !

J’avais adoré le premier tome de ce diptyque (car oui, malheureusement, c’est terminé !) et j’étais extrêmement curieuse de lire ce second tome, qui s’est avéré tout aussi entraînant.

Côté forme, Ben Hatke reste fidèle à sa ligne : le comic est épais, certes, mais les textes sont courts, voire inexistants. En effet, les illustrations sont très parlantes et on se passe volontiers d’explications supplémentaires, tant les dessins sont expressifs. On peut donc proposer le titre à d’assez jeunes lecteurs !

Du côté de l’intrigue, c’est à nouveau une histoire très entraînante. Plus de jardin maléfique, cette fois, mais un univers peu accueillant, dans lequel Jack et Lilly doivent lutter à la fois contre l’environnement et les créatures qui le peuplent (les gobelins au premier chef, donc). Comme nos deux héros sont vite séparés, on suit leurs trajectoires en parallèle, ce qui garantit un certain suspens – d’autant que leurs  réponses aux obstacles qu’ils rencontrent sont souvent originales, inventives et inattendues ! Jack et Lilly ont deux approches assez différentes : lui a tendance à foncer dans le tas, tandis qu’elle apprécie les plans mûrement réfléchis. Ce qui n’est pas plus mal, car le premier aura bien besoin d’une arrière-garde pour couvrir ses arrières dans les nombreuses batailles qu’ils mènent. Le rythme est donc nettement plus élevé que dans le premier volume, ce qui fait que j’ai lu ce tome avec une certaine avidité, curieuse de savoir comment les personnages allaient s’en sortir.

Petite cerise sur le gâteau : on retrouve la référence à Zita, la fille de l’espace car, à la fin du volume, celle-ci apparaît, accompagnée de Pipeau et Madrigal (qui étaient, pour leur part, déjà présents dans le premier tome)… ce qui laisse un espoir de voir paraître un jour un cross-over entre les deux séries ?

Quoi qu’il en soit, Ben Hatke a signé avec Jack le Maléfique un comic jeunesse de qualité, qui revisite le conte traditionnel de Jack et le haricot magique, le mâtinant de science-fiction et d’aventures hautes en couleurs. La brièveté des textes rend l’album accessible à de jeunes lecteurs – tout en laissant à des lecteurs plus âgés de quoi se mettre sous la dent.

◊ Dans la même série : Le Jardin maléfique (1) ;

Jack le Téméraire #2, Face au roi des Gobelins, Ben Hatke. Traduit de l’anglais par Fanny Soubiran.
Rue de Sèvres, 14 février 2018.

Dans les griffes du jardin maléfique, Jack le Téméraire #1, Ben Hatke.


Quand arrive l’été, Jack doit rester à la maison pour s’occuper de sa petite sœur Maddy. Ce n’est pas toujours amusant car elle ne dit pas un mot. Du moins, le croit-il… Voilà qu’un jour, au marché, elle se met à parler pour demander à Jack d’échanger la voiture de leur mère contre un boite de mystérieuses graines à planter. Il accepte et commet ainsi la plus belle erreur de sa vie. Le jardin se transforme en une jungle sauvage peuplée de drôles de créatures : des bébés oignons et citrouilles animées de plus en plus inquiétants au fil des jours. Jusqu’à une nuit de pleine lune où surgit un dragon… Dès lors, plus rien ne sera comme avant.

De Ben Hatke, j’ai lu et adoré la série Zita, la fille de l’espace, une série qui s’adresse aux plus jeunes lecteurs. Évidemment, lorsque j’ai su qu’il publiait un nouveau titre, qui plus est dans la même veine, je me suis jetée dessus ! Passée la petite déception de ne pas retrouver Zita (dont j’aurais bien lu une quatrième aventure), je me suis délectée des aventures de Jack.

Première chose qui m’a sautée aux yeux : le parallèle avec le conte traditionnel de Jack et le haricot magique. Entre l’échange pas franchement équivalent qui lui attire les foudres maternelles et ses aventures dans un jardin luxuriant et terrifiant, notre Jack a quelques similitudes avec son célèbre homonyme et on s’amuse assez vite des parallèles entre les deux histoires.
Puisque j’en suis aux similitudes, on va évacuer celles avec Zita. Sur la forme, d’abord : comme dans le précédent comics, le dessin prime sur le texte. Le premier est très expressif et le second sait parfois se faire oublier : idéal pour de jeunes lecteurs, donc !
Et sur le fond, il y a également des parallèles à établir : car les malfaiteurs à qui Jack échange les clefs de la voiture contre les graines, ne sont autres que Pipeau et Madrigal ! Du coup, on peut peut-être espérer croiser d’autres personnages – et pourquoi pas Zita elle-même ?

Mais revenons à cette histoire de jardin maléfique. Au départ, l’aspect maléfique annoncé dans le titre n’est pas vraiment perceptible. Mieux : le jardin semble agir comme une vraie thérapie, pour Maddy, qui s’ouvre un peu plus au fil du temps qu’elle y passe. L’ennui, c’est que celui-ci gagne en puissances maléfiques aussi et que celles-ci guettent dans l’ombre. Finalement, l’angoisse s’installe assez insidieusement, à coups d’une feuille aux reflets étranges ou à une paire d’yeux qui guette discrètement dans l’ombre. Ceci dit, pas de panique, c’est un peu effrayant, mais pas non plus à trembler comme une feuille sous sa couette : c’est vraiment adapté aux plus jeunes lecteurs !

Outre l’aspect fantastique de l’intrigue, les personnages font le charme de l’histoire. Jack est un jeune garçon solitaire, soutenu dans l’adversité par une Maddy silencieuse et une sympathique voisine, qui a en outre le bon goût de pratiquer les armes médiévales à ses heures perdues. Au fil des péripéties dans le jardin, c’est un trio attachant qui se dessine. D’autant que Jack et Lilly sont assez grands pour prendre leurs propres décisions… et assez grands pour faire quelques bêtises, parfois regrettables, mais dont ils sortiront grandis.

Ce que j’aime dans les histoires de Ben Hatke, c’est qu’il parle de sujets susceptibles de toucher les jeunes lecteurs (mais aussi les grands) : ici, au centre, l’amour (filial et fraternel, notamment) et l’amitié. Jack se pose une foule de questions sur lui-même, sa famille, ses relations aux autres : l’aventure ne les lui apportera pas toutes, mais l’adversité l’aidera à trouver quelques réponses.

Encore une fois, Ben Hatke signe une bande-dessinée romanesque et épique en diable, faisant la part belle aux aventures à la fois fantastiques et familiales. Le dessin est particulièrement expressif, plein de vie et permet à l’intrigue une intéressante économie de dialogues – ce qui rend le comics très accessible aux plus jeunes lecteurs. Comme à la fin d’une aventure de Zita, je n’ai qu’une hâte : pouvoir lire la suite !

Jack le Téméraire #1, Dans les griffes du jardin maléfique, Ben Hatke. Traduit de l’anglais par Fanny Soubiran.
Rue de Sèvres, juin 2017, 207 p.

Le Retour de Zita ; Zita, la fille de l’espace #3, Ben Hatke.

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Zita a déjà sauvé des planètes, parcouru la galaxie, a triomphé de monstres… Mais dans ce tome 3 elle va affronter son plus grand défi. Prisonnière sur une planète-bagne, Zita devra redoubler d’audace et d’ingéniosité pour réussir à s’échapper de ce lieu infernal, dirigé par le Maître des Oubliettes, un triste sire aux ambitions de conquête interstellaire… D’autant que cette fois, c’est la Terre qui est l’objet de ses convoitises ! Heureusement qu’un mystérieux justicier masqué semble décidé à aider Zita… Comment rejoindra-t-elle sa bande d’amis ? Retrouvera-t-elle enfin le chemin de la Terre ?

Troisième (et dernière ?) aventure de Zita, la fille de l’espace. Après avoir sauvé Scriptorius, être devenue une star interplanétaire, s’être fait voler son identité, Zita est devenue une hors-la-loi. Direction, la prison. Inutile, donc, de préciser que le début de ce troisième volume est nettement moins marrant que les précédents. Malgré sa persévérance, Zita ne parvient pas à quitter sa geôle. C’en est désespérant et on craint pour la jeune fille.

Heureusement, sa combativité n’a pas complètement disparu… et ses amis non plus. Ben Hatke propose à nouveau une intrigue extrêmement riche en péripéties, sentiments et retournements de situation in extremis. Ce tome 3 réunit tous les personnages croisés jusque-là : Pipeau, Madrigall, Mulot, Gros Costaud, Glissando, N°1, N°4 et Joseph ! Côté opposants, on franchit encore un cran par rapport à ceux qu’on avait jusque-là : ce n’est pas pour rien que ce tome est bien plus sombre que les précédents.

Comme dans les deux premiers tomes, le comics laisse la part belle aux dessins : c’est une série idéale pour les jeunes lecteurs, non seulement parce qu’elle s’adresse à eux, mais aussi parce que le texte n’est pas trop imposant – ça ne fait donc pas peur. De plus, le style est léger et plein d’humour, y compris dans les situations les plus dramatiques : en témoignent les compagnons de geôle de Zita, un tas de chiffon et un squelette parlants, qui permettent de dédramatiser la situation catastrophique.

Ben Hatke reste fidèle à ce qu’il a mis en avant jusque-là : cette dernière aventure de Zita est, à nouveau, une riche aventure humaine, qui met en avant l’amitié, l’entraide et la persévérance. Que demander de plus ?
Il se paye même le luxe de nous offrir une fausse fin, dynamitée par la conclusion ouverte, un véritable appel au rêve et à l’aventure : une fin parfaite, à l’image de l’ensemble de la série – et qui laisse un peu d’espoir pour une suite potentielle, rêvons un peu.

En commençant Zita, la fille de l’espace, je m’attendais à un comics jeunesse mignon et j’y ai trouvé bien plus que cela : c’est mignon, certes, mais c’est aussi et surtout une aventure riche en réflexion et souvent émouvante, qui plaira sans aucun doute aux jeunes lecteurs (d’autant que le texte n’est pas omniprésent), mais aussi aux lecteurs plus âgés. Ce dernier tome, un peu plus sombre que les précédents, vient conclure une série dynamique, originale, inventive, qui réussit en outre à être intelligente, souvent drôle et émouvante. Qu’attendez-vous pour la lire ?

◊ Dans la même série : Zita, la fille de l’espace (1) ; La légende de Zita (2) ;

Zita, la fille de l’espace #3, Le Retour de Zita, Ben Hatke. Traduit de l’anglais par Basile Bèguerie. Rue de Sèvres, 2014, 235 p.

 

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La Légende de Zita ; Zita, la fille de l’espace #2, Ben Hatke.

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Depuis qu’elle a sauvé Scriptorius, Zita est devenu une star interplanétaire, obligée de saluer la foule et signer des autographes partout où elle passe. Fatiguée de ces bains de foule, elle laisse un robot imitateur grimé comme elle prendre sa place le temps d’une escapade en ville, avec Mulot. Erreur fatale ! Le robot apprécie la célébrité et la compagnie des autres personnages et prend la place de Zita, alors que celle-ci est appelée sur une autre planète. Terrifiée, Zita vole un vaisseau pour rattraper celui de Pipeau… et devient une hors-la-loi, recherchée par toutes les milices ! Difficile de retrouver sa place et son identité !

J’avais beaucoup aimé le premier volume de cette série de B.D. SF destinée à la jeunesse, et la bonne découverte se poursuit avec cet opus. Cette fois, Zita est confrontée à un usurpateur qui prend sa place, et séparée de ses amis, en dehors de Mulot. L’urgence n’est donc plus d’essayer de rentrer sur Terre – même si les Lomponiens qui l’attendent comme la sauveuse lui ont promis un cristal de saut – mais de retrouver ses amis et sa place. Or, cette tâche la pousse à voler un vaisseau, et elle se retrouve hors-la-loi. Elle qui était déjà au centre de l’attention à cause de sa célébrité devient tout simplement l’ennemie numéro 1… ce qui lui fait un peu mal au cœur lorsqu’elle entend les rumeurs répandues sur son compte par les habitants de la galaxie.

Séparer Zita de ses camarades permet de rencontrer de nouveaux personnages, parmi lesquels Glissando (un redoutable chat) et Madrigal, une magicienne un peu bohémienne, avec un petit côté Albator… qui a connu Pipeau ! Mais on en sait assez peu… peut-être faudra-t-il attendre la suite pour en savoir plus.

L’aventure est à la hauteur du premier tome : c’est bourré d’énergie, il y a plein de péripéties, et la fin est touchante à souhait ! Comme dans le premier volume, il y a assez peu de textes, les dessins étant extrêmement parlants et clairs. Les couleurs sont éclatantes, les choix harmonieux, et il y a des plans tout simplement splendides.
Ce qui est intéressant, c’est que Zita n’est pas trop heureuse de sa célébrité, et tente de s’en débarrasser comme elle peut, en laissant quelqu’un faire le travail à sa place, par exemple. Et ça lui retombe méchamment sur le coin de la figure. Verdict ? On ne fait pas toujours ce qu’on veut, et il faut parfois assumer ses responsabilités. L’autre point intéressant – outre le fait que l’héroïne soit une petite fille, pour une fois – c’est que Zita n’est pas démesurément courageuse. Elle reste une petite fille, et elle fait avec ses moyens… et c’est bien agréable !

Zita, la fille de l’espace devrait donc plaire aux amateurs de science-fiction et/ou de comics jeunesse : oui, l’histoire est simple, oui, l’aventure se déroule presque sans surprise, mais le dessin est magnifique, et Zita vraiment touchante. En plus, c’est très intelligent, et cela peut plaire aussi bien aux enfants qu’à leurs parents. Bref : à mettre entre toutes les mains !

◊ Dans la même série : Zita, la fille de l’espace (1) ; Le Retour de Zita (3).

Zita, la fille de l’espace #2, Ben Hatke. Traduit de l’anglais par Basile Béguerie. Rue de Sèvres, 2014, 213 p.
ABC Imaginaire 2015
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Zita, la fille de l’espace #1, Ben Hatke

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Zita et son ami Joseph jouent dans les bois quand ils trouvent un étrange appareil… qui projette Joseph dans la galaxie. Ni une ni deux, Zita suit le même chemin pour tenter de sauver son ami. Elle débarque à l’autre bout de l’univers, sur la planète Sciptorius, peuplée d’espèces multiformes et multicolores, menacée de destruction par l’arrivée imminente d’un astéroïde géant. 
Zita n’a que trois jours pour mener à bien sa mission : retrouver Joseph… et rentrer à la maison !

Voilà une bande-dessinée qui devrait plaire aux jeunes lecteurs. On y suit les aventures de Zita, subitement propulsée à l’autre bout de la galaxie, et tentant de retrouver son ami Joseph, afin de rentrer chez eux. Un projet qui serait plus simple si un astéroïde ne devait pas détruire la planète sur laquelle ils se trouvent trois jours plus tard…

Les aventures de Zita sont extrêmement lisibles : le scénario n’est pas trop alambiqué, tout en étant tout de même bien construit. Les dialogues sont simples (mais pas simplistes) et bien tournés, et il y a ce qu’il faut de suspens pour accrocher le lecteur. Si la quête est un peu linéaire, on ne s’ennuie pas pour autant : trahisons, complots, batailles épiques… il y a de tout !
L’univers est plein de créatures toutes plus étranges les unes que les autres, dont la plupart sont plus amusantes que réellement terrifiantes : robots, faune variée, humanoïdes ou véritables humains aux motivations complexes croisent le chemin de Zita, et lui mettent, pour la plupart, des bâtons dans les roues.

Mais Zita ne se laisse pas abattre et continue, coûte que coûte, de chercher Joseph. On s’attache donc extrêmement vite à cette aventurière intrépide, audacieuse et extrêmement touchante – sans compter que, pour une fois, c’est l’héroïne qui va sauver le garçon des griffes des méchants : une situation que l’on croise trop peu souvent !
L’histoire véhicule, de plus, de belles valeurs autour de l’entraide et l’amitié, sans être moraliste, ni convenue (que demander de plus ?), via un dessin simple, clair, sans fioritures inutiles, et des couleurs qui donnent une impression de fraîcheur et de pages aérées. L’ensemble est aussi agréable à lire qu’à regarder !

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En somme, Zita, la fille de l’espace est une très belle bande-dessinée de science-fiction, accessible aux jeunes lecteurs (dès 8 ans) : la simplicité des dialogues, la fluidité de l’histoire et la sobriété du trait devraient leur plaire. L’histoire est bien ficelée, le dessin agréable et l’ensemble est touchant. Un très bon titre !

◊ Dans la même série : La Légende de Zita (2)Le Retour de Zita (3).

Zita, la fille de l’espace, tome 1, Ben Hatke. Traduit de l’anglais par Basile Bèguerie. Rue de Sèvres, 2013, 192 p.

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En mer, Drew Weing

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Dans une ville portuaire, que l’on suppose se trouver aux Etats-Unis ou en Angleterre au XVIIe siècle, un colosse poète en manque d’inspiration écume les bars. Sans le sous, il propose au tavernier de lui dédicacer son premier recueil à paraître en guise de paiement… et se fait jeter dehors. Las, il s’endort au bout d’un ponton où des recruteurs peu scrupuleux le kidnappent pour l’embarquer de force sur le navire du Capitaine Conrad, faisant route vers Honk-Kong. Hors de son élément, il apprend la dure réalité de la vie en mer, vie qu’il a chantée dans d’innombrables vers lorsqu’il avait encore les deux pieds sur terre! De grand moussaillon balourd, il devient un navigateur hors-pair, tandis que l’inspiration, cruelle maîtresse, lui vient et le fuit successivement.
Au rythme d’une case par page, ornées d’un dessin tout aussi minutieux que délicat, on s’embarque à bord du vaisseau marchand sans se poser de questions, pour suivre avec avidité les aventures de ce poète un peu déboussolé. Loin de casser le récit, la case unique lui offre une fluidité toute maritime, et présente un luxe de détails. Ainsi, les ellipses narratives – du départ du port, alors qu’il était jeune homme, à son heure de gloire, lorsqu’il est un vieux loup de mer aguerri – glissent subtilement et permettent au récit de se développer au mieux. Pour ma première incursion dans le roman graphique, j’ai adoré ce petit format, rappelant quelque peu le comics.
Les aventures de ce poète baroudeur, passant par un long voyage initiatique pour renouer avec l’inspiration océane qui lui fait défaut, sont très touchantes, divinement contées,  soutenues par un dessin époustouflant de sobriété et d’efficacité, et bourrées de références littéraires.

Malgré un format assez court, c’est avec des étoiles plein les yeux et le souffle du grand large sur le visage que l’on referme cet ouvrage, avec une seule envie: celle de s’y replonger encore. 

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En mer, Drew Weing. Editions çà et là, 2011, 144 p.
10/10.

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