Sans âge, Le Protectorat de l’ombrelle #5, Gail Carriger.

Lady Maccon est en pleine béatitude domestique. Une béatitude à peine troublée par la fréquentation de quelques loups-garous de la haute société et celle du second placard préféré d’un vampire, sans oublier un bambin précoce ayant des dispositions incontrôlables au surnaturel…
Mais Alexia vient de recevoir un ordre qu’elle ne peut ignorer. Avec mari, enfant et famille Tunstell au complet, elle embarque à bord d’un bateau à vapeur pour traverser la Méditerranée. Direction l’Egypte, une terre qui pourrait bien tenir en échec l’indomptable Alexia. Que lui veut la Reine vampire de la ruche d’Alexandrie ? Pourquoi un ancien fléau s’abat-il de nouveau sur le pays? Et comment diable Ivy est-elle devenue du jour au lendemain l’actrice la plus populaire de tout l’Empire britannique ?

2023 est donc l’année où j’ai terminé Le Protectorat de l’ombrelle de Gail Carriger, une série que j’aime d’amour (et que j’avais entamée … en 2012 ! Il était donc temps !). D’autant que si j’adore cette série et avais précieusement gardé ce dernier tome, laisser passer cinq ans entre la lecture du tome 4 et celui-ci était loin, mais alors loin d’être une riche idée. Heureusement qu’il y a des chroniques avec spoilers sur internet, sinon c’était la cata.

Cette chronique risque de divulgâcher non seulement ce tome, mais la série dans son ensemble. La conclusion est sûre !

Après, donc, un léger temps d’adaptation en début de tome, j’ai retrouvé tout ce que j’apprécie dans cette série : un mystère, une enquête ardue, prenante et très originale, et un imbroglio de surnaturels qui marchent sur les plate-bandes les uns des autres. Avec, en plus, un brin d’exotisme qui m’a rappelé les meilleurs moments d’Hercule Poirot, puisque tout le monde part direction l’Égypte.

Si Alexia, Conall et Prudence sont en Égypte, avec tout leur entourage (Ivy Tunstell, sa famille et sa troupe de théâtre), Londres n’est pas oubliée pour autant. En effet, le récit propose, en parallèle des aventures égyptiennes, de jeter un œil sur ce qu’il se passe au sein de la meute Woolsey. Le professeur Lyall et Biffy (ex-drone devenu un loup-garou) ont fort à faire de leur côté. J’ai beaucoup aimé que le récit passe plus de temps sur ces personnages secondaires, que l’on ne voyait pas autant jusque-là. L’intrigue de ce tome-ci propose donc, d’une part, un récit inédit et, d’autre part, le bouclage d’un certain nombre de contentieux en cours depuis le début de la saga. Et les deux arcs narratifs sont tout à fait passionnants !

De fait, j’ai trouvé que ce tome accordait une grande importance aux personnages, et à leurs relations. L’amitié qui lie Alexia à Ivy est profonde et sincère et, malgré leurs statuts respectifs de mères de famille, elles continuent à s’entendre (du moins autant qu’il est possible avec le goût de la mode d’Ivy). Alexia et Conall, de leur côté, poursuivent leur vie de couple, folâtrent et se crêpent le chignon à qui mieux mieux, et ce pour notre plus grand plaisir. A deux reprises, je dois avouer que l’autrice m’a bien inquiétée avec des retournements de situation qui m’ont laissé penser que c’en était fini de ce duo mythique !

Et ce n’est pas tout ! Car l’Égypte va aussi permettre à Alexia de mieux comprendre le problème avec les momies de paranaturels (cf. tomes précédents), d’éprouver les capacités hors-norme de sa fille, tout comme de formuler quelques hypothèses tout ce qu’il y a de plus scientifique sur les êtres surnaturels. Cela complète à merveille l’univers et, si je ne savais pas déjà qu’il existe au moins deux spin-off à cette série, j’aurais été plus que frustrée que l’on s’arrête là.
Il y a toutefois deux points qui m’ont chiffonnée durant cette lecture : primo, pas assez de Lord Akeldama ! (Mais l’éloignement géographique justifiait son absence). Secundo, je m’attendais à en apprendre beaucoup, beaucoup plus sur le père d’Alexia… et les informations m’ont semblé un peu minces. D’autant que la chute, avec la révélation en dernière ligne de l’identité de l’agent Verge d’or, m’a prise au dépourvu : j’aurais voulu en savoir plus, là aussi ! Ceci étant dit, cela collait à l’ambiance prégnante de mystère qui régnait sur ce tome.

Comme dans les tomes précédents, en plus de lire une enquête bien ficelée, j’ai beaucoup ri. D’une part parce que les personnages sont rarement avares de réparties saignantes, mais surtout parce que ce sont des Anglais de la Belle-Époque, avec un flegme à toute épreuve et un sens aigu des convenances. Je ne compte pas les scènes où Lord Maccon est peu (voire pas) vêtu et embarrasse son épouse, qui éprouve moins de gêne à tirer à balles réelles sur les assaillants qu’à voir son époux sans chaussettes.
Les Tunstell, de leur côté, ne sont pas en reste : Ivy est désopilante (parfois à ses dépens, il faut le dire) et la troupe de théâtre apporte son lot de comédie. Enfin, la façon dont est traité le choc des cultures britanniques-égyptiennes vaut à lui seul le détour !

Cette série finit donc comme elle a commencé : excellemment. Autant je suis ravie de savoir qu’il existe deux autres séries dans le même univers, autant j’ai une petite pointe de tristesse à l’idée de quitter ces personnages-ci. Le franc-parler et le sens aigu des convenances d’Alexia font, à eux seuls, la moitié du sel des intrigues de la série, le reste étant assuré par cet improbable, mais très réussi, mélange de sciences, convenances sociales, personnages surnaturels et fauteurs de troubles de tout type. Je ne suis pas à l’abri de relire toute la série un de ces quatre !

◊ Dans la même série : Sans âme (1) ; Sans forme (2) ; Sans honte (3) ; Sans cœur (4) ;

Le Protectorat de l’ombrelle #5, Sans âge, Gail Carriger. Le Livre de Poche, septembre 2014, 445 p.

4 commentaires sur “Sans âge, Le Protectorat de l’ombrelle #5, Gail Carriger.

  1. Tesra dit :

    Cette série est tellement bien ! Tu me donnerai presque envie de la relire là tout de suite. (Mais je ne la possède pas et j’ai déjà une grosse PàL)

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  2. Mypianocanta dit :

    Ce tome est carrément génial et tu as mis l’accent sur tout ce qui fait le sel et le charme de cette série. Je la relirai moi aussi avec plaisir
    Et si cela peut t’encourager, on revoit pas mal de monde dans la série sur Prudence (malheureusement tous les tomes ne sont pas traduits).

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    • Sia dit :

      Haa, super nouvelle ! J’ai déjà plein de séries dont j’attends la suite traduite ou la suite tout court (oui Olivier Péru, je pense à toi….), donc je saurai être patiente !

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