Accompagnée de son demi-frère, Sennedjem, la princesse Neith a fui l’Égypte pour ne pas finir dans le lit de Pharaon, son père. Capturés par des marchands d’esclaves, les deux jeunes gens sont alors vendus à Nabù-kudduri-usur, le roi de Babylone.
Sennedjem est promis à un funeste destin : il est choisi pour incarner le « Roi de Paille ». Son rôle consistera à attirer sur lui la malédiction divine afin de la détourner du souverain de Babylone.
Neith, devenue la suivante de la concubine Shamhat, aimée du prince héritier Amel, va tenter l’impossible pour lui venir en aide… et parvient à le faire évader.
En 2020, j’étais une fangirl heureuse : Isabelle Dethan, une de mes autrices-illustratrices préférées, sortait une nouvelle série de BD dont l’intrigue se déroulait en Égypte. Et bien que j’aie écrit à ce moment-là que je mourais d’impatience de lire la suite, j’aurai bien fait attendre celle-ci – mais c’était pour mieux en profiter !
La fin du tome 1 nous laissait sur des charbons ardents, puisque le plan d’évasion de Neith et Senn réussissait à moitié : Senn était sauvé, Neith contrainte de retourner auprès du prince Amel, de sa concubine Shamhat, et de leurs délicieux enfants. Inutile donc de dire que l’on reprend la lecture de la série sous une certaine tension, d’autant que le sauveur venu sortir Neith et Sennedjem des griffes de leur geôlier n’est autre qu’un envoyé de Pharaon, chargé de ramener la jeune princesse tout droit dans la couche de son royal paternel.
Autant le récit de la première aventure était resserré en temps, autant celui-ci s’étale sur un temps quelque peu plus long (j’ai eu l’impression qu’on pouvait le compter en semaines, voire en mois). Plus encore que dans le premier tome, on est plongés dans la politique babylonienne, qu’il s’agisse de ses relations diplomatiques, notamment avec la nation Mède voisine, ou de sa mouvementée politique interne.
De fait, difficile de s’ennuyer dans cet opus, car les péripéties s’enchaînent à bon train – je vous l’ai dit, la politique babylonienne est mouvementée !
Rapidement, le récit quitte la cité babylonienne pour le désert, et l’on suit à la fois les parcours de Neith et Sennedjem, chacun de leur côté. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, et on va s’intéresser notamment à la concubine Shamhat, à Ladiocée, la jeune princesse Mède et au prince Amel. Tout cela est hyper intéressant et bien mené, ce qui explique que je me sois régalée.
Mais je dois quand même avouer que j’ai été un peu surprise par la rapidité de la fin : ça m’a laissé la même impression que la la fin de la série Sur les terres d’Horus (un énorme coup de cœur que je relis souvent et que je vous conseille vivement!). Comme si la série avait été prévue initialement avec un tome supplémentaire, et que finalement on s’arrêtait là. La conclusion donne une vraie fin à l’histoire mais il y a un je-ne-sais-quoi de rapidité qui laisse un sentiment d’inachevé !
Heureusement, les illustrations sublimes sont là pour en mettre plein les mirettes et faire oublier ce léger désappointement. Encore une fois, Isabelle Dethan a un vrai talent pour faire revivre l’Antiquité égyptienne dans toute sa splendeur et toutes ses caractéristiques. Les dessins sont splendides, les couleurs parfaites, et je trouve que les planches invitent à se perdre dans les décors et les détails, ce que j’adore dans ces bandes-dessinées.
En somme, j’ai encore une fois été conquise par la plume et les pinceaux d’Isabelle Dethan, dans ce récit qui nous emmène de nouveau dans l’Antiquité, mais plus du côté de Babylone que de l’Égypte, cette fois. Le récit, focalisé sur un jeune prince et une jeune princesse égyptienne soulève des enjeux personnels et politiques très prenants – au point que j’aurais volontiers signé pour un tome supplémentaire. Enfin, pour ne rien gâcher, les illustrations sublimes sont un vrai plaisir pour les yeux ! Je suis certaine de relire cette série régulièrement !
◊ Dans la même série : La Fille de Pharaon (1).