Il existe une île nommée Enfenia.
Depuis des siècles, nul ne peut y entrer. Nul ne peut en sortir. Un Léviathan tourne autour, il est autant le gardien des habitants que leur geôlier. La légende veut qu’un jour, quand les Enfenians seront prêts, la créature se retirera et les laissera découvrir le monde.
Alors que l’île célèbre une fois de plus le rituel visant à accomplir la prophétie, une femme est retrouvée inconsciente sur la plage. Une femme au visage inconnu. Une étrangère.
Il traînait dans ma bibliothèque depuis mes premières Imaginales (en 2014…), il commençait vraiment être temps de lui faire un sort…
C’est un roman que j’ai lu quasiment d’une traite, tant j’étais prise dans l’intrigue : dès le départ, Samantha Bailly met en place un univers intrigant, dont on aimerait découvrir les rouages. Et comme elle a choisi trois personnages avec des points de vue très différents, cela va assez vite.
Au lot des protagonistes, on a donc Nel, la fille du chef d’Enfenia, appelée à prendre sa succession en tant que dirigeante. Nel est plutôt conservatrice, eu égard à son éducation et va donc s’opposer très violemment à Syon, un jeune Enfenian de son âge. Syon, lui, a perdu son père, qui a quitté l’île – sacrilège ! – et a sans doute été croqué par le Léviathan qui rôde autour des lieux. Le déshonneur est donc retombé sur les siens… Sans trop de surprise, Syon est partisan de révolution, de nouveautés, et souffre de l’immobilisme des Enfenians (et de leurs préjugés). Enfin, on a Isil, l’étrangère amnésique, qui va donc découvrir cet univers avec des yeux aussi neufs que ceux des lecteurs. Parfait pour découvrir de quoi il retourne, donc !
Assez vite, tous trois se retrouvent embarqués dans une aventure qu’ils n’attendaient pas : les péripéties s’enchaînent et je me suis surprise à tourner les pages à une vitesse folle.
Toutefois, une fois la dernière page tournée, je me suis aperçue que j’étais un peu sur ma faim : l’histoire est très courte et ça s’arrête un peu en plein milieu – c’est du moins la sensation que cela m’a laissé. Ceci étant dit, cela donne indéniablement envie de lire la suite. Au fil de la traque, nos trois jeunes protagonistes vont découvrir un autre mode de fonctionnement que celui d’Enfenia, ce qui va les amener à questionner ce qu’ils connaissent – notamment Syon et Nel, Isil se contentant d’engranger ce qu’elle découvre. D’ailleurs, si l’identité de celle-ci commence à se révéler, c’est pour sembler de plus en plus mystérieuse, détail qui a sans doute contribué à l’effet de suspens laissé par la fin.
Un peu comme dans Oraisons (et bien que le texte s’adresse à un public nettement plus jeune !), on retrouve un système politique très tourné vers la religion, même si le thème n’apparaît pas immédiatement. Il rôde plutôt entre les pages, à l’instar du Léviathan qui garde les Enfenians. Mais au vu du développement de l’intrigue, je parierais qu’il va devenir de plus en plus important. Autre thème qui n’est pas sans rappeler son autre série : celui du choix, notamment sur l’avenir (un peu bouché pour chacun des trois protagonistes). Le thème est d’autant mieux exploré que Samantha Bailly a choisi un récit à focalisation interne, mais pas en première personne, ce qui permet de vraiment explorer les sentiments et pensées de chaque personnage et son évolution.
Étrangère était donc une chouette introduction à la trilogie Souvenirs perdus, même si j’ai regretté la brièveté de ce premier tome (et la coupe un peu brutale en fin de volume). Malgré cela, l’intrigue est riche en péripéties, tout en nous donnant un aperçu assez complet de l’univers, des thèmes, des personnages et des forces en présence. Autant de points qui m’ont donné envie de lire la suite !
Souvenirs perdus #1, Étrangère, Samantha Bailly. Syros, mai 2014, 329 p.
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Je me souviens de n’avoir pas été moult emballée par cette lecture. Je crois que j’ai lu les deux premiers tomes, mais ils ne m’ont laissé un souvenir impérissable. J’avais pas aimé les personnages.
~Kara
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En fait je l’ai lu d’une traite, j’étais à fond dedans mais, une fois que je l’ai eu terminé, je me suis aperçue que je n’avais pas littéralement adoré. Mais je ne peux pas nier que j’étais vraiment prise par l’intrigue et frustrée de devoir faire autre chose que lire !
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