[2016] Petit bilan de juillet.

L’été est presque terminé, il est donc plus que temps de se pencher sur les découvertes du mois de juillet !

Carnet de lectures.

Rayon albums. 

Glouton, le croqueur de livres, Emma Yartlett (Gründ).
Voilà un superbe album !! C’est l’histoire de Glouton, un drôle de petit monstre rond, jaune et velu, pourvu de crocs très pointu et gourmand de … livres ! Glouton est infernal. Il grignote sa cage, s’échappe vers la bibliothèque, grignote les couvertures et… rentre dans les histoires ! Successivement, il ira semer la pagaille dans Boucle d’Or et les Trois ours, Le Petit chaperon rouge et Jack et le Haricot magique !
Emma Yartlett signe un super bel album, original, coloré et très inventif. D’une part, parce qu’il y a plusieurs histoires dans l’histoire (prévoyez d’ailleurs les trois autres albums !). D’autre part, sur le plan de la forme ! Il y a des découpes, des rabats et des livres de format plus petits intercalés dans l’album lorsque l’on saute d’histoire en histoire. L’histoire est truffée de références et pleine d’humour – ce qui ne gâche rien. Je recommande chaudement !

Castor-Têtu, Audrey Poussier & Jean Leroy.

Deuxième très belle découverte en albums de juillet : Castor têtu, la première aventure d’un petit Indien qui n’a pas froid aux yeux !
Castor-Têtu n’a que 5 ans. Mais il a décidé de devenir un vrai brave. Pour cela, il lui faut une plume : une plume d’aigle. Et où vit l’aigle ? Au sommet de la montagne ! Son père lui donne un arc et une flèche ; sa mère, un sac de provisions ; et le voilà parti. Son voyage ne sera pas facile, ses rencontres ne seront pas toujours heureuses… Mais le papoose porte bien son nom : personne ne peut arrêter Castor-Têtu ! Ni un aiglon affamé, ni un terrible vautour ; ni même l’aigle…


Le texte est concis et les images minimalistes mais l’ensemble est particulièrement parlant : on découvre donc très vite l’entêtement de Castor Têtu et la façon dont il va mener sa petite épreuve de courage. C’est aussi une histoire qui ne manque pas d’humour et qui met en avant la bravoure du jeune enfant. Le tout dans une maquette soignée. Castor-têtu compte déjà une 2e aventure (La Monture de Castor-Têtu) et le duo d’auteurs est en train d’en préparer une troisième !

Côté ciné.

Insaisissables #2.
Un an après avoir surpassé le FBI et acquis l’admiration du grand public grâce à leurs tours exceptionnels, les 4 Cavaliers reviennent !
Pour leur retour sur le devant de la scène, ils vont dénoncer les méthodes peu orthodoxes d’un magnat de la technologie à la tête d’une vaste organisation criminelle. Ils ignorent que cet homme d’affaires, Walter Marbry, a une longueur d’avance sur eux, et les conduit dans un piège : il veut que les magiciens braquent l’un des systèmes informatiques les plus sécurisés du monde. Pour sortir de ce chantage et déjouer les plans de ce syndicat du crime, ils vont devoir élaborer le braquage le plus spectaculaire jamais conçu.

Je me souviens avoir grandement apprécié le premier opus et le deuxième est du même acabit ! On va commencer de suite avec les petites récriminations : j’ai trouvé les explications sur la défection d’Henley plus que vague et manquant clairement de consistance, j’étais un peu déçue. De plus, ce film fait moins la part belle à la magie que le précédent, qui nous laissait parfois avec de grandes interrogations sur la nature de ce qu’on voyait. En dernier lieu, j’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs dont on se serait passés. Passons donc au reste.
Comme dans le premier opus, l’histoire est délicieusement complexe : il y a des complots, des traîtres, des factions opposées et tout cela donne un écheveau que l’on a, au départ, du mal à dévider (mais c’est ce qui est bien). Si le film laisse moins de place à la magie, c’est parce qu’il met le paquet sur les explications des nombreux coups réalisés : stratagèmes, petites astuces, on découvre les dessous des cartes et c’est fantastique.
Tout cela donne un film rythmé (hormis les quelques longueurs citées plus haut) et très grand spectacle, dans lequel on ne s’ennuie pas un instant. Point bonus : l’histoire est complète, comme celle du premier et n’appelle pas nécessairement de suite (mais il pourrait y en avoir une).

Nerve, Henry Joost et Ariel Schulman, en salles françaises le 24 août 2016.
Nerve est l’adaptation d’un roman de Jeanne Ryan, paru en français sous le titre Addict (chez R. Laffont, collection R). Nerve, c’est donc l’histoire de Venus, dite Vee (interprétée par Emma Roberts), en pleine période de questionnements existentiels. Sa meilleure amie, l’infatigable (mais fatigante) Sidney (Emily Meade), lui présente alors le jeu en ligne Nerve, qui propose les options « joueur » et « voyeur ». Les seconds paient pour voir les premiers accomplir les défis qu’ils leur ont lancés. Ceux-ci doivent être impérativement filmés par le téléphone du joueur et les voyeurs peuvent commenter en direct leurs performances. Si le défi est accompli dans le temps imparti, de l’argent va au joueur. Ce n’est pas compliqué. Sidney est à fond mais, comme elle a manifestement quelque chose à régler avec Vee, elle la pousse à prendre des risques, à sortir de son image de fille sage et à jouer elle aussi. Or, pas de chance pour elle, Vee fait immédiatement des émules et commence à récolter plus de vues et plus d’argent qu’elle. D’autant que dès son premier défi (embrasser un inconnu pendant 5 secondes), le jeu la met en équipe avec le-dit jeune homme, Ian (interprété, lui, par Dave Franco).
Rapidement, les défis deviennent – au mieux – de plus en plus louches et poussent les joueurs à se surpasser. Vee, sans tenir compte des avertissements de son meilleur ami Tommy (Miles Heizer, qui interprète brillamment le geek de service sous-estimé MAIS qui va sauver les miches de tout le monde) s’engage tant et plus avec ferveur, visant rien moins que la victoire. Voilà pour un bout de résumé.

Le film ne dure qu’une heure et demie mais quelle heure et demie ! L’histoire démarre assez vite et, par un astucieux montage montrant fréquemment les actions des autres joueurs, on plonge très vite en plein suspens. Plus les défis gagnent en complexité (et stupidité), plus l’adrénaline monte : on se demande à quelles extrémités vont être poussés les personnages et s’ils vont succomber ! De plus, l’action court sur une petite journée et en majorité la nuit, ce qui renforce les impressions de brièveté et de brutalité : c’est sombre, survolté et absolument palpitant.
Par ailleurs, et c’est vraiment intéressant, le suspens concerne aussi (surtout ?) les relations entre personnages. Le film s’ouvre sur les questionnements de Vee : elle a perdu son frère, rêve d’une fac à l’autre bout du pays mais sa mère veut la voir fréquenter celle du quartier. Comment lui en parler et lui faire comprendre ce qu’elle veut ? Vee et Sidney, de leur côté, sont immédiatement présentées comme étant en légère concurrence : leur amitié est fondée sur leur complémentarité de caractère et si Sidney semble en avoir assez de la discrétion de Vee, elle digèrera aussi mal sa subite notoriété : étincelles à prévoir ! Le film développe, de fait, un arc sensé et prenant autour des relations familiales et de l’amitié.
Je n’ai pas lu Addict mais, une chose est sûre : Nerve était assez réussi pour me donner envie d’y jeter un œil et, pourquoi pas, de m’offrir une seconde séance de cinéma ! Un très bon film, donc 🙂

Tops & Flops.

Juillet a été riche en belles découvertes et n’a déploré que deux lectures à regrets, à savoir :

l-assassin-qui-rêvait-d-une-place-au-paradis-jonas-jonassonL’Assassin qui rêvait d’une place au paradis, de Jonas Jonasson, en premier lieu. Si j’avais adoré son Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire et se fit la malleson dernier roman m’a laissée de marbre : je l’ai trouvé fade à souhait et l’humour ne m’a pas déridée. Dommage.

Ensuite, De Pourpre et de Soie m’a laissée sur ma faim : le projet est très de-pourpre-et-de-soie-chamberlainintéressant, l’histoire aussi, mais le personnage d’Ada m’a semblé improbable. Difficile d’accrocher aux mésaventures de la jeune écervelée, malgré l’intérêt historique du roman.

Bon, comme je le disais, juillet a aussi été riche de très belles découvertes ! Tant et si bien que je vais en présenter quatre.

l-architective-les-reliques-perdues-mel-andoryssJe l’attendais avec impatience et le dernier roman en date de Mel Andoryss, L’Architectiven’a pas failli aux attentes que je plaçais en lui. Il était court, mais il était super prenant, avec un univers, un personnage et une intrigue hautement efficaces. L’histoire se tient en un tome mais, s’il devait y en avoir un deuxième, je serai volontiers partante !

Ensuite, j’ai lu L’Héritière de Jeanne-A. Debats, premier tome de sa sérietestament-1-l-héritière-jeanne-a-debats de fantasy urbaine parisienne post-apocalyptique Testament. Et c’était tout simplement génial. Les personnages sont hyper bien campés et loin des préjugés habituels, l’intrigue est complexe et bien menée, l’univers fantastique. Et c’est drôle ! Bref : excellente découverte.

Outre ces excellentes découvertes, il y a eu pas moins de deux coups de coeurs !
les-filles-de-l-orage-le-sang-et-l-or-1-kim-wilkinsLes Filles de l’orage, premier tome de la série Le Sang et l’Or de Kim Wilkins, une auteur australienne. J’ai littéralement adoré cette fantasy très rurale, mettant en scène des femmes fortes et parlant vraiment bien de la place des femmes dans la société. J’ai hâte de lire la suite !

Second coup de cœur avec Feule deuxième tome de The Circle, signé Sarathe-circle-2-feu-elfgren-strandberg B. Elfgren & Mats Strandberg, un coup de cœur comme le premier tome ! Le mélange de fantastique et d’intrigues réalistes fonctionne parfaitement et les auteurs tissent une intrigue aussi complexe que bien menée, qui donne terriblement envie de lire la suite !

Citations.

« Minoo croyait que ce serait différent d’avoir dix-huit ans. D’être majeure. Adulte aux yeux du monde. Mais le fait de pouvoir commander des boissons alcoolisées dans un bar est une bien maigre récompense quand vous portez le destin du monde entier sur vos épaules depuis un an et demi. »

« J’aimais Max, se dit-elle. Et je croyais qu’il m’aimait lui aussi. Je lui avais demandé d’attendre jusqu’à mes dix-huit ans. Et maintenant, je les ai et je me trouve à l’endroit où il a tenté de nous tuer. Et si Max était l’unique amour de ma vie ? Ou si j’étais condamnée à n’attirer que des tueurs aux pouvoirs surnaturels atteints de graves troubles de la personnalité ? »

« Suis-moi ! Maintenant ! rugit Tommy.
Vanessa est choquée. Normalement, la seule chose qui fait du bruit, chez Tommy, ce sont ses chemises. »

« Ida voit de minuscules éclairs éclater au niveau de ses doigts, de l’autre côté de la vitre. Elle se concentre sur cette lumière rouge clignotante, imagine que c’est l’œil d’un monstre qui s’ouvre et se ferme en permanence. Puis les éclairs s’abattent sur le boîtier en plastique blanc. Un grésillement retentit, et un mince filet de fumée s’élève de l’alarme roussie.
Le voyant rouge ne clignote plus.
Ida agite ses mains pour se débarrasser des picotements sous les regards impressionnés de ses camarades.
– Depuis combien de temps tu arrives à faire ça ? demande Anna-Karin.
– Depuis maintenant, répond Ida. »
The Circle, tome 2, Feu, Sara B. Elfgren & Mats Strandberg.

***

« Ça va, tu te plais dans ce lycée ?
Elle a haussé les épaules.
– Je n’aime pas beaucoup la mentalité, mais ça va… Heureusement, il y a Anthony…
J’ai senti un pinçon de jalousie.
– Juste une personne, ça ne suffit pas…
– Ce n’est pas la quantité qui compte. ça ne m’intéresse pas d’avoir plein d’amis. Les seuls qui m’intéressent, ce sont ceux qui savent qu’il faut se battre pour avoir le droit d’être soi-même. »

« Dès qu’il a eu fini son dessert, papa est allé faire des réussites sur sa tablette, parce qu’il était fatigué. Il paraît qu’il en a besoin, après sa journée de travail. Faire le vide. Moi, c’est le contraire. Je voudrais faire le plein. Je ne vois pas l’intérêt d’être vide. »
Les Effets du hasardMarie Leymarie.

***

« Je veux que vous me craigniez, Bluebell, car Hakon m’a nommé le kyndrepa. Cette épée, forgée avec mon propre sang, m’a été donnée par son randrman et son nom est Griđbani. Vous savez ce que ça signifie ?
Elle écarta les bras et, avec une nonchalance exagérée, haussa les épaules.
– Je ne sais pas. Bite molle, peut-être ? »
Le Sang et l’Or, tome 1, Les Filles de l’orageKim Wilkins.

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