«Petit, j’étais souvent triste. Je restais assis, des heures, des jours, tout seul, comme ça… À me raconter des histoires. Des histoires de zombies. J’écoutais bien les bruits (les zombies essaient toujours de te manger par surprise). Mais je n’ai rien entendu du tout avant mon zombie. Mon zombie est tombé, pouf, juste à côté de moi… Et ça m’a bien surpris !»
C’est totalement par hasard que notre protagoniste se retrouve encombré d’un zombie. Et un zombie qui a faim, par-dessus le marché. Or, comme chacun sait, un zombie, quand ça mord quelqu’un, eh bien ça le transforme immédiatement en zombie. Pas pratique, donc, et surtout pas très engageant. C’est pourquoi notre protagoniste va diriger son zombie vers tout un tas de bestioles (veau, vache, cochon, couvée…) qui se transforment en autant de zombies aux bras ballants.
Puis arrive l’heure de rentrer à la maison… avec un zombie, qui devient rapidement un ami, un confident, un compagnon de jeu de tous les instants. Un compagnon qui ôte la tristesse et rend les journées moins longues, et nettement plus amusantes. Évidemment, un zombie à la maison, ça demande quelques précautions d’usage, parmi lesquels quelques kilomètres de corde et plusieurs rouleaux de ruban adhésif.
Le centre de l’album présente donc un manuel de survie en cas de colocation avec un zombie : que faire, comment se comporter, quelles astuces mettre en oeuvre. C’est à la fois drôle, bien pensé, et surtout bien mené. Le cahier est dessiné par le personnage principal, et les observations ont la fraîcheur de la candeur enfantine.
Le trait de Miré est parfaitement adapté au récit : le dessin retransmet merveilleusement les émotions véhiculées par l’histoire, et les couleurs sont judicieusement choisies. C’est un vrai plaisir à regarder !
Alors, un album avec des zombies pour un enfant ? Eh bien, pourquoi pas. Parce qu’ici, ce qui compte, ce n’est pas tellement qu’il y ait un zombie dans l’histoire (le côté horrifique est assez léger, et l’histoire loin d’être effrayante). Non, ce qui compte, c’est bien l’amitié qui va se nouer entre les deux personnages, malgré l’extrême différence qui les oppose.
Mon ami le zombie est une belle histoire d’amitié par-delà les différences, une histoire de confiance. La fin de l’album est extrêmement poétique et devrait plaire aux petits comme aux grands. Alors si vous voulez une première lecture de zombies, vous savez désormais où chercher !
Mon ami le zombie, Vincent Malone (textes) & Miré (dessins).
Seuil Jeunesse, 2014, 64 p.
À partir de 6 ans.
Oh ça a l’air tout mignon! (malgré le zombie)
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Oh oui, et la fin est vraiment super mignonne ! (Garanti sans passages trash)
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