Destinée, Alex Verus, #1, Benedict Jacka.

Alex Verus vit à Londres et il est devin. Il peut voir le futur comme un faisceau de probabilités. Pour le commun des mortels, c’est un don impressionnant, mais pour les autres mages, c’est le bas de l’échelle des arts occultes. De toute façon, Alex a tourné le dos à cette confrérie. Trop de rivalités, de secrets, de complots, trop de morts… Sa seule ambition est de mener une existence sans histoires, caché dans sa petite boutique d’accessoires pour magiciens amateurs. Dans l’arrière-salle, il continue à faire un peu de marché noir, c’est risqué mais le commerce des vrais objets magiques lui permet de payer le loyer.
Quand une relique puissante échoue entre ses mains, il se retrouve la proie des forces auxquelles il avait essayé d’échapper, forcé de choisir un camp dans une bataille qui le dépasse.
Voir le futur n’est pas toujours drôle, surtout quand le sien semble à ce point compromis.

Cette série m’a été plus que chaudement recommandée par Frangin n°1 (qui est à jour en VO). Donc autant dire que je partais plutôt confiante, car nos goûts en fantasy urbaine sont assez similaires. Et j’avais bien raison, car ce début de série m’a bien plu !

L’histoire se déroule à Londres, de nos jours. Un Londres tout à fait moderne, donc, mais qui abrite un ordre de magiciens, gouverné par un Conseil omnipotent qui fait la pluie et le beau temps. Le début m’a beaucoup rappelé les aventures d’Harry Dresden (qui est d’ailleurs cité dès le départ) et donc cela ne pouvait que me plaire.

J’ai aimé que ce premier tome soit à la fois hyper introductif à la série et très immersif. Certes, l’auteur prend le temps d’installer pas à pas les modalités de son univers, et installe tranquillement ses personnages. Mais ce premier tome comporte aussi une vraie intrigue, complète, et bien menée, à grands renforts de suspense et de scènes d’actions souvent trépidantes (quand elles ne sont pas carrément glauques !). Il arrive non seulement à mener l’histoire à bon rythme, tout en donnant en temps et en heure toutes les explications dont on pourrait avoir besoin sur l’univers, sans aucune lourdeur. Bref : un parfait équilibre.

Ceci étant dit, j’ai trouvé les personnages légèrement manichéens, avec des méchants très méchants et des gentils d’une immense gentillesse. Soyons honnête : cela fonctionne, mais cela manque un brin de nuances. Mais ! La série aligne déjà douze tomes ! Donc j’ai mis cela sur le compte du côté introductif de la série, et j’attends de voir ce qu’il en est par la suite.

D’autant que j’ai adoré le personnage d’Alex, cynique à souhait, parfait anti-héros. Son idéal de vie est de ne pas se faire remarquer, avoir une vie simple, éviter au maximum les emmerdes et donc ses collègues magiciens. Il se retrouve dans la panade ? Il va tenter de se débarrasser du problème le plus rapidement et donc le plus facilement possible, afin de retourner à sa petite routine pépère. Cela change un peu des magiciens « conquistadors », prêts à partir à l’assaut dès qu’apparaît le moindre bout d’oreille d’un ennemi !
De plus, il doit composer avec la faiblesse de son pouvoir. Pas de boules de feu, pas de tempêtes d’éclair ! Alex est un devin et son pouvoir consiste « seulement » à entrevoir l’avenir. Ce qui peut s’avérer bénéfique quand la vision vous montre comment vous tirer du pétrin, moins pratique lorsque 99% des voies possibles aboutissent à votre mort. Cette prescience assure une grosse part du suspense et du rythme de l’intrigue !

Je terminerai en parlant de la classification de ce roman. Chez Anne Carrière, il est classé en young adult. Si vous n’aimez pas lire de young adult, pas de panique : il est lisible par tous ! Oui, l’intrigue est un peu facile. Mais l’univers bien construit, le cynisme des personnages et le rythme de l’histoire font que le roman peut vraiment plaire à un large public (et pas uniquement les 15-30 ans).

Je partais assez confiante sur cette série et je ressors enchantée de ma découverte. J’ai trouvé l’univers et les personnages bien introduits, à travers une intrigue hyper prenante. Il y a un côté parfois un peu facile dans les péripéties, mais tout étant bien amené, cela ne m’a pas tellement gênée. Une fois tournée la dernière page, j’étais ravie de savoir que j’avais encore 11 tomes devant moi !

Alex Verus #1, Destinée, Benedict Jacka. Traduit de l’anglais par Marie de Prémonville.
Anne Carrière, juin 2018, 440 pages.

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2 commentaires sur “Destinée, Alex Verus, #1, Benedict Jacka.

  1. lianne80 dit :

    Cette série n’est clairement pas young adult. Le personnage à dans les 30 ans, il n’est pas en cherche de sa place dans la vie (il l’a déjà trouvé) et a déjà un bon passé derrière lui. Il joue même le rôle de professeur en magie pour une élève qui a la 20ène et qu’il considère un peu comme une petite sœur.

    Le premier tome peut sembler un peu manichéen mais c’est surtout parce qu’on n’a pas encore vraiment tout les tenants et les aboutissants de l’intrigue. L’ensemble se complexifie vraiment au fur et à mesure.

    Je pense que comme le YA se vend mieux ils ont tenté de faire du cross marketing. Cette série n’est ni trash, ni sexuelle, du coup elle peut très bien être lu par des plus jeunes. Mais à la base c’est une série totalement pour adultes (destiné au même public que les Dresden et personne n’irait dire que Dresden est du YA)

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