Faux frère, vrai secret, Olivier Gay.

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Léa menait une vie parfaitement normale entre les cours, les livres et ses amis, mais tout change le jour où elle apprend que des proches de son père sont morts dans un accident de voiture. Leur fils de quinze ans, Mike, devenu orphelin, va emménager sous le même toit qu’elle. Difficile de devoir partager l’appartement familial – et sa salle de bains – avec un parfait inconnu…
Si seulement c’était tout ! Mais il ne connaît pas les codes du lycée, se montre trop parfait pour être honnête et n’a pas peur des brutes que tout le monde fuit.
Léa est bien décidée à découvrir ce que cache son nouveau frère… sinon sa vie va devenir un enfer.

L’histoire débute comme un roman adolescent classique : Léa nous décrit sa vie d’ado lambda, essayant de se fondre dans la masse pour échapper aussi bien à la vigilance des professeurs que des petites brutes du lycée. Parallèlement, elle espère secrètement que son père, bourreau de travail, fera enfin l’effort de passer plus de temps à la maison. Or, en quelques chapitres, la voilà exaucée et flanquée d’un frère adoptif pour le moins étrange.
Dès l’arrivée de Mike, Olivier Gay instaure un climat lourd de tension : certes, Mike est l’archétype du gendre parfait, mais le personnage comporte trop de failles pour être totalement honnête (on se demande d’ailleurs vraiment, dans un premier temps, d’où il peut bien sortir). De plus, on sombre presque immédiatement dans un roman bourré d’adrénaline et fleurant bon l’espionnage à plein nez : courses-poursuites, scènes d’action musclées et intenses réflexions sont donc au programme.

À partir de là, les péripéties s’enchaînent à bon train, ne laissant aucun répit ni aux personnages, ni au lecteur. L’histoire va donc assez vite – peut-être même un poil trop, par moments. L’avantage, c’est que le récit ne souffre d’aucune longueur !
Rapidement, on se doute de ce que peut bien être le secret de Mike, mais l’aventure n’en reste pas moins prenante car les opposants ne tardent pas à s’accumuler, sans que leurs motivations soient toujours bien claires.

Les personnages sont, eux aussi, passionnants. Si Léa est une ado plus que banale, Mike, atypique à souhait, est bien plus intéressant. Mieux, c’est même l’un des opposants de Léa et Mike, Maxime, qui s’avère être le personnage présentant le plus d’aspérités – comme quoi, on peut être le bad guy du lot sans être totalement archétypal. Et c’est intéressant de voir que Léa n’est ni le personnage le plus puissant, ni le plus intéressant du tas ; cela change des canons du genre. Le cocktail de personnages est donc vraiment réussi !

L’histoire est, par ailleurs, portée par le style enlevé et plein d’humour d’Olivier Gay, qui multiplie les références à la culture pop ou à la littérature jeunesse (y compris à ses propres romans). Le ton se marie à merveille au récit et contribue à donner l’impression qu’il est trop court – car c’est avec un goût de trop-peu que l’on referme ce roman.

Faux frère, vrai secret est donc un one-shot particulièrement prenant. L’anticipation mâtinée de thriller fonctionne à plein, portée qu’elle est par un style léger et plein d’humour. Un roman qui se lit certes un peu vite, mais qui offre un très bon moment !

Faux frère, vrai secret, Olivier Gay. Castelmore, novembre 2016, 282 p.

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