[2022] Petit bilan d’octobre

Fin octobre, je suis allée au salon littéraire jeunesse Frissons à Bordères, un petit salon qui existe depuis 23 ans au fin fond des Pyrénées-Atlantiques. J’y ai rencontré des auteurs jeunesses fort chouettes et… j’avoue que j’ai bien fait monter la PAL !

Carnet de lectures :

Pendant Frissons à Bordères, j’ai fait le plein d’albums de Claire Garralon – j’avais des cadeaux à faire ! J’en ai profité pour en lire deux que je n’avais pas encore lu, j’ai nommé Chat ! et Le nouveau canard.

Chat !, Claire Garralon (éditions Talents Hauts – Badaboum).
Alors qu’un chat se repose sur le canapé, un petit enfant tente de l’attraper, de le caresser et de lui tirer les poils. Mais le chat n’est pas un jouet et l’enfant comprend que la plus belle des preuves d’amour, c’est le respect.
Eh oui, un album sur le respect et le consentement pour les 0-3 ans, c’est possible ! Les illustrations, à hauteur d’enfant, montrent comment celui-ci s’approche de plus en plus du chat, avant de finir par respecter son espace vital. Le texte, de son côté, par des phrases simples et efficaces, montre parfaitement que nos envies ne sont pas prioritaires sur celles des autres êtres vivants !


Le nouveau canard, Claire Garralon (éditions MeMo).
Il y a un nouveau canard dans la mare… mais il est bizarre. Est-ce vraiment un canard ?!
J’adore les canards de Claire Garralon (si vous ne connaissez pas, je vous recommande chaudement La Promenade des canards, un album hyper graphique !). Cette fois, son canard au look habituel croise des canards de pêche-aux-canards. Qui se posent bien des questions sur ce nouveau canard si différent. Comme toujours, le texte permet d’aborder plein de sujets, ici l’apparence, la différence et les préjugés. La fin fait un gros clin d’œil à l’album C’est ma mare ! mais si vous ne l’avez pas lu (ce qui était mon cas), ce n’est pas gênant, car cela peut ouvrir à pas mal de discussions. Les illustrations sont comme toujours très graphiques et très colorées, ça donne envie de fabriquer des petits canards à la maison !

Changement d’ambiance cette fois avec deux récits qui ont pour cadre les Pyrénées et qui sont plutôt destinés aux préados et plus !

Belle & Sébastien, nouvelle génération : le roman du film, Christine Féret-Fleury, Pierre Coré et Cécile Aubry.
Sébastien, dix ans, devait passer ses vacances d’été en Corse, avec son meilleur ami Dimitri et les parents de celui-ci. Suite à une grosse bêtise, il est puni et sa mère l’expédie dans les Pyrénées, chez Corinne, sa grand-mère maternelle qu’il connaît à peine. Les relations de celle-ci et de sa fille étant compliquées, Corinne est assez peu ravie de le voir débarquer, d’autant qu’elle se prépare pour la transhumance. Alors qu’il s’ennuie ferme, Sébastien fait une rencontre qui va changer sa vie : celle de Belle, une chienne des Pyrénées maltraitée par son maître, qu’il va libérer sans se préoccuper des conséquences.
J’adore la série Belle & Sébastien. J’ai été biberonnée aux romans dans mon enfance et à la série en noir et blanc. J’étais donc assez curieuse de cette nouvelle sortie (d’autant que, fun fact, la scène chez le notaire dans le film a été tournée dans une des bibliothèques du réseau de médiathèques où je travaillais ! Celle d’Aureilhan, pour les curieux, qui vaut le détour ne serait-ce que pour son look architectural). Ayant raté le film au ciné, je me suis rabattue sur la novellisation.
Le récit reprend les grandes lignes de l’histoire originale : un garçon, une chienne, les Pyrénées en toile de fond d’une amitié indéfectible. Et c’est à peu près tout ! Exit les Angelina, docteur Guillaume et autres César (même si celui-ci est brièvement cité). D’ailleurs, Sébastien n’est même plus orphelin ! (Mais sa nouvelle maman de papier s’appelle Cécile, j’avoue que ça m’a fait rire !) Bref : place au neuf.
Cette nouveauté se ressent aussi dans les enjeux de l’intrigue : si Sébastien est calé chez sa grand-mère, c’est parce que sa mère a un déplacement professionnel. L’ado glandouille sur Instagram (c’est d’ailleurs comme ça que Belle, qu’il a volée, sera retrouvée par son propriétaire), et le récit s’appuie aussi sur des thèmes d’actualité, notamment autour de la montagne. Il est donc question de la farouche opposition bergers/loups, de la pression touristique, du changement climatique, et de la survivance (ou pas) des modes de vie traditionnels (notamment de la transhumance). C’est à peine creusé, car le sujet est vraiment l’amitié de Sébastien et de sa chienne, mais ça fait une toile de fond sympa. Côté texte, c’est très fluide, très facile à lire, et idéalement agrémenté d’un cahier photos des grandes scènes du film au milieu (ne commencez pas par ça, car il y a des spoilers !).
Une chouette lecture donc, pour le petit côté Madeleine de Proust, même si je ne suis pas sûre de m’en rappeler dans dix ans ! (alors que Le refuge du grand Baou, que j’ai pourtant lu assez jeune, semble gravé dans ma mémoire !).

Polar vert, saison 2, épisode 1 : La Malédiction de l’ours, Thierry Colombié (éditions Milan).
Klervi a une adolescence mouvementée : impliquée dans un trafic de civelles en Bretagne, elle a accepté d’aider la gendarmerie à coffrer les têtes pensantes du réseau, espérant ainsi alléger sa peine. En attendant son procès, elle vit dans un camping dans les Pyrénées, sous la protection de Marceau, l’un des deux gendarmes qui chapeautaient son travail d’espionne. Elle s’y fait appeler Claire et, conformément à ce que lui a conseillé le juge, elle réalise un service volontaire dans une association de défense de l’environnement. L’ambiance au village n’est pas des plus sereines, un combat acharné entre les pro-ours et les anti-ours sévissant. En effet, la réintégration de l’ours n’est pas du goût de tout le monde, notamment des éleveurs, des chasseurs, mais aussi des trafiquants qui voient ainsi la forêt leur échapper. Or la situation dérape lorsqu’une ourse est tuée de façon barbare et son petit kidnappé…
Vous reprendrez bien un peu de Pyrénées ? Alors avant toutes choses, je dois dire que je n’ai pas lu la saison 1 de Polar vert… et ce n’est pas grave, car les événements qui s’y déroulent sont suffisamment rappelés en début de roman (c’est conçu pour être lu indépendamment de toute façon). Le récit commence assez fort, avec une rando dans les hauteurs qui tourne assez mal, Klervi et ses camarades assistant en direct au meurtre de l’ourse et au kidnapping de l’ourson. J’ai trouvé le récit bizarrement équilibré : d’un côté, l’enchaînement des péripéties, le style lapidaire donnent l’impression que tout va assez vite. De l’autre, les atermoiements des personnages entraînent des répétitions et donc, des longueurs.
Malgré ça, j’ai trouvé l’intrigue intéressante, notamment parce qu’elle met bien en scène les enjeux qui secouent les Pyrénées et notamment la Bigorre : réintroduction de l’ours avec force manifs des deux camps, cette rivalité entre les « écolos » et les « locaux » (comme s’ils ne pouvaient pas être les mêmes), les problèmes induits par le tourisme ou la proximité avec la frontière (tentante pour les trafiquants de tous bords), mais aussi les projets industriels qui secouent régulièrement les montagnes. (J’ai assumé que ça se passait en Bigorre à cause de la mention du projet de méga-scierie – sans doute celle de Lannemezan – et de la mention des grands-parents du président qui sont « de la vallée d’à côté ».)
J’ai été très déstabilisée par la fin : en fait le récit s’arrête en plein dialogue ! C’est vraiment conçu comme deux épisodes de série, avec la coup bâtarde pour créer un cliffhanger. Du coup, effet réussi, j’ai hyper envie de lire la suite (le récit m’a bien accrochée quand même), mais un peu déçue de cette coupe franche et nette en plein milieu du dialogue !

Toujours pour les préados, mais cette fois au rayon fantastique-horreur, j’ai lu Peur sur le lac, de Katherine Arden, le troisième tome de sa série Small Spaces (éditions Pocket jeunesse, collection PKJ). C’est un roman qui allait dans ma PAL boulot, donc il se trouve que je n’ai pas lu les deux premiers. Ce n’était pas hyper gênant, mais dans la mesure où les enfants essaient de résoudre, en toile de fond, un problème depuis le tome 1, je pense qu’il vaudra mieux pour le lectorat cible de les lire vraiment dans l’ordre.
Ollie, Brian et Coco, alors qu’ils faisaient du bateau sur un lac en famille, se retrouvent piégés sur une île mystérieuse et non répertoriée, gardés par un monstre marin particulièrement féroce. Le récit horrifique fonctionne très bien, avec moult scènes d’attaques, de nuit angoissantes, de bruits bizarres dans la forêt et de fantômes pas très nets. L’intrigue fait monter doucement mais sûrement la tension et j’ai trouvé les personnages très attachants. Suffisamment pour me donner envie de lire le début, comme la suite ! En tout cas je me la note pour la conseiller, parce que le récits fantastiques ne sont pas légion en littérature jeunesse ! (en littérature vieillesse non plus, du reste).


Rayon bulles

Paul & Pauline, H. Tonton (Kennes)
Mai 1944. Paul, un vieil homme que ses jambes ne peuvent plus porter, et Pauline, une jeune fille abandonnée en quête de ses parents exilés, tentent ensemble de s’extirper de la sauvagerie qui oppose les forces allemandes aux troupes maquisardes. De la profonde Corrèze aux plages sétoises, leur périple va bouleverser leur vie, créer des liens singuliers et les contraindre à affronter leurs démons.
Hop, une BD achetée pendant Frissons à Bordères et magnifiquement dédicacée par son auteur, à l’aquarelle ❤
J’ai lu cette BD d’une traite, plongée que j’étais dans les graphismes, qui m’ont un peu rappelé Gibrat (dont j’ai poncé l’œuvre grâce à la médiathèque municipale quand j’étais au lycée). L’histoire nous plonge donc en pleine deuxième guerre mondiale, dans un village ravagé par une colonne allemande. Pauline est la seule rescapée, car elle a pu se cacher. Elle décide d’aller retrouver ses parents exilés, accompagnée de Paul, un vieil homme ronchon cloué dans un fauteuil. La relation entre les deux est assez touchante ! Le récit repose sur un gros retournement de situation que je me suis bêtement divulgâché en regardant bien les petits détails des illustrations… Ceci dit, la révélation fonctionne tout de même ! J’ai apprécié ma lecture dans l’ensemble, mais j’ai été un peu déçue de découvrir à la dernière page… qu’il s’agissait du tome 1. Du coup, cette impression de récit un peu facile s’explique par le fait qu’on n’en a là qu’une seule partie, un détail que j’aurais aimé connaître dès le départ et qui m’aurait permis de profiter à fond de ma lecture (merci les maisons d’édition d’y penser ! C’est particulièrement pénible !). Du coup, j’attends la suite de pied ferme, car malgré cette légère contrariété, j’ai apprécié ma lecture !

Côté séries :

La rentrée aura été l’occasion de se pencher sur la série de SF Snowpiercer, de Josh Friedman et Graeme Manson.
Sept ans après que le monde soit devenu inhospitalier, en raison d’une glaciation artificielle et durable, les survivants ont trouvé refuge à bord d’un immense train – 1001 wagons – qui sillonne perpétuellement la Terre à toute vitesse, à raison de 2.7 révolutions par année. La discipline rigoureuse de M. Wilford, le richissime homme d’affaires qui a affrété le train, est appliquée par le service de l’Hospitalité, représenté par Ruth et Melanie Cavill, qui est également l’ingénieure en chef. A bord, la vie est très règlementée, et les passagers des différentes classes ne sont pas autorisés à se mêler (du moins, ceux des basses classes ne peuvent espérer monter). Tout au bout du train sont entassés 400 « sans-tickets », des gens qui ont pris d’assaut la Queue du train le jour du départ, et qui sont utilisés pour les plus basses besognes. Quand un corps est retrouvé émasculé en 3e classe, M. Wilford envoie Melanie extraire un ancien policier, Andre Layton, de la Queue. Or, celui-ci est également le leader révolutionnaire de la Queue, qui s’apprêtait justement à se soulever. Alors que l’enquête débute, la tension entre les classes et les wagons est à son comble…
J’ai un avis mitigé sur cette série car, d’une part, j’ai adoré et, d’autre part, il y a quand même des points qui m’ont laissée sur ma faim. Avant toutes choses, je dois préciser que j’ai souvent fermé les yeux, car il y a des passages hyper violents (voire un peu gores), et ce n’est clairement pas ma tasse de thé.
L’ambiance polaire est bien mise en scène, de même que le régime totalitaire qui règne à bord du train. Les tensions inter-classes, de fait, sont bien rendues et j’ai aimé suivre plusieurs sous-intrigues à la fois, celles-ci mêlant petites histoires du quotidien et gros complots des familles.
Mais il y a quand même des petits trucs qui l’ont moins fait. J’ai beaucoup aimé les deux premières saisons, mais j’ai trouvé la troisième complètement bancale : il ne s’y passe positivement rien et d’un coup il se passe plein de trucs, de préférence tous en même temps, si bien que les revirements des uns et des autres n’ont aucun sens. Par ailleurs, certains personnages sortent du tableau sans qu’on sache pourquoi pour y revenir comme des fleurs plus tard… et je n’ai pas trouvé ça crédible. Miles, par exemple, le fils adoptif des deux leaders révolutionnaires, envoyé à l’école des ingénieurs (donc chez l’ennemi) et dont on entend plus du tout parler ?! Pas réaliste ! Au chapitre du réalisme, il m’a manqué aussi des données sur l’univers : pourquoi et comment y a-t-il des rails sur des étendues océaniques ? (oui parce qu’ils passent comme qui rigole d’un continent à l’autre). Qui les a installés et quand ? Les enchaînements dans les wagons du train ne sont parfois pas logiques, j’ai eu l’impression que les voitures changeaient de place dans l’ordre qu’elles occupe. Et puis comment les voies sont-elles aussi bien maintenues en état ? Bref, des petits points, mais ça m’a manqué pour profiter pleinement de l’expérience. Et ça ne m’empêchera aucunement de regarder la saison 4 lorsque celle-ci sortira ! Et d’enfin lire la BD !

Top/Flop


Pas de flop ce mois-ci, car il est difficile de choisir entre les lectures un peu plus mitigées. Le top, quant à lui, est une très bonne lecture !

Ce mois-ci, j’ai donc enfin découvert Jo Walton, en lisant Ou ce que vous voudrez. J’ai eu un peu de mal à rentrer dedans mais ensuite, quel plaisir de lecture ! Le récit alterne entre un vrai récit de fantasy et des monologues intérieures de la protagoniste, Sylvia, une autrice reconnue de SFFF, qui discute avec un personnage indéfinissable, à mi-chemin entre ami imaginaire et muse artistique. Le roman propose une intéressante réflexion sur l’art et la création, et mêle habilement les deux fils du récit, celui qui se passe de nos jours dans la réalité et celui qu’écrit Sylvia. C’était une très chouette découverte, même si je ne conseillerais pas forcément ce titre pour entrer dans l’œuvre de Jo Walton !

Citations

« Je me suis rendu compte que je n’avais jamais pensé à ma chance d’être né libre. »
La Longue marche des dindes, Kathleen Karr & Léonie Bischoff.

« Il faut qu’on trouve une solution rapidement. Il ne faut pas qu’Ollie et ma mère partent à notre recherche.
— Exact, acquiesça Brian. Hmm, il a peur du feu, selon vous ?
— Pourquoi ? demanda Phil.
— Si c’est le cas, alors Ollie et les adultes ne risquent rien sur la rive tant que leur feu ne s’éteint pas. Peut-être qu’on pourrait embraser des pommes de pin et lâcher quelques-uns de ces hameçons aussi ? suggéra Brian, pris d’une inspiration soudaine. Ça pourrait peut-être l’effrayer et nous donner une chance de nous enfuir ?
— Des pommes de pin ? répéta Phil. Ce truc est gros comme un bateau !
— Et si on arrivait à les lui lâcher dans le gosier ?
— Il n’ouvre la bouche que quand il est en colère ou qu’il compte dévorer quelque chose…, commenta Coco. Vous n’y pensez pas. (Elle regarda les garçons.) D’accord. Vous y pensez. Vous voulez mettre le serpent en colère. »
Peur sur le lac, Katherine Arden.

Elle s’empare avec morosité d’une des notes de Bella et y voit le croquis d’une femme crachant du feu par la bouche.
« C’est un sort d’embrasement ?
— On dirait, oui.
— Je peux l’essayer ?
— Est-ce que tu peux allumer un feu magique dans une tour remplie de papier et de cuir ?
Genièvre réfléchit un instant. « Même si c’est un tout petit feu ? »
Le Temps des sorcières, Alix E. Harrow.

« Enfin, en passant devant le garage, ils entendent de la musique. A fond ! Sébastien pousse la porte. Une déferlante de sons le fige sur place.
— Les Clash, commente Cécile derrière lui. Du punck rock. Ta grand-mère adore ça.
Au fond, une gerbe d’étincelles nimbe d’une lueur bleue une silhouette en combinaison de travail, penchée sur une vieille moto.
— Salut, risque Seb.
Pas de réponse. Il force sa voix et hurle :
— SALUT !
Corinne, sa grand-mère – car c’est bien elle -, sursaute et se retourne, surprise, en ôtant ses lunettes de soudeur. Les yeux écarquillés, elle fixe le garçon qui se tient devant elle.
— Qu’est-ce que tu fous là, toi ?
— Bonne question, répond Seb, stupéfait. »
Belle & Sébastien, nouvelle génération : le roman du film, Christine Féret-Fleury, Cécile Aubry et Pierre Coré.

« TU CROIS VRAIMENT QU’ON A BESOIN DE ça EN CE MOMENT ?
Je comprenais ce qu’elle voulait dire. En même temps, on pouvait aussi en discuter calmement. Pas la peine de s’énerver. Je ne me sentais même pas ivre. Juste léger et bienheureux. Était-ce un mal étant donné les circonstances ? Je ne croyais pas, non. Je ne savais pas trop comment engager la conversation sur un mode plus serein. Il valait mieux attendre qu’elle se calme.
— BIZARRE ! vociférait ma mère. GOTHIQUE ! DIABÉTIQUE ! ET MAINTENANT ALCOOLIQUE ! UN SACRÉ BOULET, HEIN !
Heureusement qu’elle ne m’avait pas vu fumer.
— Je sais, je sais, ai-je bafouillé sur un ton que je voulais conciliant. Je sais que l’alcool c’est pas bien. Mais d’abord, je ne suis pas saoul, et ensuite je me sens bien. C’est sûr que les alcooliques ont tort. Ils boivent trop. Il faudrait peut-être leur dire d’envisager l’alcool pas comme un loisir, tu sais, avec les bars, la musique, la fête, tout ça, mais comme… (j’ai réfléchi afin de bien préciser ma pensée), mais comme un médicament (j’étais fier de ma trouvaille) ! Parce que ça détend vachement quand même. Je me sens bien. Si bien si tu savais. Par exemple tu gueules et ça me fait rien. Je ne suis pas stressé ou tendu, rien. Toi aussi tu devrais boire quelque chose. ça te détendrait.
J’étais bavard, bavard, bavard. Je ne pouvais pas m’arrêter de parler. Ma mère fulminait. »
Grand Passage, Stéphanie Leclerc.

2 commentaires sur “[2022] Petit bilan d’octobre

  1. Zina dit :

    Le nouveau roman de Jo Walton me dit bien !

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