Le second visage d’Arsène Lupin, Boileau-Narcejac.


Arsène Lupin a légué au Musée du Louvre les trésors de l’Aiguille creuse et a tiré sa révérence. Finis les cambriolages effectués d’une main de maître, les évasions pleines de panache, les billets d’excuse adressées aux victimes… La Griffe a pris le relais et ne fait pas de quartiers : cambriolages avec effraction, enlèvements, brutalité, et meurtres. Arsène Lupin ne peut pas laisser cet individu entacher la profession et semer la terreur. D’autant plus que La Griffe le défie avec insolence. Lupin doit contre-attaquer. Il est certes cambrioleur, mais gentleman avant tout !

En 2019 (je pensais pourtant que c’était l’an dernier !!), j’ai lu avec un immense plaisir La Poudrière, deuxième épisode (sur cinq) du pastiche d’Arsène Lupin écrit par le duo Boileau-Narcejac. Comme j’ai passé un excellent moment, je me suis offert la suite (on verra plus tard pour le tome 1, donc !), avec Le second visage d’Arsène Lupin.

Avant même de commencer, j’étais hyper emballée (déjà par la perspective d’un nouveau pastiche), mais aussi parce que mes deux titres préférés de la série originelle (La double vie d’Arsène Lupin et La femme aux deux sourires) comportent l’idée de dualité dans leur titre. Je me suis donc dit que c’était de bon augure !

Comme dans La Poudrière, Arsène Lupin va endosser son costume d’enquêteur, plutôt que celui de cambrioleur, même si sa vraie nature ne va pas tarder à revenir sur le premier plan de la scène. Car en effet, un autre cambrioleur de génie ose le défier et s’en prendre directement à sa réputation ! Cela mérite de sortir de sa retraite !

L’intrigue se déroule en fait juste après L’Aiguille creuse. Au vu de la fin, Arsène Lupin est tout simplement en train de cuver sa dépression et a complètement raccroché les gants. J’ai trouvé vraiment intéressant que les auteurs se glissent dans les interstices de la chronologie du personnage, et qu’ils exploitent les éléments des romans d’origine. Là, on est face à un Lupin au fond du seau, plus torturé que jamais et, comme dans le tome précédent, parfaitement écrit. Contrairement au tome précédent, il est aussi assez seul : son organisation a été dissoute et il se retrouve quasiment sans appui. Or, dès qu’il se lance dans la bagarre, cela peut jouer en sa défaveur… ce qui ajoute grandement au suspense général de l’intrigue.

Celle-ci reprend les codes que j’apprécie dans les Arsène Lupin : des opposants déterminés, des faux-semblants, des machinations menées de main de maître et des déguisements, beaucoup de déguisements ! D’ailleurs, il y a un côté très amusant quand on songe à la Griffe, qui se grime en Arsène, ce qui fait un peu pastiche dans le pastiche. Donc on est dans un vrai (ou presque !) Arsène Lupin, avec ce que cela comporte de moments de tension, mais avec en plus un petit côté comédie parodique bien agréable.
Comme je le disais un peu plus haut, l’intrigue est particulièrement prenante. J’avais deviné l’identité de l’opposant avant la fin (je pense que j’ai lu trop d’Arsène Lupin, maintenant, cela joue en ma défaveur), mais j’ai quand même passé un excellent moment de lecture avec ce titre. Je suis même carrément déçue de savoir qu’il ne m’en reste plus que trois à lire !

Encore une excellente pioche donc, dans la série de pastiche commise par le duo Boileau-Narcejac. Le style est impeccable et, s’ils se sont parfaitement approprié l’œuvre originelle, ils proposent une intrigue complètement originale, mais aussi particulièrement prenante, qui m’a tenue en haleine (et ce malgré le fait que j’aie deviné la fin). Je suis donc très, très curieuse de lire les trois tomes de la série qu’il me reste à découvrir !

Arsène Lupin : le second visage d’Arsène Lupin, Boileau-Narcejac.
Éditions du Masque, réédition 2013, 217 p.

2 commentaires sur “Le second visage d’Arsène Lupin, Boileau-Narcejac.

  1. Mypianocanta dit :

    Encore une fois, tu me tentes énormément ! il faut que je me procure cette série 😀

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