Spy x Family, #1-2, Tatsuya Endo

Twilight, le plus grand espion du monde, doit pour sa nouvelle mission créer une famille de toutes pièces afin de pouvoir s’introduire dans la plus prestigieuse école de l’aristocratie. Totalement dépourvu d’expérience familiale, il va adopter une petite fille en ignorant qu’elle est télépathe, et s’associer à une jeune femme timide, sans se douter qu’elle est une redoutable tueuse à gages. Ce trio atypique va devoir composer pour passer inaperçu, tout en découvrant les vraies valeurs d’une famille unie et aimante.

J’avais vraiment hâte de découvrir cette série de manga et quelle découverte ! J’ai adoré ces deux premiers tomes !
Twilight est un agent infiltré de Westalis, déployé en Ostania, dans la métropole de Berlint. Sa mission ? Maintenir la paix entre l’Est et l’Ouest. Si les noms ont été (légèrement) modifiés, il est évident que l’histoire reprend les codes et les grandes lignes de la guerre froide et que l’on est manifestement dans une reprise de l’Allemagne avant la chute du Mur. Ambiance complots et espionnages à tous les étages, donc, d’autant que Twilight est un as du déguisement.

Pour sa nouvelle mission, le voici chargé de se monter une fausse famille, dont l’enfant devra intégrer la prestigieuse école Éden, afin d’approcher un haut responsable politique. Parmi toutes les personnes possibles… Twilight adopte une fillette télépathe et conclut un mariage arrangé avec une tueuse à gages. Sans compter qu’il n’a aucune expérience en relations familiales (encore moins dans l’éducation d’un enfant. Bref : c’est mal embouché.

A l’espionnage se mêle donc une forte part d’humour, Spy x Family lorgnant plus du côté de la comédie que du récit d’espionnage classique et c’est un des points qui m’ont tellement plu dans cette lecture. Malgré l’aspect loufoque, le suspense est hyper présent, car l’histoire mêle trois intérêts pas forcément convergents : Twilight doit accomplir ses missions ; Anya, la fillette, est bien décidée à rester dans cette famille coûte que coûte ; Yor, la mère adoptive, doit conserver sa couverture (les vieilles filles ont tendance à être arrêtées par la Gestapo locale) pour poursuivre ses missions d’assassinat. Le récit mêle donc assez joyeusement préoccupations familiales très mignonnes à la violence la plus sauvage, le tout parsemé d’un humour qui fait mouche. L’espionnage (avec tous ses enjeux au niveau relations internationales) et les scènes de la vie quotidienne offrent un mélange complètement décalé, mais qui m’a donné follement envie de poursuivre cette histoire.

Les personnages ne sont pas en reste. Tatsuya Endo a troussé des personnages convaincants, qui sont souvent en décalage avec le récit ou les situations qu’ils vivent (et c’est drôle), ce qui les rend très attachants.

En bref : un excellent premier tome, qui m’a donné très très envie de lire la suite. J’ai été plus que convaincue par ce mélange (improbable mais efficace) entre espionnage, vie quotidienne et comédie, porté par des personnages vraiment bien campés. Une excellente découverte !

Spy x Family #1, Tatsuya Endo. Traduit par Satoko Fujimoto.
Kurokawa, 10 septembre 2020, 207 p.

Accompagné d’Anya, sa (fausse) fille adoptive, et de Yor, sa (fausse) épouse et vraie tueuse, Twilight alias Loid Forger doit approcher le chef du parti Nation Unifiée. Le plan consiste à faire admettre la petite Anya à la prestigieuse école Éden, où se retrouvent les enfants de l’élite d’Ostania, puis de la faire figurer parmi les meilleurs élèves de l’école. Un objectif qui relève de l’impossible, à moins de déployer des trésors de ruse et d’ingéniosité… Mais n’est-ce pas là, justement, le cœur du métier d’espion ?

La mission STRIX continue… et se corse. Car si Anya a intégré Éden, voilà qu’elle doit rejoindre l’élite suprême des élèves, afin de permettre à Twilight d’accéder au saint des saints. Or, & la fillette récolte un mauvais point dès la visite de rentrée scolaire, car les relations sociales ne sont pas sont fort…

On retrouve dans ce tome 2 le mélange improbable, mais ô combien efficace, du tome 1 : espionnage, personnages barrés, comique de situation, rebondissements à foison sont de la partie. Impossible de s’ennuyer !
D’autant que parallèlement à la mission STRIX, Twilight croule sous les missions d’infiltration, toutes plus loufoques les unes que les autres (mention spéciale à la récupération du microfilm caché dans un pingouin, quand même). L’ajout de ces missions (justifiées par un manque de personnel drastique dans l’organisation), empêche qu’une quelconque routine s’installe dans la narration, et c’est bien ce qui rend le manga si prenant.

Il s’attache également à creuser un peu ses personnages. Anya, évidemment, est au centre du récit, puisque c’est son parcours (chaotique !) que l’on suit à l’école. La télépathie ne l’aide pas, bien au contraire, car elle saisit aussi bien les attentes de son faux père adoptif, que les pensées de ses petits camarades, sans toujours tout bien comprendre. Ce qui donne lieu à toutes sortes de quiproquos, plus drôles les uns que les autres !
Yor est également importante dans le récit, puisque son petit frère, à cause duquel elle a demandé à Twilight de jouer les conjoints, vient enfin lui rendre visite, sans lui annoncer qu’il fait partie de la police secrète de l’état : un statut qui annonce d’intéressants développements dans la suite, que j’ai d’ores et déjà hâte de lire !

Je me suis encore plus amusée avec ce tome qu’avec le précédent ! L’humour est tordant, et le mélange entre les situations très sombres, l’histoire d’espionnage bien troussée et cet aspect comédie parfaitement dosé. Excellente pioche au rayon manga, dont j’ai hâte de lire les tomes suivants !

Spy x Family #2, Tatsuya Endo. Traduit par Satoko Fujimoto.
Kurokawa, novembre 2020, 192 p.

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