La Fille de Pharaon, Le Roi de Paille #1, Isabelle Dethan.

Dans la ville de Saïs, en Égypte, la jeune Neith, fille de Pharaon, est remarquée par son père lors de sa danse pour un rituel sacré. Et contre toute attente, c’est elle qu’il choisit pour effectuer la danse de la purification. L’une de ses sœurs la met aussitôt en garde : il vaut mieux qu’elle échoue dans sa prestation si elle ne veut pas finir dans la couche de leur père…… Incapable de se ridiculiser devant tant de monde, Neith n’a plus d’autre choix que de s’échapper avec Sennedjem, son demi-frère, qui compte quitter discrètement le Palais.
Mais leur fuite s’avère de courte durée. Capturés par des marchands d’esclaves, ils sont amenés auprès de leur ennemi, Nabù-kudduri-usur, roi de Babylone. Le rang social de Neith et Sennedjem est rapidement percé à jour et le roi y voit là une occasion en or. Tout laisse à penser qu’il a trouvé son roi de paille, ce substitut royal destiné à tromper les dieux durant la période prédite comme néfaste… avant d’être sacrifié pour conjurer le mauvais sort !

J’ai découvert Isabelle Dethan au collègue avec sa série Sur les Terres d’Horus et elle reste, à ce jour, parmi mes autrices illustratrices favorites ! Je crois que j’ai carrément sautillé de joie en découvrant la parution de cette nouvelle BD !

Cette nouvelle série est annoncée en deux tomes – et vu le premier, j’ai hâte que le second paraisse – avec des personnages phares un peu plus jeunes que dans Les Terres d’Horus. 
Comme dans la série précédemment mentionnée, le récit se déroule durant l’Antiquité, et en Egypte dans un premier temps. On y (re)découvre cette charmante coutume consistant, pour les pharaons, à épouser leurs propres filles… Raison pour laquelle le récit bascule bien vite à Babylone, nation concurrente de l’Egypte. Le récit est donc prétexte à la découverte de la civilisation babylonienne, notamment au travers du rituel du roi de paille, qui donne son titre à l’album. Mais on découvre également la géopolitique de l’époque, et les charmantes relations qui unissent les égyptiens et les babyloniens – dans la mesure où le roi babylonien décide de sacrifier ce prince égyptien opportunément tombé sous sa main, je vous laisse imaginer… L’intrigue est vraiment bien menée : la charge documentaire passe complètement dans le récit, sans que l’on sente la leçon d’histoire. On découvre sous un autre jour la vie des enfants royaux – égyptiens comme babyloniens – certes privilégiés, mais aussi fortement contraints par leurs statuts. Le suspense est bien présent, malgré la brièveté de l’album – que voulez-vous, 56 pages, quand on aime, cela paraît toujours trop court ! Et la fin laisse sur des charbons ardents !!

Côté graphismes, c’est un régal. Les aquarelles sont sublimes et fourmillent de détails à tous les niveaux : l’architecture est précise, les personnages hyper soignés, les décors léchés… Il n’y a rien à redire !

La Fille de Pharaon est mon premier coup de cœur de 2020, mais quel coup de cœur ! J’ai retrouvé tout ce que j’aime dans les bandes-dessinées d’Isabelle Dethan : un récit hyper bien mené et rigoureusement documenté sans être lourd, et des graphismes à faire se damner un saint. Il va sans dire que j’attends très impatiemment la suite !

◊ Dans la même série : Le couronnement de la reine morte (2).

Le Roi de paille #1 : La fille de Pharaon, Isabelle Dethan. Dargaud, janvier 2020, 56 p.

2 commentaires sur “La Fille de Pharaon, Le Roi de Paille #1, Isabelle Dethan.

  1. Il a l’air génial !

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