Angleterre, an I. Après la Gaule, l’Empire romain entend se rendre maître de l’île de Bretagne. Pourtant la révolte gronde parmi les Celtes, avec à leur tête Boudicca, la chef du clan icène. Qui est cette reine qui va raser Londres et faire trembler l’empire des aigles jusqu’à Rome ?
De Jean-Laurent Del Socorro, j’avais lu (et bien apprécié) Royaume de vents et de colères. Lorsque j’ai vu qu’il publiait un nouveau roman de fantasy historique, je n’ai donc pas vraiment hésité, d’autant qu’il se consacrait à une reine dont je ne connaissais à peu près rien, mais qui m’intéressait tout particulièrement.
Boudicca n’a pas été que la reine des Icènes, mais a eu plusieurs vies entremêlées : enfant têtue, mère, guerrière, amante, Jean-Laurent Del Socorro nous dresse un portrait très complet du personnage, partant de son enfance pas toujours facile aux différents combats qu’elle a menés.
Malgré une vie de lutte, le roman n’est paradoxalement pas truffé de grandes scènes de batailles. Il y en a, évidemment, et le roman n’est pas dépourvu d’une dimension épique, mais ce que l’auteur met vraiment en avant, c’est la personnalité de Boudicca et la façon dont elle a géré les événements qui ont traversé son existence.
C’est d’ailleurs l’aspect qui m’a le plus plu dans le roman : alors que les informations dont on dispose sur la reine icène sont rares, Jean-Laurent Del Socorro parvient à en dresser un portrait particulièrement réussi – et extrêmement documenté, en témoigne la conséquente bibliographie présentée en fin d’ouvrage.
La fantasy est assez discrète : en effet, on évolue dans la Grande-Bretagne du Ier siècle, qui fait la part belle aux druides et aux rites magiques. Mais finalement, comme l’image semble assez indissociable de la période, cela tient quasiment plus du roman historique que de la fantasy. De plus, le récit est intégralement au présent, ce qui m’a souvent empêchée de prendre fait et cause pour les personnages, que j’avais l’impression de contempler avec beaucoup trop de distance. Ces deux aspects expliquent peut-être que j’ai un peu moins accroché au roman que ce à quoi je m’attendais. J’y ai appris plein de choses, tant sur les personnages que sur la période, mais j’ai eu du mal à réellement me passionner pour les pérégrinations des icènes.
Le roman comporte, à la fin, une nouvelle plus ou moins indépendante, comme c’est souvent le cas chez ActuSF. Et là, énorme surprise ! On a quitté les icènes et on se retrouve à Boston, en 1773. Mais, finalement, il s’avère que l’histoire est aussi celle de personnes qui ne souhaitent plus s’acquitter des impôts incroyablement élevés qu’on leur réclame – un peu comme les icènes de Boudicca. J’ai été un peu déstabilisée au départ mais, en fait, la nouvelle a toute sa place dans la continuité de l’histoire de Boudicca !
En somme Boudicca nous dresse un portrait très complet de la mystérieuse reine des Icènes, en explorant toutes les facettes du personnage. L’intrigue est bien ancrée dans la période historique – le Ier siècle – et met à l’honneur les tribus celtes, les druides et leurs antagonistes romains. Si le récit m’a parfois laissée de marbre, la découverte historique était excellente !
Boudicca, Jean-Laurent Del Socorro. ActuSF, avril 2017, 280 p.
Si vous avez aimé, vous aimerez peut-être :
J’ai un peu le même ressenti que toi. Je pense que cela vient de la distance historique que l’auteur s’est senti obligé de garder vis à vis de Boudicca, mais malheureusement, cela rend le récit un peu froid.
J'aimeJ'aime
Oui, c’est vrai que cette distance historique rend le portrait un poil trop distancié, justement.
J'aimeAimé par 1 personne
hum… intrigant! 🙂
J'aimeJ'aime
Coralie a beaucoup aimé, elle est bien plus enthousiaste que moi (si jamais tu avais quelques réticences).
J'aimeJ'aime
Je l’ai lu ce printemps, j’avais adoré cette lecture et ce personnage, tellement que j’ai cherché d’autres romans parlant de Boudicca ! J’avais trouvé une saga » La reine Celtique » … je n’avais pas du tout accrochée malheureusement ! Cette femme, c’était un sacré personnage 🙂
J'aimeJ'aime
Oui, c’était un sacré personnage, comme tu dis 🙂 Du coup, je ne note pas La reine Celtique … !
J'aimeAimé par 1 personne
Oui, ce n’est pas terrible 😦
J'aimeJ'aime
Contrairement à toi, je ne sais absolument rien de Boudicca, et je ne savais même pas qu’un personnage de ce nom avait réellement existé ^^’
Mais j’ai le livre dans ma PAL, et si tu dis que tu as bien apprécié le côté historique, je pense que ça pourrait me plaire aussi 🙂
J'aimeJ'aime
J’en savais très peu, je ne me suis volontairement pas renseignée plus avant pour ne pas risquer de me gâcher la découverte du roman (globalement, je savais que c’était une reine guerrière Celte, ce qui ne va pas chercher loin). Et j’ai vraiment apprécié le côté historique très documenté du roman, en effet ; j’espère donc qu’il te plaira autant qu’à moi 🙂
J'aimeJ'aime
[…] Encres et Calames […]
J'aimeJ'aime