COLIN, Fabrice. Winterheim #1 – Le Fils des Ténèbres.

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Il y a bien longtemps, les Faeders et les Dragons ont décidé de ne plus s’immiscer dans les affaires des mortels. Retirés loin de Midgard, ils ont cependant confié à la Dame des Songes et à ses trois demi-sœurs les Ténèbres la tâche de veiller sur les humains. Aujourd’hui, dans le royaume de Walrœk, le jeune forestier Janes Oelsen, dont les parents n’ont jamais pu comprendre le caractère rêveur et la juvénile impétuosité, entre en possession d’une mystérieuse carte à la suite d’un pari. Accompagné de sa fidèle chouette Flocon, il va partir pour le château maudit de Nartchreck où, à en croire les légendes, repose un fabuleux trésor…

Voilà un roman pour lequel on peut dire que la quatrième de couverture ne rend pas justice. Emprunté sur la seule bonne foi de ce petit texte – et un peu sur la réputation de l’auteur, je l’avoue – je me suis surprise plusieurs fois à relire le court résumé pour vérifier que j’avais bien lu.

À vrai dire, la première fois que Janes est apparu, je me suis dit « Tiens, encore un personnage secondaire… » tant il apparaît loin de l’incipit. Mais c’est agréable, car lorsque Janes apparaît, d’autres personnages et événements essentiels ont été mis en place et ne tombent pas comme des cheveux sur la soupe par la suite.

Ce qui m’a moins plu, ce sont les côtés un peu conventionnels de certains éléments : quelques situations convenues (des pillards, des squelettes animés, un trésor, un château hanté… !), quelques toponymes peu imaginatifs, et des noms…. à coucher dehors ! Pour être tout à fait honnête, le seul « Kzaar Asraan de Walroeck », m’a été aussi difficile à éternuer qu’à épeler. Et je ne parle même pas des autres noms propres dans le même genre, ou des noms communs inventés tout aussi difficiles à prononcer – et à mémoriser.

Bref. En dehors de ça, j’ai été frappée par une autre pensée ; certes la quatrième de couverture est un peu trop vague, certes les noms laissent un peu à désirer, mais en contrepartie, quel style, quel ambiance ! Car Winterheim est un univers prenant, celui du froid, de l’hiver et de la dureté des paysages qui se reflètent dans le caractère des gens.
Les dieux, bannis paraît-il, ont la mainmise sur cet univers brillamment mis en place par la plume de l’auteur. Le style se fait rarement léger, mais est toujours incisif et inventif. Comment décrire cette quinzaine de pages en fin d’ouvrage, où se télescopent les pensées de Janes et de Livia, autrement que par « magnifique » ?

Mises en perspectives (la page de gauche reprenant les pensées de Janes, celles de Livia s’étalant sur la page de droite), les pensées prennent une dimension quasiment télépathique tant elles sont proches. Et c’est ce genre de choses qui m’a empêchée de faire une pause dans ma lecture, malgré les lourdeurs dans l’histoire, et malgré ce qui me déplaisait initialement. L’univers sombre, froid, dangereux et parfois glauque suffit à lui tout seul à rattraper le reste et à faire de cet opus  un roman haletant.

Non contente de recommander le livre, j’ajouterais que j’attends impatiemment de mettre la main sur la suite, car ce premier tome laisse présager que les deux suivants seront tout aussi passionnants…

Winterheim #1, Le Fils des Ténèbres, Fabrice Colin. J’ai Lu, 2002 (édition définitive), 283 pages.
6,5/10.

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2 commentaires sur “COLIN, Fabrice. Winterheim #1 – Le Fils des Ténèbres.

  1. Sylly dit :

    Bonjour 🙂 Je suis ravie de découvrir ta chronique sur ce bouquin, car effectivement depuis un bout de temps il m’attirait mais comme toi la quatrième de couverture me laissait perplexe. J’avais alors décidé de le laisser de côté au profit de ma PAL mais maintenant tu me donne envie de revenir sur ma décision ^^ Merci pour ce billet 🙂

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    • Sia dit :

      Ravie que la chronique te plaise! Je l’avais pris en lecture d’été (cette ambiance hivernale, en pleine canicule, c’était parfait!) et vraiment je ne regrette pas! C’est dommage que la quatrième de couverture le desserve autant.

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