Le Pacte des Marchombres, Pierre Bottero.

Seule survivante d’une caravane de pionniers, une fillette est recueillie par un peuple sylvestre, qui l’élève à sa manière, loin des hommes. Mais ses origines la rattrapent et, à l’adolescence, elle part en quête de son passé. Elle exerce divers petits boulots, troque son nom pour celui d’Ellana et croise la route de Jilano Alhuïn, un des meilleurs maîtres marchombres, qui la prend sous son aile et en fait son apprentie, l’initiant aux secrets de la guilde…. une guilde bien mystérieuse, et dont les représentants ne sont pas tous unis.
Arpentant la voie sur les traces de la légendaire Ellundril Chariakin, Ellana ne tarde pas à se forger une réputation, qui le doit autant à son caractère bien trempé qu’à ses prouesses physiques. Mais l’apprentissage ne fait que commencer…

Quand j’ai commencé à lire les trilogies de Pierre Bottero sur Gwendalavir, j’ai rapidement été conquise par le personnage d’Ellana et plus généralement par les Marchombres. Aussi quand le Pacte des Marchombres est sorti, je me suis ruée dessus… et c’est un roman que je relis toujours avec un grand plaisir.

Et tout y participe. Les actions trépidantes, les scènes émouvantes à pleurer, les situations cocasses… Pierre Bottero manie les styles à la perfection et les marie harmonieusement à son écriture ô combien poétique. C’est avec une certaine avidité que l’on voit se dessiner le personnage tel qu’on le connaît et qu’on suit ses pérégrinations enfantines et adolescentes. L’enfant curieuse et terrifiée devient une jeune fille audacieuse, insolente, et d’une prétention qui prête à sourire – car parmi ses innombrables qualités, Ellana est tout sauf modeste! Mais cela fait partie du personnage, et c’est un personnage très réussi. Il serait trop long de parler de tous les personnages, mais signalons qu’ils sont tous aussi soigneusement décrits et que leur psychologie est très travaillée, ce qui contribue à enrichir le roman, et à en rendre l’univers dense et complexe. On découvre par la même occasion d’autres lieux que ceux arpentés dans les autres trilogies, et on s’initie aux secrets de la guilde marchombre ; ils ne sont, heureusement pas tous dévoilés, ce qui fait qu’il reste plein de choses à découvrir dans les tomes ultérieurs!

Le rythme est très bien maîtrisé et fait de ce premier tome un roman très réussi, un véritable page-turner. On est embarqués dans l’action. La quête d’Ellana, son apprentissage, tout est passionnant et invite le lecteur à lire « encore un petit chapitre », porté qu’il est par le style très particulier de Pierre Bottero. Même les innombrables répétitions de phrases très courtes ou nominales n’ont pas réussi à m’agacer, tant l’alchimie du fond et de la forme est poussée à la perfection. Il réussit le tour de force de proposer un roman simple, riche, dense et prenant à la fois.
A noter que cette trilogie s’annonce plus adulte que les précédentes : plus sombre, plus mature, le récit propose en outre plus de perles poétiques et philosophiques, qui renforcent l’univers de Pierre Bottero et le rendent plus agréable encore.

Inutile de poursuivre, vous l’aurez compris : si vous ne l’avez pas encore lu, foncez !

◊ Dans la même série : L’Envol (2) ;

 

Le Pacte des Marchombres, Ellana#1, Pierre Bottero. Rageot, 2006, 425 p.
9,5 /10

 
ABC Imaginaire 2012 : lettre B / Des Pavés sur la plage

 

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