D’un côté, il y a Wall, paisible village niché au sein d’une calme forêt anglaise. De l’autre, le Pays des Fées, univers d’enchantements, de sorcières, de licornes et de princes sanguinaires. Entre les deux, il y a le mur, l’infranchissable et épaisse muraille qui ceint le hameau et le sépare de Féerie. Infranchissable ? Pas tout à fait, puisque tous les neuf ans s’ouvre la Foire des Fées qui, durant un jour et une nuit, permet aux deux mondes de se rencontrer. Dans certaines circonstances, cependant, attendre si longtemps pour pénétrer en Féerie est impossible. Car quand on s’appelle Tristran Thorn et que l’on a promis à sa belle l’étoile filante tombée du firmament de l’autre côté du Mur, aucun obstacle ne saurait s’élever contre l’amour…
Lorsque cette étoile filante tombe de l’autre côté du Mur, Tristan n’hésite pas une seconde: il ira la chercher et la ramènera à Victoria, l’élue de son cœur, qui ne manquera pas de l’épouser en remerciement. Ni une ni deux, le grand naïf se lance à l’aventure et entre en Faërie. Là, il fera de surprenantes découvertes, pour les beaux yeux de sa belle, qui n’est ni plus ni moins que la pimbêche du village.
Toujours est-il que Tristan tombe dans une situation un tant soit peu compliquée: l’étoile filante est cherchée par de nombreuses personnes, dont un redoutable trio de sorcières. Parallèlement, le roi de Stormhold, qui vient de décéder, a lancé ses fils à la recherche du collier qui leur donnera le pouvoir. Et, bien sûr, Tristan s’arrange pour se mettre au milieu de la mêlée – sinon, ce n’est pas drôle.
Tout l’univers des contes de fées est réuni dans cet opus: on croise au fil des pages un certain nombre de personnages féériques, et les ressorts du contes sont respectés (le roman commence d’ailleurs par le célèbre « Il était une fois… ») ; tous ces stéréotypes nous permettent de nous replonger avec plaisir dans l’univers des contes de notre enfance.
Le style de Neil Gaiman nous embarque sans problèmes dans ce monde merveilleux créé de toute pièces. Le récit initiatique mâtiné de rencontre amoureuse fonctionne bien: c’est tout mignon, et on a envie d’y croire. On regrettera cependant que certains événements arrivent trop vite, ou manquent de développements: Yvaine et Tristan semblent se résoudre à cette histoire d’amour, sans qu’on la voie vraiment se développer et la sorcière abandonne bien vite. Malgré tout, l’ensemble reste cohérent et l’univers assez dense (malgré un roman relativement court).
À noter que le roman a fait l’objet d’une adaptation cinématographique très réussie; l’histoire n’est pas tout à fait la même, mais les répliques savoureuses ne manqueront pas de ravir ceux qui ont apprécié l’univers romanesque.
Voilà donc un roman dont la lecture est très agréable, mais qui laisse un arrière-goût de trop peu une fois la dernière page tournée !
Stardust, Neil Gaiman. J’ai Lu, 2001, 222 pages.
8/10
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