Une brèche dans le ciel, L’Arche spatiale #1, Peter F. Hamilton.

Âgée de seize ans, Hazel vit dans le Daedalus, une arche spatiale qui navigue entre les étoiles à la recherche d’un nouveau monde depuis cinq siècles. Mais les machines à bord ne pourvoient plus à leurs besoins depuis la mutinerie, matée au terme d’un conflit dévastateur. A présent, avec des ressources limitées, tout le contenu de l’habitat doit être Cyclé, y compris les êtres humains.
En clair, les gens sont condamnés à mort à l’âge de soixante-cinq ans pour le bien commun. Lorsque son frère subit un accident paralysant et se voit menacé d’être Cyclé en tant que bouche inutile, Hazel s’enfuit avec lui pour rejoindre les Tricheurs, des rebelles qui refusent le Cyclage.
Ils lui révèlent que le Daedalus a été endommagé, son atmosphère s’échappant dans l’espace, et que l’histoire des cinq derniers siècles qu’on raconte aux passagers de l’arche est fausse…

Il y a fort fort longtemps (bien avant l’ouverture de ce blog !), j’avais lu le début de la série L’étoile de Pandore de Peter F. Hamilton, série qui m’avait bien plu – et qu’il faudrait donc que je termine un jour ! Me voilà donc avec le début de la nouvelle série d’Hamilton, L’Arche spatiale.

Et je dois dire que le début du récit m’a particulièrement décontenancée : Hazel, dont on suit les pérégrinations dans le vaisseau, vit dans une hutte, dans un village, où elle est assignée au ramassage des œufs de poule et à diverses corvées type travaux de ferme. Le village, tassé autour de sa mairie-maison commune, dispose de son four à pain collectif, de son atelier de menuiserie et… ses canaux parcourus de péniches. Bref : on y vit comme dans une campagne reculée du XXe siècle. Après quelques chapitres, j’ai même vérifié le résumé de la quatrième de couverture, ayant du mal à déterminer si je lisais bien un space-opéra (mais quid du vaisseau ?!) ou tout autre chose !
De fait, cela s’explique par le passé du-dit vaisseau : quelques centaines d’années plus tôt, une Mutinerie a éclaté, débouchant sur la destruction des machines nécessaires à la survie des habitants, obligeant les survivants à cultiver leur habitat, dans une régression technologique incroyable. L’univers que plante l’auteur est donc particulièrement original pour un récit de space-opéra.

Le récit, de son côté, ne tarde pas à montrer des accents de dystopie et de complot à démonter. Suite à l’accident de son frère et aux révélations qu’on lui chuchote à l’oreille, Hazel remet en question le discours officiel, allant jusqu’à embrasser le statut de fugitive. Statut qui lui permet de découvrir les dessous de l’histoire officielle du vaisseau et l’urgence de la situation des passagers, qui vont droit vers la panne d’oxygène.
De fait, la tension est assez présente dans le récit : d’une part parce qu’Hazel tente à la fois de sauver son frère et le vaisseau, d’autre part parce que l’IA qui contrôle le vaisseau, de son côté, tente à toute force d’arrêter Hazel et ses amis, ce qui entraîne une course-poursuite enragée.

Malheureusement, si la tension est bien présente, je ne peux pas dire qu’elle m’ait maintenue en haleine : certes, il y a quelques péripéties bien tournées, des révélations qui viennent rythmer les événements, mais aucune réelle difficulté n’est opposée aux protagonistes. Le suspense retombe donc au fil des chapitres, et c’est un peu dommage. Outre le récit de survie, on suit aussi les histoires de cœur des personnages, qui sont tous adolescents. Et parfois, cela prend un peu le pas sur le reste, ce qui n’a pas contribué à me maintenir ferrée par l’intrigue !

C’est un angle qui rend le récit très accessible (notamment aux adolescents), ce qui se ressent aussi dans le style narratif. Le récit est rédigé au passé simple, mais la narratrice en est Hazel, ce qui ferme un peu nos perspectives quant à la situation. De plus, assez vite, Hazel se retrouve en groupe ; elle décrit toutes les actions collectives en utilisant le pronom « On » et un style assez relâché ce qui, à la longue, m’a passablement agacée – au point de me passer l’envie de lire la suite.

Sentiment mitigé, donc, à la lecture de ce livre. J’ai trouvé que le récit, à la frontière entre space-opéra et survie en huis-clos, avait un parti-pris intéressant. L’aspect technique très peu présent, le mode de vie des personnages et leurs préoccupations, à mi-chemin entre histoires de cœur et renversement du gouvernement en place, rend l’ensemble très accessible aux adolescents. Mais justement, au rayon science-fiction pour adolescents, il existe des titres nettement plus prenants !

L’Arche spatiale #1 : Une brèche dans le ciel, Peter F. Hamilton.
Traduit de l’anglais par Sébastien Baert. Bragelonne, juin 2023, 350 p.

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2 commentaires sur “Une brèche dans le ciel, L’Arche spatiale #1, Peter F. Hamilton.

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