La Part des ombres #2, Gabriel Katz.

Dans le royaume de Goranie déchiré par l’occupation, la nasse se resserre autour de la rébellion naissante. Sous la poigne du redoutable chef de guerre Akhen Mekhnet, les Traceurs sont en chasse, et la fragile résistance menée par celui qu’on appelle le Fantôme semble vivre ses dernières heures.
Mais rien n’est encore joué. La lutte se poursuit sur tous les fronts, par le sang, la diplomatie ou la trahison, de forêts en marécages, de chaumières en palais… Pourquoi la princesse Miljena, après avoir échappé à un mariage forcé, est-elle retournée d’elle-même épouser une brute sanguinaire ? Où se trouve le dernier témoin du massacre qui a donné naissance à la révolte ? Dans un jeu de miroirs et de faux semblants, le roi, le gouverneur et les grandes figures de cette guerre civile s’affrontent pour le contrôle du pays… Olen, Kaelyn et Desmeon parviendront-ils à tirer leur épingle du jeu ?

Inutile de préciser, j’imagine, combien j’avais hâte de lire ce second opus de La Part des ombresni combien j’ai dû me réfréner au cours de ma lecture pour en faire un peu plus qu’une demi-bouchée.
Car une fois de plus, l’intrigue reprend là où on l’avait laissée : la princesse Miljena, revenue de sa fugue, s’apprête à épouser Inoran Slegeth, le fils du Gouverneur — et accessoirement celui qui a déclenché la guerre civile qui nous occupe. Du coup, la reprise est très fluide et on retrouve bien vite ses marques.

Et cette fois, la situation est bien plus instable que dans le premier opus : alors que nos trois personnages doivent gérer et animer au mieux la timide rébellion gorane, ils se retrouvent aussi à devoir faire avec un tas de problèmes parallèles dont ils se seraient bien passé et qui les oblige à surveiller leurs arrières plus que jamais : querelle d’amoureux qui a dégénéré, aversion viscérale entre deux personnes, bataille d’orgueil mortelle… les sous-intrigues sont riches en péripéties, elles aussi. Et tout cela fournit l’intrigue générale d’éléments et rebondissements passionnants, d’autant que chacun d’entre eux est susceptible de modifier profondément la guerre en cours.

Tout cela rend donc l’intrigue particulièrement instable et on se demande bien comment l’ensemble va évoluer. Sans surprise, le suspense est donc au rendez-vous ! Ce qui, évidemment, rend la lecture particulièrement prenante. J’ai toutefois regretté que ce soit si court et que les développements aient parfois l’air un brin sabrés. Ainsi, on découvre qu’un personnage est tout simplement doté de facultés extraordinaires, mais cela se fait en passant, sans plus de détails, ni explications. C’est un peu dommage ! Heureusement, tous les points laissés en suspense connaissent leurs conclusions.
Et celles-ci sont parfois loin de ressembler à ce qu’on aurait pu imaginer ! Gabriel Katz semble s’être donné comme ligne directrice de détourner les motifs habituels des récits de fantasy. Ainsi, un ennemi peut ici s’avérer finalement nettement plus sympa qu’il n’y paraissait, quelqu’un qui pense ne faire que des petits riens être un véritable héros et, dans tous les cas, le meilleur plan se fracasser sur les écueils de la réalité. Ce que la fin ne dément pas !

En bref, ce second volume était aussi palpitant que le premier et, en creusant encore un peu le trio de protagonistes, a permis d’éclairer quelque peu leurs positionnements précédents qui pouvaient être un peu flous. De plus, on retrouve ici tout ce qui fait un roman de fantasy palpitant : de l’aventure, des combats épiques (qu’ils soient personnels ou sur un champ de bataille), des questions existentielles, des sentiments et, comme il semble de mise avec Gabriel Katz, une fin particulièrement marquante !

◊ Dans la même série : La Part des ombres (1) ;

La Part des ombres #2, Gabriel Katz. Scrinéo, février 2018, 324 p.
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