Bride Stories #4-5, Kaoru Mori.

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Obligé de renoncer à la belle Talas, Smith, qui a enfin trouvé un guide, repart pour Ankara en passant par la Perse. Mais sa route est semée d’embûches… Voilà notre chercheur contraint de faire une nouvelle halte non loin de la mer d’Aral ! De son côté, la famille de Pariya s’apprête à recevoir le père du jeune homme rencontré à Kalaza. Un futur époux en perspective ?

Le volume s’ouvre sur la suite des aventures d’Amir et de ses proches. Si le clan Hargal a échoué à récupérer sa benjamine, ils n’en sont pas moins déterminés à la ramener pour la marier à l’époux de sa défunte sœur. Les voilà donc partis nouer de bien sombres alliances…
Au village, les parents de Pariya, la volcanique petite voisine, s’apprêtent à recevoir un fiancé potentiel, ce qui ne manque pas d’inquiéter la (très) jeune fille : voilà qui nous permet de voir comment se déroulait la présentation des potentiels fiancés…

Mais le véritable protagoniste de cet opus, c’est Smith, notre explorateur anglais. On le retrouve avec son guide, sur la route d’Ankara, tout à son chagrin d’avoir dû renoncer à Talas. Smith poursuit son chemin et passe le long de la mer d’Aral, où il rencontre fortuitement deux jeunes sœurs jumelles, Layla et Leyli. Suite à un imbroglio, il se retrouve à jouer les médecins dans leur village, et donc à poursuivre ses travaux de recherche.
Parallèlement aux réflexions et découvertes du jeune britannique, on suit les aventures désopilantes de Layla et Leyli, qui sont bien décidés à se trouver des maris. Beaux, jeunes, riches, et intelligents, tant qu’à faire. Si possible des frères. N’habitant pas trop loin. Autant dire que ce n’est pas facile à faire. Mais qu’à cela ne tienne, les deux jumelles ne manquent pas d’idées farfelues pour mettre la main sur deux beaux mâles. Jusque-là, c’est très probablement le tome le plus drôle de la série. Entre les stratagèmes des deux jumelles, la fausse potion magique de la grand-mère, les petites réflexions sur la vie ou les manières de Smith, les révélations des autres femmes du village sur les manières d’appâter un mari ou bien l’entraînement intensif pour jeune mariée, on ne manque pas d’occasion de rire !

Le volume est hilarant, certes, mais ne manque pas de passages plus profonds ou émouvants. Ainsi, la désillusion des jumelles fait peine à voir, mais la découverte de leurs futurs maris (et la réciproque) est mise en scène avec une grande sensibilité. Preuve, s’il en fallait une, que Kaoru Mori sait jouer sur les différents tableaux, et varie les scènes !
De plus, on continue de découvrir les mœurs de l’Asie mineure non seulement en termes de vie quotidienne, mais aussi dans l’opposition entre peuples sédentaires et nomades – particulièrement bien marquée par le comportement d’Amir, et ses réflexes nomades bien ancrés, qui ont tendance à surprendre sa belle-famille !

Le dessin est toujours aussi sublime, et fourmille de détails. On pourrait passer des heures à ne lire qu’un seul tome pour seulement profiter de la qualité du trait.
Le bonus contient une scène de marché aux chevaux, dans laquelle on voit Yussuf, le beau-frère de Karluk et Amir, emmener son fils aîné Torkan se choisir un cheval : l’occasion de voir comment est perçue la monture, qui devient un compagnon fidèle à respecter et à aimer. Les dernières cases, où Yussuf s’adresse à son cheval, sont pleines d’humour, mais parfaitement représentatives !

En bref, un tome aussi bon que les précédents, et qui a le mérite d’être particulièrement drôle !

Bride Stories #4, Kaoru Mori. Ki-oon, 2012, 190 p. Traduit par Yohan Leclerc.

 

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Le mariage de Layla et de Leyli approche à grands pas et les préparatifs vont bon train ! Négociations entre familles, organisation des réjouissances, préparation des mariés… Tout le monde s’affaire, même Smith, qui parvient à convaincre son guide de rester jusqu’aux festivités.

On poursuit directement l’histoire du tome précédent : cette fois, les tractations sont engagées, et le mariage est sur la bonne voie. C’est le moment d’assister à la fameuse cérémonie, qui donne son titre à la série. De la préparation des jeunes mariés à celle du banquet, on ne rate rien : bains, vêtements, maquillage, musique, procession, attente interminable… on s’y croirait !

À côté de ça, c’est encore un tome plein d’aventures, car les deux jumelles ne tiennent décidément pas en place, et ne sont pas en reste pour faire des sottises. À nouveau, c’est drôle – quoique parfois on souffre pour les infortunés maris, même s’ils ont du répondant.
Le tome précédent présentait quelques scènes émouvantes, et on en retrouve ici, notamment lorsque la noce est terminée et qu’il faut… déménager. C’est encore un tome extrêmement riche en découverte des us et coutumes, que l’auteur parvient à faire passer via la galerie de personnages auxquels on s’attache avec une facilité déconcertante. D’ailleurs, c’est avec une certaine tristesse que l’on quitte les jumelles.

Mais on retrouve Karluk et Amir, dans un chapitre de scènes de la vie quotidienne qui offre quelques illustrations en pleine page, et bien agréables à regarder. La suite de l’histoire se concentre sur le couple phare : c’est intéressant, mais c’est moins prenant que le début de la série.

Bride Stories #5, Kaoru Mori. Ki-oon, 2013, 199 p. Traduit par Yohan Leclerc.

Ces deux tomes offrent une parenthèse dans l’histoire d’Amir et Karluk, pour poursuivre celle d’Henry Smith, qui est donc l’occasion de découvrir de nouveaux personnages. La qualité du dessin est toujours au rendez-vous, de même que le contenu historique que l’on découvre avec autant de curiosité que de plaisir. Dans l’ensemble, ces deux tomes sont beaucoup plus drôles que les trois précédents. 
En bref, si ce n’est pas le coup de cœur absolu des trois premiers, ces deux tomes ont encore été une très belle découverte : voilà une de mes séries manga favorites !

 

◊ Dans la même série : tomes 1 à 3 ; tomes 6 et 7.

 

6 commentaires sur “Bride Stories #4-5, Kaoru Mori.

  1. Solessor dit :

    Ahah, pour une fois, j’avais pris de l’avance sur toi ! Je passe toujours beaucoup de temps à lire Bride Stories, justement pour profiter du dessin. Je m’en mets plein les yeux, c’est un vrai bonheur ! Et la découverte des moeurs d’Asie mineure est passionnante également. Que demander de plus !

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