Damnés, Lauren Kate.

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Lorsque Luce rentre à Sword & Cross, un lycée d’éducation surveillée, elle est d’emblée attirée par le ténébreux Daniel.
Dans cet endroit sinistre où les portables sont interdits, où les élèves ont un passé lourd et où des caméras surveillent les moindres faits et gestes de chacun, Daniel devient une obsession.
Mais le jeune homme évite Luce, qui est aussi courtisée par Cam, un beau brun aux yeux verts. Malgré sa fascination pour Daniel, Luce n’arrive pas à résister à Cam. Ce dilemme perturbe la jeune fille, déjà déstabilisée par la présence d’ombres, qui la poursuivent et l’inquiètent depuis l’enfance, et par la mort violente de son dernier petit ami.
Tout est conçu pour que l’ordre règne à Sword & Cross, mais ce lieu devient rapidement le théâtre de drames troubles et mystérieux auxquels Luce n’est pas tout à fait étrangère…

Les anges ont la cote, ces derniers temps ; Damnés ne déroge pas à la règle, ni à celle de la romance paranormale. Sous ce titre ô combien révélateur se cache donc une banale romance entre une mortelle et un ange – déchu, évidemment. L’auteur avait néanmoins fait un effort d’originalité, plaçant son intrigue dans un centre de redressement judiciaire pour adolescents.

Malheureusement, le concept n’est pas assez poussé. Mesquinerie mise à part, les détenus sont plutôt sages et peu remuants, ce qui fait retomber tout l’effet dramatique instauré par le contexte. Luce est, par ailleurs, tellement obnubilée par sa petite personne qu’elle ne nous laisse guère l’occasion de nous intéresser aux autres personnages, qui semblent un peu fades.
La jeune protagoniste n’est pas en reste, tant ses préoccupations semblent mièvres, et de peu d’envergure. L’essentiel tourne autour de son petit cœur ballotté entre deux beaux mâles. Tant et si bien qu’on entend fort peu parler de celui qu’elle a perdu dans un mystérieux incendie (et initialement présenté comme étant son premier et grand amour), ce qui paraît au final assez peu crédible.

Les incohérences sont nombreuses. Ainsi, Luce sursaute à la moindre évocation discrète à son secret et voit le Mal rôder partout… mais lorsque Cam fait une allusion impossible à rater et sans la moindre finesse, elle minaude et s’esclaffe comme une gourde, alors qu’elle devrait s’effrayer des connaissances du garçon. Les hormones sont passées par là, et l’on ne comprend plus bien où l’on va en venir.

Côté rythme, on est assez peu gâté. Si l’ambiance initiale avait suffi à pallier les faiblesses du scénario, il faut vite se rendre à l’évidence ; l’ambiance est morne, sans intérêt, et le suspens n’est pas vraiment au rendez-vous. C’est long, lent, difficile à se mettre en place et, quand par miracle des révélations pointent le bout de leur nez, on apprend que l’on devra attendre les prochains tomes pour en savoir plus. L’auteur nous fait donc mariner tout du long, mais nous sert en plus un cliffhanger qui se veut dramatique, et sent l’artifice commercial à plein nez.

En somme, malgré une très belle couverture, et un concept intéressant, Damnés peine à passionner le lecteur. Le style se veut entraînant, mais l’intrigue est bien trop plate et trop peu fournie pour sembler intéressante, sans compter qu’elle ne propose pas grand-chose de neuf. Une légère déception donc, pour ce roman qui n’a pas su éveiller mon intérêt.

 

Damnés #1, Lauren Kate.Bayard Jeunesse, 2010, 438 p. Bayard Jeunesse, 2010, 438 p.
4/10

 

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2 commentaires sur “Damnés, Lauren Kate.

  1. Solessor dit :

    Ah, dommage, l’idée de départ était plutôt séduisante ! Je ne vais pas me jeter sur ce livre alors…

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    • Sia dit :

      Oui, voilà, j’avais trouvé l’idée initiale intéressante, mais c’est comme pour Juliette forever, l’ensemble est un peu faiblard (ou je suis trop exigeante. C’est possible aussi!)

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