Les Chasseurs, Sanglornis Prima #1, Didier Quesne.

 

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Laure est une étudiante en biologie qui s’inquiète des manipulations génétiques qui sont entreprises dans le laboratoire où elle fait son stage. Une nouvelle race hybride de sangliers, les Sanglornis Prima, est en train de prendre vie et se transforme bientôt en monstre dont l’intelligence égale la soif de sang.
Et lorsque les spécimens de laboratoire s’échappent, la chasse commence.
Mais qui est le gibier ? et qui sont les chasseurs ?

Les Chasseurs regroupe tous les éléments pour faire un bon petit film d’horreur. Imaginez des labos où l’on fait de la manipulation génétique, sur une route plus ou moins déserte, la nuit (déjà, ça part mal), des personnels de labos tous plus idiots les uns que les autres, un sabotage et hop! voilà les 57 bestiaux, issus du croisement entre sanglier et ornithorynque, assoiffés de sang, répartis dans la nature (à se demander comment, déjà, un programme de ce genre, chapeauté par un ministère, a pu survivre jusque-là). Nos personnages principaux, un jeune et bel inspecteur de police tout-bientôt célibataire (comme c’est pratique) et en butte à sa hiérarchie bornée (sinon il ne peut pas briller) et une jeune et jolie thésarde intelligente et célibataire aussi (oh tiens…), spécialiste des monstres en question, se retrouvent avec la traque sur les bras -puisqu’apparemment, personne ne peut ou ne veut s’en occuper.

Traque qui part bien mal puisque, en plus d’être nombreuses, les bêtes sont douées de tout un tas de facultés très utiles : prédateurs, elles peuvent rester longtemps sous l’eau, aiment la chair fraîche, sont extrêmement rapides, et surtout, télépathes. En plus de cela, elles aiment par-dessus tout boulotter de l’humain, dont elles anéantissent la volonté de quelques cris psychiques bien dosés. Tant et si bien que tout cela fait un peu trop, et rappelle méchamment les films de série B. L’éparpillement de ces charmantes bestioles provoque un effondrement de l’état, un retour aux modes de vie primitifs (donc plus facile en campagne qu’à la ville), dans une ambiance de jeu de massacre.

Après avoir enfilé tous ces clichés comme des perles sur un collier, on peut se concentrer sur l’histoire. Si l’intrigue n’a rien de particulièrement original ou révolutionnaire, l’écriture vivace a un je-ne-sais-quoi d’addictif qui pousse à tourner les pages, afin d’arriver à la fin de l’histoire. Celle-ci, comme on s’en doute, intervient dans un monde en proie à un dérèglement général, et obligé de changer profondément. La lecture, malgré les nombreux poncifs, est donc agréable et délicieusement effrayante ; cette série vaut vraiment le coup d’être découverte. Passé le premier tome mi-figue mi-raisin, elle s’améliore grandement!

◊ Dans la même série : Dangereux élevage, (2).

 

Les Chasseurs, Sanglornis Prima #1, Didier Quesne. Nestiveqnen, 2002, 267 p.
5/10

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