Forget tomorrow #1, Pintip Dunn.

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Callie vient d’avoir dix-sept ans et, comme tous ses camarades de classe, attend avec impatience le précieux « souvenir », envoyé par son moi futur, qui l’aidera à se glisser dans la peau de la femme qu’elle est destinée à devenir. Athlète de haut niveau… Scientifique de renom… Politique de premier plan… Ou, dans le cas de Callie, tueuse.
Car dans son rêve, elle se voit assassiner Jessa, sa jeune sœur adorée… qu’elle passe pourtant ses journées à protéger des autorités, car la fillette a le pouvoir hautement répréhensible de prédire l’avenir proche ! Avant même de comprendre ce qui lui arrive, Callie est arrêtée et internée dans les Limbes – une prison réservée à tous ceux qui sont destinés à enfreindre la loi. Avec l’aide inattendue de Logan, un vieil ami qui a cessé, cinq ans auparavant, de lui parler du jour au lendemain, elle va tenter de déclencher une série d’événements capables d’altérer son destin. En espérant sauver sa sœur. 

La vie à Eden City est régie par les « souvenirs du futur » envoyés par les gens à leurs mois passés. La teneur de ce souvenir détermine la vie future, les possibilités d’emploi, de logement, voire de mariage des habitants. Envoyez-vous un souvenir montrant vos incroyables compétences et la belle vie est à vous ; envoyez-vous un souvenir médiocre… et ce sera plus compliqué. Autre avantage : les futurs meurtriers, comme Callie, sont immédiatement repérés et mis hors d’état de nuire. Enfin, presque, et c’est bien ce qui chagrine Callie : les autorités ont, de fait, plus à cœur de ne pas perturber le continuum espace-temps que d’éviter crimes et délits…

Le roman est malheureusement assez inégal. À l’idée assez originale de départ se substitue rapidement un roman adolescent assez classique. Callie est repérée, arrêtée, emprisonnée, elle fuit, se démène pour changer les choses : côté structure, rien de neuf sous le soleil. On retrouve d’ailleurs tous les ingrédients qui semblent, désormais, obligés en dystopie jeunesse, comme la traditionnelle romance – un tantinet rapide, au passage.

Par ailleurs, Callie rencontre étonnamment peu de difficultés. Il y a quelques opposants, certes, mais leur action est trop peu développée pour engendrer de réelles péripéties. Pourtant, le roman ne manque ni de rythme, ni de rebondissements. On se demande évidemment comment Callie et Logan vont réussir, et les autres rebelles avec eux, à faire bouger leur société. On s’interroge aussi sur la façon dont sont transmis ces souvenirs et sur cette société entièrement fondée sur la préservation d’un espace-temps largement fantasmé.
Si la première partie est un peu lente, la seconde retrouve un rythme un peu plus trépidant. Callie cherche à déjouer son futur proche et à sauver sa jeune sœur. Là, le suspens est enfin au rendez-vous et monte même crescendo jusqu’au final… explosif !

En somme, ce premier volume de Forget tomorrow est un peu inégal : l’idée originale et le rythme trépidant sont quelque peu desservis par la romance manquant un peu de surprises et le léger manque de d’opposition. Heureusement, la seconde partie s’avère nettement plus prenante et le final relève amplement le niveau. Il faudra donc attendre la suite pour en savoir plus !

Forget tomorrow #1, Pintip Dunn. Lumen, janvier 2016, 430 p.

 

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Minority Report, un autre roman dans lequel les souvenirs du futur ont une importance capitale !

18 commentaires sur “Forget tomorrow #1, Pintip Dunn.

  1. asciena dit :

    Il est dans ma PAL donc je le lirais certainement, mais quand ? lol

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  2. Il est dans ma PAL, il faudrait vraiment que je m’y mette!

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  3. vinushka64 dit :

    J’aime vraiment beaucoup l’idée, mais ce roman ne m’attire pas plus que ça. Une idée originale ne suffit pas toujours et peut au contraire amener vers une déception (beaucoup d’attente face à une si belle idée). Du coup, je note plutôt le K Dick, un auteur que j’aimerais bien lire et celui-là me semble plutôt bien. Merci donc du conseil. 🙂

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    • Sia dit :

      Le Dick est, de mémoire, nettement plus âpre – puisqu’il y est directement question de répression. Ceci étant dit, vu comment s’achève Forget Tomorrow, je suis très curieuse de savoir comment l’auteur va négocier la suite.

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  4. Lucie dit :

    Le résumé du roman m’intrigue beaucoup notamment le principe du souvenir du futur. A voir donc si je me le procurerai dans les mois à venir 🙂

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  5. Steven dit :

    Contrairement à toi j’ai vraiment dévoré ce premier roman qui, je trouve, bouscule totalement les codes de ce genre littéraire et j’ai vraiment apprécié l’héroïne.

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    • Sia dit :

      En quoi bouscule-t-il les genres pour toi (hormis la fin, s’entend) ? J’ai dû passer à côté de ces changements :/

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      • Steven dit :

        Je n’ai pas d’exemple vraiment concret mais je trouve que l’auteure se sert des codes de la dystopies mais s’éloigne de son ‘cadre’ de structure. Déjà elle attend pas les dernières pages pour tout nous dévoiler ce que j’ai fortement apprécié.

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      • Sia dit :

        Oui, entre-temps je suis allée lire ton article et, curieusement, j’étais d’accord avec ce que tu y expliques. Disons alors que cette intrigue n’a pas su me toucher comme elle aurait pu/dû !

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  6. auchapitre dit :

    L’idée de base du roman me tente bien, mais c’est vrai que si c’est un peu trop cliché, c’est moins tentant! Je verrai.. 😉

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  7. Lilli de... dit :

    Je n’ai pas été plus enthousiaste que toi après la lecture de ce premier tome. Ca manque d’opposants ça c’est clair!!

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  8. Julia dit :

    Je le commence ce soir donc je verrais ce que j’en pense par rapport à ta chronique dans pas longtemps :p

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