La Nuit de la lune bleue, Simon R. Green.

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Rupert est le fils cadet. Dans les lignées royales, ce n’est jamais bon… voilà pourquoi on l’envoie chasser le dragon. À la Cour, tous espèrent secrètement qu’il ne reviendra pas, ce qui permettra au roi de se concentrer sur les choses vraiment importantes. Comme le Noirbois, par exemple, qui ronge le pays petit à petit et fait déferler des hordes de démons sanguinaires sur le royaume.
Seulement voilà. Rupert rentre – presque – sain et sauf au château, avec une princesse sauvée en chemin… et le dragon lépidoptériste qu’il était censé occire. Le tout pour découvrir que le royaume est prêt à sombrer, assiégé par les hordes du prince Démon.
Un dragon fatigué, un prince voué à disparaître, une licorne susceptible et une princesse avec un méchant crochet du gauche, voilà la troupe de choc qui va lutter contre la Lune Bleue. Pour le meilleur… et souvent pour le pire.

La Nuit de la Lune Bleue s’annonce, dès le départ, comme une vaste blague. On suit Rupert, envoyé sur les routes pour occire un dragon. Il a une vingtaine d’années, il est le fils cadet, il monte une licorne (à son âge!) et découvre que les ménestrels ne sont pas toujours très exacts quant à la réalité de l’aventure. Il a froid, faim, son postérieur se rappelle méchamment à son souvenir après 3 semaines de chevauchée, et son armure l’empêche de se soulager. Avec tout ça, il doit encore trouver un dragon, le tuer, et rentrer au château pour prouver sa valeur – comprendre entre les lignes qu’il ferait mieux de se faire tuer, afin de faciliter les histoires de succession. Voilà qui le met de méchante humeur. Donc il rentre au château, non sans avoir récupéré un passage un dragon, et une princesse en perdition.

Dès le départ, Rupert incarne l’anti-héros parfait : mou, pas vraiment beau garçon, pas plus courageux que la moyenne, et avec une propension à râler assez incroyable. Et surtout, il monte une licorne.  Sa chevauchée nous fait voir les dessous de l’aventure, et tout cela n’a rien d’héroïque. Les personnages sont le gros point fort de ce roman ; tour à tour drôles et désespérants, ils sont assez travaillés et permettent de tenir l’ouvrage – quoique certains passages auraient mérité une correction. L’intrigue, quant à elle, est assez banale, mais le tout fonctionne plutôt bien. Les quelques longueurs sont rapidement dépassées pour apprécier pleinement cette parodie de fantasy héroïque. On passe un bon moment en compagnie de ces personnages atypiques et prompts à la réplique cocasse – notamment la licorne, qui remporte la palme de la mauvaise foi.

En dépit donc d’une trame assez simple, le roman est souvent drôle et agréable à lire. Les personnages y sont pour beaucoup ; ajoutant du piquant à une histoire classique, ils font de La Nuit de la Lune Bleue un roman très divertissant, qu’il sera agréable de lire en toute occasion, en évitant toutefois de se focaliser sur les quelques répétitions de jeux de mots. Un roman simple à lire, mais récréatif et dynamique .

Et, pour ceux qui apprécient les aventures de Rupert et Julia, vous pouvez les retrouver dans les aventures d’Hawk & Fisher (même auteur).

Darkwood #1, La Nuit de la Lune Bleue, S. R. Green. Milady, 2009 (1ère édition 2006), 631 p.
7 /10

 

 

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Royaume magique à vendre, un autre roman mêlant fantasy et humour !

2 commentaires sur “La Nuit de la lune bleue, Simon R. Green.

  1. Lu' a lu dit :

    J’ai beaucoup aimé la saga ! Les aventures d’Hawk et Fisher sont la suite de ce tome (les deux étant Rupert et Julia ayant changé de nom pour fuir). Je crois qu’en fait La nuit de la lune bleue a été écrit après Hawk et Fisher…

    Tu as lu la suite ?

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    • Sia dit :

      Tu as tout bon ! En fait j’ai lu les 6 aventures d’Hawk & Fisher avant que Milady n’édite ce tome-ci. J’ai également lu le tome 4 (dans la version Milady), qui est la conclusion du cycle – mais pas le 5, parce que c’est un cycle différent. Voilà voilà !

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