Les Fusils d’Avalon, Le Cycle des Princes d’Ambre #2, Roger Zelazny.

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Dépossédé du trône, Corwin est bien décidé à en déloger son frère ennemi, Eric, et à reconquérir Ambre, seul monde réel à partir desquels s’engendrent tous les autres. Cherchant alliés et moyens, il parcourt chaque reflet d’Ambre. Mais un ennemi coriace et imprévu, incroyablement puissant, et présent dans toutes les dimensions, ne tarde pas à se dresser sur sa route. La libération d’Ambre va devoir attendre un peu …

 

Les premières pages des Fusils d’Avalon nous font retrouver Corwin jusque après la fin des Neuf princes d’Ambre : furieux, seul, mais bien décidé, Corwin se met à chercher ce qu’il lui faut pour reconquérir le trône qu’il considère comme le sien et s’attache à parcourir diverses ombres.

Dans cet opus, on croise donc son frère Benedict, mais pas suffisamment pour qu’on s’y intéresse réellement : trop peu d’importance lui est accordée, et il semble plus faire partie du décor que des personnages principaux, malheureusement. C’est un reproche qu’on peut étendre aux autres personnages : vus par l’entremise de Corwin, on en sait trop peu sur eux, ce qui ne les rend ni particulièrement charismatiques, ni particulièrement intéressants. Corwin, de son côté, est assez peu communicatif, et on a du mal à s’attacher à ce qu’il pense, ou à compatir à ce qui lui arrive – bien que la situation, elle, ne manque pas d’intérêt.

Comme dans le premier tome, l’écriture est assez efficace : les nombreuses phrases courtes rendent le tout rapide à lire. Pourtant, le style reste assez pauvre, et assez peu recherché. De plus, le rythme est très inégal : les parcours de Corwin dans les différentes ombres sont d’une lenteur exaspérante, ses plans alambiqués pas toujours très clairs aux yeux du lecteur, et la situation politique d’Ambre ou les relations entre princes ne sont pas totalement exploitées. On a souvent l’impression de rester en surface, alors même que certains points sont aussi originaux qu’intéressants : l’influence nette des personnages de Faerie ou de la geste d’Arthur, l’idée proprement géniale des Atouts permettant de communiquer et de se déplacer, les jeux de pouvoir, ces ombres qui ne sont que de pâles reflets les unes des autres… C’est vraiment dommage de sentir tout ce potentiel et d’avoir la nette impression de passer à côté.

Les choses changent à la fin du roman : là, le rythme change enfin et, malgré une péripétie bâclée, le retournement de situation induit un suspens intéressant pour la suite de la saga. Les derniers chapitres s’avèrent nettement plus prenants et passionnants que le début du roman, ce qui remonte le niveau.
Ce second tome a donc les mêmes qualités que le premier tome : ils présentent un univers et un récit des plus originaux, mais ils souffrent également des mêmes défauts. La narration est pauvre, l’histoire semble survolée, et le rythme est un peu inégal, laissant s’éteindre peu à peu l’intérêt du lecteur ; le retournement de situation final, pourtant, change la donne, et laisse entrevoir d’intéressants développements pour la suite de la série. Affaire à suivre, donc.

 

Dans la même série : Les neuf princes d’Ambre (1).

 

Le Cycle des Princes d’Ambre #2, Les Fusils d’Avalon, Roger Zelazny. FolioSF, 2000, 326 p.
6/10.

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4 commentaires sur “Les Fusils d’Avalon, Le Cycle des Princes d’Ambre #2, Roger Zelazny.

  1. Escrocgriffe dit :

    Je n’ai lu que le premier tome, il faut que je m’y remette un jour !   

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  2. Salut Sia,
    Je suis, comme toi, dans une sorte de flou avec cette saga mais j’ai l’impression qu’il n’est pas facile de retranscrire parfaitement ce que l’auteur a dans la tête. Les notions des multiples ombres, variantes d’Ambre sont assez complexes a restitué je pense.
    J’ai quand même hâte de lire le 3!

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    • Sia dit :

      C’est vrai que c’est assez complexe !
      Finalement, je ne sais pas si je reprendrai ma lecture de cette saga, ça fait un bail que je l’ai attaquée et tout cela devient de plus en plus flou dans ma tête !

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