L’Épreuve, Le Livre de Saskia #2, Marie Pavlenko.

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Son bac en poche, Saskia part à la rencontre de la famille de Tod, son Clan… son peuple. La vie de la jeune fille a été brusquement chamboulée, et le repos n’est pas à l’ordre du jour.
Arrivée sur place, Saskia se rend compte que rien ne va de soi. Pire : ses amis, ses alliés, sont de plus en plus difficiles à indentifer.
Le mystère s’épaissit autour de Saskia et surtout, l’étau des ennemis se resserre…

La fin du premier tome nous faisait quitter Saskia sur une forte note d’incertitude et c’est le sentiment qui pourrait caractériser ce nouvel opus.

Balancée dans la fosse aux lions, Saskia doute : de ce qu’elle voit, de ce qu’elle pense, des autres, d’elle-même. Les mœurs enkidares sont aux antipodes de ce qu’elle a connu jusque-là et la fracture entre les deux univers est clairement perceptible. Ressentant un mal fou à s’adapter, Saskia est irritable, de mauvaise foi, agressive.
Bref, c’est une tête à claques. Elle semble nettement moins mature que dans le premier tome, plus prompte à la colère futile, angoissée pour un rien, et d’une jalousie confondante. Un vrai personnage insupportable. Pourtant, on sent bien que, sous la carapace, la Saskia du tome 1 est toujours là. Marie Pavlenko se joue de ce thème de l’adaptation à un nouvel environnement : Saskia est désorientée, dépaysée, et on le comprend assez vite. Insupportable, sa nouvelle personnalité est pourtant nécessaire : Saskia grandit, mûrit, et doit se faire à de nouvelles choses qui débarquent sans crier gare dans sa vie. C’est très habile, c’est bien amené et, si l’on a du mal à supporter la jeune fille, on comprend plus tard à quel point ce passage était vital.

Passé le temps d’adaptation au caractère (exécrable) de la nouvelle Saskia, on plonge de nouveau dans l’aventure. Marie Pavlenko joue sur les genres littéraires : à la fantaisie urbaine et l’aventure déjà présentes précédemment se mêle le polar. Car les vautours sont descendus dans la plaine, et il s’agit de déterminer qui, dans la communauté, cache bien son jeu. Le suspens est donc toujours au rendez-vous : aux affaires quotidiennes s’ajoute l’enquête – discrète – au sein des Enkidars. C’est trépidant, d’autant que ce second tome est nettement plus vif, alerte et surprenant que le premier tome.
Ce tome a également des accents de roman d’initiation : Saskia a eu son réveil, certes, mais elle reste une néophyte dont la formation est nécessaire.

Ce nouvel opus offre une belle brochette de nouveaux personnages, variés, et dont les interactions (avec l’intrigue ou les personnages que l’on connaissait déjà) sont fort intéressantes. On a parlé de l’évolution de Saskia ; elle n’est pas la seule à changer. Celle de Tod est tout aussi spectaculaire, et tout cela promet de très bonnes choses pour la suite. Les nouveaux personnages introduits, ainsi que les divers rebondissements, permettent également d’approfondir la mythologie des Enkidars déjà présentée. Tout cela est bien pensé, bien construit, complexe et très détaillé – bien que le troisième et dernier tome promette encore de très belles choses.

En somme, ce second tome est à la hauteur du premier. Passé l’instant où l’on se dit que l’auteur trahit ses personnages et sombre dans un banal roman adolescents, quel plaisir ! C’est malin, intelligent, bien écrit et éminemment bien pensé. Le suspens est prenant, les rebondissements nombreux, et le jeu sur les genres très habile. L’évolution des personnages est éblouissante, et sert à la perfection l’intrigue de fond. Il n’y a pas à dire, cette suite tient les promesses du premier tome, et s’achève, de plus, sur un cliffhanger ébouriffant qui vous laissera sans voix !

◊ Dans la même série : Le Réveil.

 

Le Livre de Saskia #2, L’Épreuve, Marie Pavlenko. Scrinéo (Jeunesse), 2012, 401 p.
8/10.

 

2 commentaires sur “L’Épreuve, Le Livre de Saskia #2, Marie Pavlenko.

  1. Une trilogie vraiment addictive, j’ai adorée jusqu’au bout ! Ils sont tous excellents, mais je pense que le trois a vraiment ma préférénce 🙂 !

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