Poney-Dragon, Michel Jeury.

Vincent Blaise est un voyageur temporel et un agent double au service d’un mouvement de résistance. Dans cet incessant jeu de bascule entre 2010 et 2025, chacun s’efforcera de démasquer le mystérieux Poney-Dragon avant qu’il provoque la guerre qui détruira le monde.

Voilà un roman qui est très certainement victime de délit de faciès. Car lorsque j’en ai entamé la lecture, le résumé ne me rappelait absolument, mais absolument RIEN. Ce qui me donne à penser que j’ai sans doute acheté ce titre sur la bonne foi de son titre, que je trouve marquant – mais soyez prévenu : il n’y a ni poney, ni dragon, dans ce récit ! Et en plus, ce n’est pas aussi marrant que le laissait présager cette curieuse association.

Premier point qui fâche : le récit débute sans trop d’exposition. On suit les aventures de Vincent Blaise, qui vit dans un centre Orenbourg, et fait manifestement partie d’une organisation paragouvernementale. Les éléments nous sont donnés au compte-goutte et leur arrivée s’est faite un peu lentement à mon goût, ce qui m’a laissé la désagréable sensation de ne rien saisir aux enjeux de l’intrigue durant les trois premiers quarts du récit – oui, cela fait long. D’autant que celui-ci repose sur le concept de l’inversion de causalité auquel je crains fort de n’avoir rien saisi – et cette fois, c’est intégralement de ma faute : je suis certaine de n’avoir pas été assez attentive aux explications, car la lecture ne me passionnait pas des masses.

L’intrigue, qui traite donc de voyages temporels, fait de constants aller-retours entre 2010 (le présent de Vincent Blaise) et 2025 (l’année qu’il visite en tentant d’en empêcher l’avènement). On comprend vite que l’enjeu est d’empêcher ce qu’il doit se produire en 2025, mais j’ai trouvé qu’à part nous rabâcher cette injonction, on en savait assez peu. Avec ça, le voyage temporel n’occupe pas une part si importante que cela, puisqu’il est surtout question de complot entre différentes factions et de savoir qui trahira qui dans le futur.

De plus, le récit reste toujours un peu en dehors de la psyché des personnages ; de ce fait, j’ai eu du mal à adhérer à leurs préoccupations et pérégrinations et je pense être restée très en dehors du récit. Ce qui ne m’a pas non plus aidée, c’est qu’il y a une foule de personnages, qui débarquent dans le récit sans être annoncés ni contextualisés : je m’y suis un peu perdue. C’est sans doute anecdotique vu la date de parution initiale du texte (1978), mais j’ai également été passablement agacée par le traitement des personnages féminins, dont les tenues très dénudées sont complaisemment décrites avec un peu trop de détail et à une fréquence trop élevée à mon goût (honnêtement, à la x-ième mention des cuisses fuselées et de la toison révélées par les pans du kimono, j’ai senti ma patience s’envoler très loin).

Pour ne rien arranger, le style est franchement quelconque. Le résumé stipule que Poney-Dragon est considéré comme le roman le plus abouti de Michel Jeury… ce qui me fait dire que je ne lirai certainement pas les autres.

Voilà donc une lecture choisie pour de mauvaises raisons (le titre qui me semblait à première vue marrant !) et à laquelle je n’ai franchement pas adhéré. J’ai trouvé l’intrigue trop lente à démarrer, les enjeux assez flous, et l’absence de charisme des personnages ne m’a pas aidée à me passionner pour leurs aventures. Mauvaise pioche donc !

Poney-Dragon, Michel Jeury. Bragelonne (Classic), 2012, 254 p.

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