Octobre aura été un petit mois de lecture : seulement 4 romans, quelques albums jeunesse et une bande-dessinée. Pas la meilleure pioche de l’année !
Carnet de lectures
Rayon bulles

J’ai lu, en fin de mois, le tome 1 de l’adaptation en BD de Dune, faite par Brian Herbert et Kevin J. Anderson (le duo d’auteurs qui a repris la série suite au décès de Frank Herbert), illustrée par Raúl Allén et Patricia Martín (éditée par Huginn & Munnin).
Je n’ai toujours pas lu le roman (ça va venir), mais j’avais envie, après être allée au cinéma, de continuer ma découverte de cette œuvre.
Assez bizarrement, je me suis sentie plus démunie face à la BD que face au film. En fait, heureusement que j’ai découvert la BD en second, car le visionnage du film m’a apporté pas mal de clefs de compréhension pour ma lecture ! La BD est sans doute une très bonne adaptation, mais j’ai l’impression qu’elle s’adresse plus à un public de connaisseurs qu’à des néophytes.
Les graphismes sont sympa, mais beaucoup plus froids et sévères que la très belle couverture (puisque les illustrateurs de l’intérieur n’ont pas réalisé la couv’, comme souvent en comics).
Rayon romans :

J’ai profité d’un week-end hyper ensoleillé pour engloutir Lullaby, de Cécile Guillot (édité au Chat noir). L’histoire se déroule aux États-Unis, dans les années 20. Hazel aime écrire des histoires horrifiques, rêve de devenir écrivaine et soupire après sa jolie voisine, Blanche. Rien qui soit du goût de ses parents qui, lorsqu’ils découvrent ses penchants et aspirations, la font tout simplement internet à Montrose Asylum. Là, Hazel rencontre la fougueuse Jo et la fragile Lulla qui, comme elle, entendent une mystérieuse berceuse s’élever la nuit, dans les couloirs déserts. Une berceuse qui les emmène dans un jardin abandonné, au milieu de la bâtisse…
Le récit, très court, nous plonge immédiatement dans un début de XXe siècle incroyablement puritain, qui ne laisse aucune chance à Hazel d’assouvir ses passions (aucune d’entre elles, d’ailleurs). Hazel narre ses déboires (puisqu’elle n’a plus le droit d’écrire), ce qui donne une vision directe de ce qui se déroule au sein de l’asile (et c’est effrayant). Si le style est hyper fluide, j’ai pourtant eu du mal à ressentir l’horreur et l’angoisse que devraient susciter l’asile et les horreurs qui s’y déroulent, sans doute parce que le récit est assez descriptif (et laisse donc peu de place aux suggestions). De même, le fait d’être directement dans la tête d’Hazel, qui analyse en permanence ce qu’elle traverse, ne m’a pas permis de ressentir ses doutes et ses angoisses, ce qui fait que j’ai eu du mal à m’impliquer dans le récit. Malgré cela, j’ai apprécié les nombreuses incises de poèmes de Renée Vivien, qui m’ont bien donné envie de lire son œuvre !
Côté ciné :
Eh bien on prend les mêmes et on recommence, ai-je envie de dire ! Je suis donc allée voir Dune, de Denis Villeneuve.
Normalement, j’aime bien avoir lu d’abord les romans adaptés au cinéma mais bon, vu que j’ai bien procrastiné sur cette lecture, j’ai fait l’inverse. Je n’allais pas manquer la possibilité de voir Dune sur grand écran ! (Parce que je trouve que les films de SF, ça s’apprécie mieux sur grand écran).
Et donc, que dire ? Eh bien j’ai adoré. A tel point qu’en sortant j’avais envie de retourner au ciné pour un second visionnage dans la foulée !
Déjà, j’ai trouvé que le film situait vraiment bien les enjeux de l’univers, les différentes factions en présence, et les trajectoires des personnages. Sans avoir lu le roman, j’ai quand même suivi, sans me sentir perdue et c’était hyper confortable. (En même temps, j’avais conscience des raccourcis, donc ça m’a donné encore plus envie de le lire).
La photographie est superbe. Les images du désert sont absolument incroyables et les décors, les costumes et les différentes prises de vue contribuent à créer une immersion parfaite. Avec ça, j’ai trouvé le jeu d’acteurs très convaincant. Du coup… je n’ai pas vu passer les 2h30 ! J’ai donc hâte (et espoir !!) de voir la partie 2 du film !
Tops/Flops
Ce mois-ci, je n’ai pas été hyper convaincue par Lullaby, cité ci-dessus ni par Time Salvager, de Wesley Chu, qui démarrait pourtant plutôt bien. On y suit un Chronman, un agent temporel, chargé (dans la Terre post-apocalyptique) d’aller piller le passé afin de récupérer des ressources énergétiques vitales pour la population de son époque. Le postulat est intéressant, mais les personnages ne sont pas assez creusés, ni les enjeux des voyages temporels : passée une très bonne première partie, le roman reste plutôt côté divertissement. Donc c’est très sympa… mais il m’a vraiment manqué quelque chose !
Côté très bonnes découvertes, en revanche, il y a eu le troisième tome du Cycle de Syffe, j’ai nommé Les Chiens et la Charrue de Patrick K. Dewdney (Au Diable Vauvert). J’étais ravie de retrouver Syffe (surtout après avoir enchaîné les deux premiers tomes). Comme dans les opus précédents, celui-ci est coupé en différentes parties, correspondant aux étapes du parcours de Syffe. Celui-ci passe encore une fois par un tas d’épreuves, qui rendent le récit particulièrement palpitant. L’aspect politique est encore plus prégnant ici que dans les tomes précédents, ce qui rajoute encore au suspense du récit. Bref : que du bonheur. J’attends la suite avec grande impatience !
Citations
« Travailler. Tu n’y penses pas. Pourquoi travailler alors qu’un mari peut subvenir à tous tes besoins ? »
Lullaby, Cécile Guillot.
« Le Chronocentre avait diligenté une étude quelques années plus tôt sur ce taux de suicide élevé parmi ses agents. Les chercheurs avaient émis l’hypothèse que l’excès de voyages temporels provoquait des lésions au cerveau. James aurait pu leur épargner cette perte de temps et d’énergie en leur expliquant la vrai raison du problème : c’était un boulot de merde. »
Time Salvager, Wesley Chu.
« J’ai le sentiment que toutes les époques avant la nôtre étaient meilleures. On ne fait que lécher les miettes de la civilisation. »
Time Salvager, Wesley Chu.
« Alex fait la grimace.
– Ne dis rien à maman, s’il te plaît !
– C’est une blague, j’espère ? rugit son interlocutrice. Tu te farcis l’air de rien un putain de dignitaire étranger – qui, au passage, est tout de même un homme – pendant le plus gros événement avant l’élection, dans un hôtel bourré à ras bord de journalistes, dans une ville truffée de caméras, alors que le scrutin est tellement serré que son résultat pourrait littéralement basculer à cause d’une connerie de ce genre, c’est juste la réalisation d’un de mes pires cauchemars, et tu me demandes en plus de mentir à la présidente ? »
My Dear Fuck*** Prince, Casey McQuinston.