Arkana, Sébastien R. Cosset.

Le roi du Lamior, Brant II, est sauvagement assassiné par un mage. Non seulement cela risque de plonger le pays dans le chaos (le roi n’ayant pas de descendance) mais, en plus, son sceptre disparaît. Or, celui-ci dissimulait un fragment de l’Arstaad, un artefact démoniaque surpuissant, objet de toutes les convoitises. Quelqu’un chercherait-il à recréer l’artefact ?
Arkana Staldeïn, amie du défunt, négociante et guerrière hors-norme, se lance dans l’enquête et part à la recherche des quatre fragments, afin d’éviter la reconstruction de l’objet.Elle aura à affronter les périls du désert, à explorer une nouvelle dimension surprenante et à survivre aux différents pièges et trahisons qui parsèmeront son chemin, pour accéder à la terrible vérité.

Parfois, la rencontre avec un roman ne se fait pas… et ici, on peut dire que ça ne l’a pas malheureusement pas fait.

Arkana est un roman de dark fantasy avec un démarrage sur les chapeaux de roue, puisqu’on assiste directement à l’assassinat (sauvage !) du roi Brant. Place ensuite à Arkana, la protagoniste qui a donné son nom au titre et que l’on suivra jusqu’à la fin. Dès le départ, elle est campée comme un personnage fort, au caractère bien trempé, un point sur lequel le récit va lourdement insister (avant de complètement revirer sur la fin). J’aime bien les personnages un peu campés dans leurs bottes, mais là il y avait un côté vraiment too much. Arkana est une héroïne de guerre, versée à la fois dans le maniement d’une énorme épée à deux mains et dans les arts magiques, qui sème la mort sans même y penser, une self-made-woman qui a créé son propre réseau de négoces monopolistique (mais dont l’objectif est d’amener la paix dans le monde…) et qui, bien sûr, a un terrible passé mystérieux et traumatique. Vous la voyez la paladine de JDR qui roule sur la partie, celle qu’on finit par interdire dans les PJ parce que les parties perdent tout leur piquant ? (Vous, qui jouez Red Cap dans Zombicide, je sais que vous comprenez.) On y est. Et c’est un peu cliché, malheureusement, parce qu’à vouloir trop en faire, cela manque de crédibilité. Avec ça, sur la fin, ce caractère est complètement jeté aux oubliettes… Or cela ne colle pas ! D’autant que la plupart des émotions ressenties par le personnage nous sont détaillées dans le texte, à la limite du constat, et non montrées, ce qui ne m’a pas du tout aidée à me sentir impliquée dans ma lecture.

Si Arkana occupe le devant de la scène, les autres personnages semblent, en comparaison, assez pâles. Ils sont esquissés à grands traits (souvent très caricaturaux concernant les opposants), et n’ont que peu d’existence dans le paysage. Ce n’est pas gênant en soi, mais dans la mesure où de nombreux rebondissements reposent sur les personnages secondaires, j’aurais apprécié un peu plus de proximité avec eux.

Le récit est découpé en quatre parties, respectivement intitulées Famine, Pestilence, Guerre et Mort, oui, comme les quatre cavaliers de l’Apocalypse. J’adore l’idée, mais elle est malheureusement sous-exploitée. De fait, je n’en ai pris conscience qu’à la troisième ! Dans chaque partie, on trouve éléments en référence au titre, mais de façon trop légère pour que ce soit véritablement percutant.
Ceci étant dit, le roman est déjà particulièrement dense, aussi cela était-il sans doute difficile de creuser plus. L’héroïne est prise dans une quête certes très linéaire, mais dont chaque étape fonctionne comme une mini-aventure à part entière. C’est peut-être aussi la raison pour laquelle certaines révélations et péripéties importantes semblent comme plaquées dans le récit : difficile de les insérer autrement, mais cela n’en reste pas moins quelque peu artificiel.

Malgré tout, le roman était prometteur. Si le récit est assez classique (pour ne pas dire couru d’avance dans les développements majeurs et la résolution), l’intrigue s’offre un détour par un rebondissement très original, et peu courant en dark fantasy. Même si on y retrouve tous les points qui m’ont agacée avec la protagoniste (et plus encore), c’était un choix narratif audacieux ! J’ai d’autant plus regretté la fin assez rapide et sans saveur, après ce détour pour le moins réussi.

Une lecture plutôt mitigée, donc. Malgré un univers intéressant et un choix narratif particulièrement audacieux, je n’ai pas accroché au développement du personnage principal, trop caricatural et trop peu nuancé.

Bonus : Galaxie Pop-Fiction propose l’écoute du premier chapitre !

Arkana, Sébastien R. Cosset. Livresque, février 2021, 330 p.

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