Après avoir réussi leur examen à l’Académie, Coco et les autres apprenties sorcières sont de retour à l’Atelier. C’est alors qu’arrive Tarta, qui propose à Coco et à ses amies de l’aider à tenir un stand lors du grand festival annuel des sorciers, la Fête de la Nuit d’argent. Excitées comme des puces à l’idée de prendre part à ces festivités, les petites sorcières entament les préparatifs. Alors que Coco accompagne Tarta voir son grand-père à l’hôpital, elle recroise le chemin de Kustas, le petit garçon qui s’était blessé lors de l’incident près de la rivière…
Ce tome-ci, comme l’annonce la couverture, est centré sur Tarta, le jeune apprenti de la boutique d’objets magiques, et ami de Coco.
Comme la jeune fille, Tarta questionne beaucoup la magie et sa pratique, puisqu’il y est venu sur le tard, sans y être prédestiné. C’est un personnage qui apporte un regard rafraîchissant sur le monde de la magie dans lequel baigne l’univers !
De fait, le jeune garçon se passionne pour l’herboristerie, qu’il apprend en secret à l’hôpital… une occasion de questionner la dualité magie/science existant dans l’univers. En effet, les sorciers ne peuvent pratiquer la médecine, et vice-versa, selon des lois ancestrales (les mêmes qui régissent l’existence des sorciers dans l’univers). Or, cette restriction ne semble pas toujours bien justifiée (surtout lorsque Tarta évoque sa vision de la magie et de la science, qui sont pleines de bon sens) et pousse à réfléchir !
Dans l’ensemble, ce tome amène son lot de questionnements. Car s’il est question des rapports entre magie et médecine, la place des personnes handicapées est longuement évoquée, et ce par le biais de Kustas, que Coco a sauvé lors de l’incident de la rivière au tout début de la série (à ce titre, un petit rappel dans le texte n’aurait pas été inutile !). Et c’est intéressant de voir comment l’autrice parvient à mêler à son intrigue de fantasy des thématiques très actuelles, et bien traitées.
Le rythme est nettement plus calme que dans les tomes précédents. J’ai d’ailleurs eu l’impression que le tome fonctionnait en binôme avec le suivant, tant l’intrigue semble avoir été coupée en deux (puisque c’est dans le tome 9 qu’ils vont enfin à la foire). De fait, l’amitié entre Tarta, Coco et Kustas occupe vraiment le premier plan, nettement plus que la magie ou l’apprentissage des élèves de Kieffrey. Je pensais donc avoir affaire à un tome offrant une pause dans l’intrigue liée à la Confrérie du capuchon. Erreur ! Car le chapitre final amène une soudaine explosion de violence qui rappelle que les tomes précédents étaient à la fois légers et très sombres. On dirait bien que cet aspect nous a rattrapés sur la fin !
L’autrice continue d’étoffer et son univers, et ses personnages. La pause est agréable dans le récit, mais j’avoue que j’ai préféré l’allure des tomes précédents, qui mêlaient préoccupations des adultes à celles des enfants, tout en tissant des intrigues à plusieurs niveaux de lecture. J’espère que la fin explosive de ce volume nous ramène vers quelque chose de similaire dans le tome 9 !
L’Atelier des sorciers, #8, Kamome Shirahama. Traduit du japonais par Fédoua Lamodière. Pika (Seinen), 2 juin 2021, 154 p.
Emportant chacune un objet magique de sa confection, Coco et ses amies partent pour l’île-cité d’Esrest, afin de participer à la Fête de la Nuit d’argent. Au milieu des stands et de la foule de visiteurs, la ville est plus animée que jamais. Il y flotte une atmosphère festive ! Mais parmi les convives se cachent aussi des invités indésirables. Sorciers, milice, nobles, sages… Beaucoup de forces se croisent et les contours de ce monde se dessinent peu à peu. Entre lumière et ténèbres, le rideau se lève enfin sur le grand festival des sorciers.
Et voilà, les personnages vont enfin à la foire de la Nuit d’argent !
J’ai trouvé à ce tome un rythme très posé, puis l’intrigue concerne d’une part la présence de l’atelier à la foire et, d’autre part, un chapitre consacré aux activités de la milice, ce qui occasionne un flashback dans la vie de la milicienne Lulucy.
J’étais un peu surprise de voir un trigger warning à l’ouverture de ce chapitre, mais c’était plutôt pas mal d’avertir sur le-dit contenu, puisqu’il est question d’agression sexuelle. Celle-ci n’est pas représentée, puisque l’on s’attarde plutôt sur les conséquences et la suite, avec un message très fort, que l’on aimerait voir plus souvent !
De fait, on retrouve une ambiance festive et colorée conjuguée à une noirceur vraiment très présente. Ce chapitre en est l’image même, mais ce n’est pas le seul. En effet, les personnages sont à la foire, où ils passent un très bon moment, alors qu’en coulisses se déroulent des événements assez sombres. Le dernier chapitre, notamment, annonce une suite nettement moins gaie et enthousiaste, puisque la Confrérie du capuchon a réussi à circonscrire deux personnages très proches de l’atelier et qui ont bien l’intention de s’en prendre à Coco et ses amis.
Celle-ci, par ailleurs, est toujours aux prises avec ses questionnements sur la magie, ses règles, et les raisons d’être de celles-ci.
Bref, ces deux tomes marquent une légère pause dans le récit, grâce à un rythme posé et très maîtrisé. Kamome Shirahama la met à profit pour approfondir les caractères de ses personnages, comme les aspects plus politiques de son univers. Mais sans perdre de vue l’intrigue principale, comme le prouve le retour en force de la Confrérie du capuchon dans le dernier chapitre ! Le dixième tome est annoncé pour début septembre en VF, et vu qu’un opposant apparaît sur la couverture, je suis très très curieuse de le lire !
Ces deux derniers tomes étaient à nouveau très riches. J’ai tellement hâte que le dixième tome sorte ! Et, à nouveau, la couverture va être très belle.
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Je te rejoins dans ton attente du tome 10 !
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