Après leur agression par la Confrérie du Capuchon lors de leur examen, Coco et ses camarades sont rapatriées à l’Académie, la citadelle des sorciers. Tandis que Kieffrey se remet de ses blessures, Coco fait la rencontre du sage Berdalute, responsable de l’enseignement des sorciers. Compréhensif, il promet aux apprenties de valider leur examen si elles parviennent à le surprendre avec leur magie. Mais émerveiller l’un des trois sorciers les plus talentueux de leur génération en seulement trois jours est loin d’être une mince affaire…
Alors que le tome précédent semblait conclure une sorte d’arc narratif, celui-ci s’annonce plutôt comme un tome de transitions. Mais transition ne veut pas dire (ici du moins) qu’il ne se passe rien ! Au contraire, ce tome est assez dense !
Kieffrey étant hors course, coincé à l’infirmerie de l’Académie, les quatre fillettes s’occupent et visitent la fameuse Académie des Sorciers – une merveille architecturale située sous la mer, où l’on circule à bord de carrosses tirés par des chevaux-tritons. Sans surprise, comme toujours, le trait est impeccable : les décors fouillés sont splendides et les expressions des personnages vraiment travaillées. Bref : un régal !
Malgré le côté « tome de transition », l’intrigue est assez dense. En effet, les autorités essaient de savoir ce qu’il s’est véritablement tramé durant l’examen, aussi les fillettes sont-elles sur la sellette. L’examen en lui-même n’ayant pas été terminé, elles doivent participer (toutes les quatre, finalement !), sous la houlette du sage Berdalute, à une session de rattrapage – ce qui les occupe une grande partie du tome.
Mais malgré cette pression, les fillettes trouvent le temps de s’amuser, de s’émerveiller (surtout Coco), ou de renforcer leurs liens, ce qui s’avère très touchant. L’Académie est certes le rêve de tout jeune sorcier, c’est aussi… un panier de crabes : c’est d’ailleurs l’occasion d’en apprendre plus sur Agathe (et peut-être de découvrir pourquoi elle est si sombre et taciturne !).
Ce que j’ai préféré, dans ce tome, c’est finalement l’intrigue double qu’il déroule. Si les apprenties travaillent fortement sur leur examen (au sujet ardu !) et profitent dans l’insouciance la plus totale des installations de l’Académie, les adultes, eux, Olugio en tête, sont entièrement tournés sur la question de la Confrérie du capuchon. L’intrigue est donc à la fois légère et sombre, ce qui donne une ambiance assez particulière et très prenante à ce tome. De plus, la passé mystérieux de Kieffrey est régulièrement cité, ce qui intrigue fortement !
Ce tome offre une petite pause dans le récit, bienvenue après les deux tomes précédents. L’intrigue offre quelque révélations sur la passé (juste assez pour mettre l’eau à la bouche), et dispose d’une intéressante ambiance, partagée entre légèreté et questionnements plus sombres. Ce qui contribue à donner au manga son côté très dense, malgré son statut de tome transitoire ! Et ce n’est pas le rebondissement final qui fait retomber la tension !
L’Atelier des sorciers #6, Kamome Shirahama. Traduit du japonais par Fédoua Lamodière.
Pika, juin 2020, 168 p.

À l’Académie, les apprenties sorcières ont passé avec brio leur épreuve de rattrapage pour le deuxième examen. Mais dans la foulée, Coco se fait convoquer, en pleine nuit, par Berdalute, l’un des trois grands sages. À sa grande surprise, il lui propose de rester à l’Académie pour devenir sa disciple et la mettre à l’abri de la confrérie du Capuchon et de Kieffrey. Coco, perplexe, se demande pourquoi elle devrait renoncer à son maître. Avant de prendre sa décision, elle décide de partir à la recherche de la vérité et se dirige vers la Tour-bibliothèque…
Alors que, jusque-là, Coco et ses camarades étaient au centre de l’histoire, c’est Kieffrey qui tient ici la vedette ! Après les semi-révélations sur son passé dans le tome précédent, il est enfin temps d’en savoir plus sur le maître magicien.
Côté narration, le récit alterne donc entre le présent (Coco doit se décider par rapport à l’offre du sage Berdalute et Kieffrey tente d’empêcher son recrutement), et le passé, où l’on découvre l’enfance (dramatique) du maître mage, sa formation, et les débuts de son amitié indéfectible avec Olugio. Classique, mais très efficace, car on s’aperçoit que les deux récits sont intimement liés.
Et franchement, c’est brillant ! L’autrice noue peu à peu les fils du drame et nous fait quelques révélations fracassantes sur Maître Kieffrey… que je n’avais pas du tout vues venir ! Cela m’a carrément donné envie de relire toute la série à l’aune de ces informations, pour voir si je n’avais pas raté ici ou là un petit indice caché.
L’autre point très agréable, c’est le développement des personnages adultes. Amorcé dans le tome précédent avec Olugio, il est ici poursuivi avec Kieffrey, dont on découvre la psychologie – complexe à souhait. Comme dans le tome précédent, on a l’impression de suivre deux histoires parallèles : celle des enfants, et celle des adultes, ce qui fait que cet arc narratif est toujours partagé entre légèreté et préoccupations plus sombres. J’ai trouvé que cet arc narratif donnait une confortable ouverture à l’intrigue et à l’univers du roman, qui s’épaississent agréablement, sans tomber dans le travers du « remplissage ».
Ce septième tome semble marquer un pas important dans l’intrigue, qui se dirige résolument vers un ton plus sombre.La Confrérie du Capuchon imprègne chaque chapitre de cet opus, ce qui garantit un bon suspense. La découverte des personnages adultes et de leurs histoires est passionnante et, si l’intrigue fait une petite pause dans le fil principal consacré aux apprenties, c’est pour mieux se nourrir. Je crois que c’est, jusqu’ici, mon tome favori !
L’Atelier des sorciers #7, Kamome Shirahama. Traduit du japonais par Fédoua Lamodière.
Pika, 25 novembre 2020, 170 p.
◊ Dans la même série : L’Atelier des sorciers #1-2 ; #4-5.