Chloé, élève en seconde, assiste un jour par hasard à un combat à l’épée entre Thomas, un élève d’une autre classe qu’elle connaît à peine, et une sorte de démon. L’adolescente tente d’intervenir mais est blessée et perd connaissance. À son réveil, la créature est morte et Thomas lui explique qu’il est un mage et que sa mission est de repérer et fermer les failles vers le monde des démons. Au passage, il a accidentellement fait de Chloé une sorte de super garde du corps, attachée à sa personne…
En voyant le résumé, je me suis demandé si La Magie de Paris serait une sorte de redite de l’excellente série Le Noir est ma couleur qu’Olivier Gay a publiée il y a quelques années. De fait, on retrouve des motifs similaires de l’une à l’autre : de la magie, des adolescents qui y sont confrontés et un univers résolument urbain. Et c’est à peu près tout !
Ici, c’est Chloé qui nous raconte l’histoire, dans un style assez oral et direct. Si l’intrigue est résolument empreinte de fantasy urbaine (on a quand même assez vite des mages en goguette dans Paris), elle cristallise aussi un certain nombre de sujets qui seront très familiers aux ados : le culte de l’apparence, les complexes divers et variés (notamment par rapport au corps), les – parfois houleuses – relations familiales, l’amitié, l’amour… Un petit condensé de ce que l’on rencontre au lycée qui est là comme en toile de fond, sans vraiment prendre le pas sur l’intrigue purement surnaturelle.
Celle-ci fait donc intervenir un univers de mages fort intéressant, occupés à lutter contre des démons qui utilisent des failles pour s’introduire dans notre univers, dans lequel la magie n’est pas uniformément présente. Il existe, en effet, un lien entre la population et la présence de la magie : celle-ci se concentre à l’endroit où sont les gens, donc il y en a plus dans les mégapoles qu’en rase campagne. Logique, non ? Raison pour laquelle Chloé est subitement mise en présence de magiciens, de démons et de magie pure.
J’ai beaucoup aimé les duos que sont obligés de former les Mages avec des Chevaliers, chargés de leur sécurité rapprochée : le mage se charge des attaques surnaturelles, le chevalier des attaques terrestres. Et donc c’est là que le bât blesse pour les Mages : ils ont besoin de Chevaliers, pas de … Chevalières — notez au passage que le féminin de chevalier, en bon français, ça désigne une bague. Comme quoi, on peut être un magicien investi d’une mission vitale et s’avérer être un bon petit misogyne. Car on découvre assez vite que le nouveau statut de Chloé fait grincer des dents au sein de la petite communauté magicienne. Heureusement, elle n’est pas du genre à se laisser abattre par un sexisme imbécile et cette combativité fait plaisir à voir !
Dès les premières pages, j’ai retrouvé avec un immense plaisir le style plein de gouaille d’Olivier Gay : le texte est truffé d’humour et de références à la culture populaire – mention incluse du huitième épisode de Star Wars, pas encore sorti au cinéma !
L’intrigue, quant à elle, est menée tambour battant et tient autant du roman de fantasy urbaine que du roman de cape et d’épées, le tout mâtiné (comme je le disais en début d’article) de préoccupations plus pragmatiques et assez fréquentes chez les jeunes (et moins jeunes). Difficile, donc, de s’ennuyer à la lecture de ce roman littéralement haletant.
Bonne (nouvelle) pioche, donc, que le début de cette nouvelle série d’Olivier Gay. L’auteur mêle sujets de la vie quotidienne adolescente, fantasy urbaine et ambiance de cape et d’épées. Le texte est vif, souvent drôle et très prenant. Et ce n’est pas le retournement de situation final qui va faire retomber la pression. Au vu de cette révélation, j’ai follement hâte de lire la suite !
La Magie de Paris #1, Le Cœur et le Sabre, Olivier Gay. Castelmore, octobre 2017, 319 p.
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C’est la 2e bonne chronique que je lis de ce roman, c’est plutôt encourageant 🙂
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Assez pour te tenter ?
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Vu que c’est du jeunesse, je ne sais pas… Peut-être que j’inciterai mes petites soeurs à le lire, et que je leur emprunterai le livre 😛 Mais je crois que je vais commencer par « La Main de l’empereur » et « Les épées de glace » 🙂
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ça ou tu vas à la bibliothèque ^^ ! En tout cas je te recommande chaudement La Main de l’empereur. Ce serait délicat de dire que j’ai préféré, parce que c’est très différent, mais c’est un peu l’idée 😉
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Mais tu penses que je peux lire « Les épées de glace » en premier ? Tu m’as dit que c’était la suite mais si Olivier Gay l’a écrit en premier je suppose que c’est faisable quand même ? J’ai les deux tomes dans ma PAL…
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Oui, tout à fait ! Les Épées de glace a été publié bien avant La Main de l’empereur (2012 pour la première version). Donc c’est lisible indépendamment en toute tranquillité 🙂
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Super, merci 😀
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