Fait n° 1 : Il y a eu un meurtre à Regent’s Park. La police complètement démunie.
Fait n° 2 : Mademoiselle James « Mori » Moriarty et Sherlock « Lock » Holmes devraient être en train de potasser leurs cours. Au lieu de quoi, ils tombent sur une scène de crime.
Fait n°3 : Lock a lancé un défi à Mori : elle devra résoudre l’affaire avant lui.
Défi accepté.
Fait n° 4 : Même si Lock ne lui a imposé qu’une seule règle – celle de tout partager –, Mori lui dissimule de terribles secrets.
OBSERVATION : Parfois, il est impossible de parler à cœur ouvert avec les personnes dont on se sent le plus proche. Et après cette affaire, Lock pourrait bien perdre la confiance de Mori à tout jamais…
Londres, de nos jours.
Deux lycéens à l’intelligence exceptionnelle, M. Sherlock « Lock » Holmes et Miss James « Mori » Moriarty font connaissance. C’est un meurtre qui va les rapprocher. Mais la vérité pourrait bien les séparer à tout jamais.
Je crois que les pastiches littéraires sont à la mode, notamment lorsqu’il s’agit d’inventer une jeunesse à de grandes figures de la littérature. Ici, c’est donc le duo Sherlock Holmes – James Moriarty qui passe à la casserole. Et, tant qu’à leur inventer une jeunesse, Heather W. Petty choisit aussi de faire passer Moriarty dans la gent féminine.
Ce qui m’a amenée à mon premier point de grognerie : cette modification est intéressante, certes, mais j’ai eu l’impression qu’il fallait que Moriarty soit une fille pour qu’il y ait attirance entre les deux. Et on n’aurait pas pu avoir une histoire d’amour entre deux garçons ou une histoire d’amitié ? Cette — apparente ? — pudibonderie m’a donc un tantinet agacée.
Mais passons outre, et allons voir de plus près l’histoire : Lock et Mori tombent donc sur ce cadavre — celui du père d’une de leurs amies de classe — et se lancent le défi de savoir qui va trouver en premier les réponses. Au fils de leurs investigations, Mori accumule des indices troublants, qui mènent tout droit à son histoire familiale plus que tourmentée et qu’elle refuse obstinément de révéler à Lock. De fait, évoquer le fait que depuis le décès de sa mère, six mois plus tôt, son père a sombré dans l’alcool et s’est mis à taper comme un sourd sur la petite fratrie reste un peu délicat. Mais cette préoccupation, quoique centrale, reste la portion congrue du récit, ce qui est assez paradoxal.
La seule lecture du résumé suffit à le faire comprendre, les choses ne vont pas vraiment en rester au simple stade de la petite compétition bon enfant entre Lock et Mori et les deux adolescents vont rapidement passer au stade de l’amitié et plus si affinités. Et, si la découverte des atomes crochus entre ces deux jeunes gens mal à l’aise en société et qui se reconnaissent n’est pas inintéressante, elle vient complètement prendre le pas sur l’enquête policière. La conclusion de celle-ci, de plus, n’est guère compliquée à deviner et on en vient assez vite au fait – ce qui est un peu dommage. Rapidement, la grande question est de savoir comment Lock va découvrir les petites cachotteries de Mori et comment il va s’y prendre pour la protéger de ses erreurs. Ainsi, dès que la révélation est passée, le récit souffre de quelques longueurs.
Malgré tout, c’est assez prenant pour qu’on ne souffle pas de trop et qu’on ne fronce pas trop les sourcils devant certains détails assez peu convaincants. Il y a, en effet, quelques incohérences, mais rien que je n’aie réussi à surmonter.
Heather W. Petty invente une jeunesse alternative originale et prenante à ces deux grandes figures du crime ; mais j’ai regretté que l’histoire soit parfois un peu maladroite et pas aussi bien équilibrée qu’elle aurait pu l’être. Si suite il y a, je ne pense pas la lire.
Lock & Mori #1, Heather W. Petty. Traduit de l’anglais par Luc Rigoureau.
Hachette (Jeunesse), octobre 2016, 320 p.
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Bonjour, bien que j’apprécie plus que fortement Sherlock Holmes, pas sûr que j’achète celui-là ! La couverture est kitch à mort et le scénario me semble éculé e chez éculé…
Un autre auteur a fait de Moriarty une fille, mais c’était en fait la soeur de James Moriarty. Collège américain, en plus…
Ridley Pearson – Sherlock et Moria (PKJ)
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Oui, c’est bien résumé !
Je crois que je vais pour ma part passer mon chemin sur le titre que tu indiques 😉
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Je ne l’ai pas encore lu, je ne sais pas encore où je mets les pieds… 😀
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Eh bien je serai curieuse de connaître ton avis lorsque ce sera fait !
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Faut que je le mette en haut de ma pile, ça fait 4 mois que je dis que je vais le mettre en haut de la pile… j’ai intérêt à me discipliner ! 😀
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Hahaha, j’ai l’impression que c’est un problème de lecteurs et lectrices récurrent 😉
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Universel, même 🙂
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