Louis Pasteur contre les loups-garous, Flore Vesco.

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Paris, 1840. Louis Pasteur a 19 ans et il entre comme boursier à l’institution royale Saint-Louis pour suivre des études scientifiques. L’année scolaire sera loin d’être de tout repos. Certaines nuits, une mystérieuse menace rode dans les couloirs du pensionnat, mettant en danger étudiants et professeurs. Décidé à mener l’enquête, Louis fait équipe avec une lycéenne de l’école d’en face. Sous ses airs de jeune fille modèle, Constance se révèle une alliée intrépide et courageuse.
Entre loups-garous et complots, ils useront de vaccins autant que de coups d’épée pour sauver les élèves et même… le roi Louis-Philippe !

Louis Pasteur, fraîchement débarqué de sa campagne jurassienne, découvre les joies de la vie parisienne à l’Institution Saint-Louis, en tant qu’élève – boursier ! – de première année en sciences. De l’autre côté de la cour, l’établissement accueille quelques lycéennes qui font des études « longues » – jusqu’au baccalauréat – où on leur dispense cours de danse, de maintien, de broderie… on en passe et des meilleures.
Louis, donc, découvre avec curiosité et stupéfaction le snobisme parisien, un sexisme revendiqué, des professeurs plus en recherche de gloire personnelle que soucieux d’instruire les élèves, mais aussi… la gent féminine !

Flore Vesco ouvre chaque chapitre par sa composition chimique, laquelle reprend une partie des éléments chimiques qu’utilisera Louis au cours du récit ainsi que des éléments d’intrigue (disparition, duel d’escrime ou encore élevage de poules dans les combles). Cela crée un effet d’attente fort efficace car on se demande dans quelle mesure et comment vont apparaître les éléments cités. D’ailleurs, la façon dont tout cela s’articule est souvent assez drôle et inattendue !

Dès le départ, on plonge dans un récit d’aventures qui mêle agréablement histoire (notamment des sciences) et fantasy. Car Louis débarque plein d’idées et d’intuitions dans sa nouvelle école et va se dépêcher des les mettre en œuvre : de ce côté-là, on est servis, car Flore Vesco retrace le brillant et juvénile parcours scientifique du jeune homme. D’autre part, le mystère se pare des atours de la fantasy dès le chapitre 2, lorsqu’on commence à soupçonner la nature de la bête qui rôde dans les couloirs, laquelle a tout à voir avec celle du Gévaudan !
Au fil des pages, on revisite donc l’Histoire, sauce fantasy, dans un univers que l’on met peu de temps à apprivoiser : de sombres créatures rôdent, souvent dues aux humains et des sociétés secrètes s’affrontent pour les cantonner aux ténèbres ou tout simplement pour les éradiquer. D’ailleurs, et on ne peut que s’en réjouir, la suite des aventures de ces secrets sociétaires est déjà annoncée !

L’histoire est diablement prenante car le style de Flore Vesco est vif, enlevé et enjoué : usant d’un vocabulaire recherché et varié, elle nous entraîne à la suite de ses héros pour des aventures échevelées et pleines de suspens. Car si l’on soupçonne assez vite ce dont il est question, il faut toute la durée du roman aux personnages pour révéler l’ampleur du complot et toutes ses subtilités. Et c’est loin d’être simple, ce qui participe aussi du charme de l’histoire. D’ailleurs, dès que j’arrêtais de lire, je passais mon temps à espérer pouvoir reprendre ma lecture, tellement j’étais dedans !

Mais cela tient aussi et surtout aux personnages mis en scène, notamment à notre duo phare. Louis et Constance sont deux jeunes justiciers que l’on suit sans aucune difficulté tant ils sont attachants. Tous deux font montre d’une intelligence et d’une logique redoutables, leur permettant d’éliminer, l’un après les autres, les obstacles qui parsèment leurs routes. Et ce qui est bien, c’est que l’histoire mêle à la fantasy des histoires typiquement adolescentes. Un jeune homme poursuit donc de ses assiduités Constance – qui s’en passerait bien – et Louis, de son côté, découvre que la gent féminine peut ne pas être seulement purement décorative. En se mettant en duo, ils se découvrent également des compétences complémentaires : si notre jeune scientifique combat le mal à coup de formules chimiques et tubes à essai soigneusement mitonnés, Constance, elle, défend leurs intérêts à grands coups de fleuret, une arme pour laquelle elle s’est découvert une soudaine et brillante prédilection : une répartition des rôles vraiment intéressante et pas si courante – le plus bourrin des deux n’étant pas nécessairement celui auquel on pense spontanément !

Un duo de jeunes enquêteurs audacieux et attachants, une intrigue palpitante qui revisite Histoire, histoire des sciences et légendes du Gévaudan, un style enlevé et riche, une dose d’humour bienvenue, voilà les excellents ingrédients du roman de Flore Vesco – dont j’attends, il va sans dire très impatiemment, la suite annoncée !

Louis Pasteur contre les loups-garous, Flore Vesco.
Didier jeunesse, septembre 2016, 212 p. 

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6 commentaires sur “Louis Pasteur contre les loups-garous, Flore Vesco.

  1. Amélire_enrouge dit :

    Ton avis donne vraiment envie! 🙂

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  2. solessor dit :

    J’ai enfin lu ce roman que tu avais si bien vendu… Je n’ai pas été déçue un instant ! Je me suis laissée embarquer et, comme toi, j’attendais le moment libre suivant pour m’y remettre !

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    • Sia dit :

      Haha, je suis ravie qu’il t’ait plu ! Du coup… tu peux embrayer avec Gustave Eiffel et les âmes de fer, que je n’ai toujours pas chroniqué, mais qui est très très bon aussi !

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