Les Invisibles, Gardiens des Cités perdues #4, Shannon Messenger.

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Finis les cours à Foxfire et les messages énigmatiques envoyés par le Cygne Noir, Sophie rejoint enfin la mystérieuse organisation clandestine qui lui a fait voir le jour ! Accompagnée de Fitz, Biana, Keefe et Dex, elle quitte les Cités perdues pour Florence, où se trouve le premier indice qui la mènera jusqu’au repaire du Cygne Noir. Là-bas, la jeune fille espère en apprendre plus sur elle-même, mais aussi sur les Invisibles, le groupe de rebelles qui cherche à déstabiliser le monde des elfes. Pour comprendre l’étrange épidémie qui décime les gnomes, préparer l’évasion de Prentice, prisonnier d’Exil, et affronter la menace grandissante que représentent les ogres, la jeune Télépathe va devoir s’appuyer sur ses camarades et se retenir de foncer tête baissée vers le danger ! D’autant que si de nouveaux alliés apparaissent, des traîtres sortent aussi de l’ombre…

J’avais déjà écrit, à propos du tome 3, qu’il était le meilleur de la série mais la lecture de ce tome 4 a changé la donne : c’est, jusque-là, indéniablement le meilleur volume !
Cette fois, l’histoire change un peu car Sophie et ses amis ne retournent pas à Foxfire… dont ils ont été renvoyés. Nos jeunes camarades se retrouvent donc embringués dans un nouveau cycle d’apprentissage, plutôt haut en couleurs, à Exillium.
Comme souvent, il faut un petit moment avant que les événements décrits dans le résumé ne se mettent en place mais on ne s’ennuie pas pour autant : Sophie et ses camarades ont en effet fort à faire avec leurs nouveaux cours, ainsi qu’avec les entraînements auxquels ils s’astreignent afin de maîtriser leurs talents.
De ce point de vue-là, l’univers s’étoffe. Biana teste en effet tout un tas de méthode pour rendre son pouvoir efficace en toutes circonstances, y compris sur les gnomes, jusque-là immunisés.

Après avoir étudié les rouages de la société elfique, donné un bon aperçu des ogres, Shannon Messenger nous emmène sur les traces des gnomes – excellents jardiniers dans les Cités perdues – ici décimés par une mystérieuse épidémie. L’histoire est passionnante, car elle mêle plusieurs axes forts en suspens : il y a l’affrontement tripartite entre le Cygne noir, les Invisibles et le Conseil, la menace de guerre des ogres, la question de l’épidémie des ogres, mais aussi les histoires personnelles de nos jeunes aventuriers, qui viennent enrichir l’intrigue. Si Sophie n’a pas cessé d’enquêter sur les circonstances exactes de la mort de Jolie, les révélations qu’elle déterre, peu à peu, ont un impact sur l’ensemble du groupe. Or, celui-ci semble de plus en plus ne tenir que par l’effet du miracle… Soyez prévenus : révélations fracassantes, alliés inattendus et traîtres insoupçonnables sont nombreux à se révéler dans ce tome, ce qui ne le rend que plus passionnant !

Car sous l’histoire apparemment fantastique, Shannon Messenger évoque le sujet poignant de l’abandon. Nos aventuriers ne tardent pas à rencontrer deux jeunes elfes de leur génération, vivant seul, suite au renvoi de l’un des deux par leurs parents (l’autre a suivi par solidarité). Or, ces parents, plutôt que d’assumer leur rôle de protection et de soutien, ont préféré se débarrasser du problème. Tel autre souffre de l’attitude ô combien blessante de parents a priori peu aimants, très froids, le rabaissant sans cesse et dont il s’aperçoit que la loyauté est plus que douteuse. À la blessure d’amour propre s’ajoute la blessure d’amour filiale, et celle-ci peut faire des ravages. Mais ce qui est intéressant, c’est que l’auteur met tout cela en balance avec un autre système familial, apparemment plein d’amour et de bienveillance, mais dans lequel la graine de la sédition a également bien pris. Loin d’avoir un discours culpabilisant, elle montre que parfois, tout l’amour du monde ne suffit pas à changer les gens – ce qui, somme toute, est très humain. De fait, l’auteur parvient à nous surprendre avec les évolutions que connaissent ici ses personnages.

Dans le tome précédent, l’ambiance était plus sombre, et c’est à nouveau le cas ici : fini de plaisanter, la guerre est imminente, tous les coups bas sont permis et l’atmosphère s’en ressent dans le petit groupe. Si les relations qui les unissent sont toujours plus fortes et belles, elles sont mises à mal par les épreuves que nos jeunes camarades doivent affronter. Tout cela nous achemine doucement vers une fin qui laisse le lecteur sans voix. On prie pour trouver un épilogue caché et ne pas rester sur cette effroyable conclusion… Las, il faudra attendre le tome 5 pour savoir si l’on pourra s’en remettre !

Inutile de dire que l’on voit à peine passer les quelques 650 pages qu’offre ce petit pavé. Shannon Messenger nous propose à nouveau une intrigue haute en couleurs, palpitante, prenante à souhait et qui ne laisse personne indemne – ni le lecteur, ni les personnages. Ceux-ci évoluent franchement dans cet opus, ce qui en fera peut-être grogner plus d’un au vu des développements choisis par l’auteur. Il va donc sans dire que j’ai furieusement envie de découvrir le cinquième volume !

◊ Dans la même série : Gardiens des cités perdues (1) ; Exil (2) ; Le Grand brasier (3) ;


Gardiens des Cités perdues
#4, Les Invisibles, Shannon Messenger.
Traduit de l’anglais par Mathilde Tamae-Bouhon.
Lumen, 2016, 656 p.

12 commentaires sur “Les Invisibles, Gardiens des Cités perdues #4, Shannon Messenger.

  1. Lupa dit :

    Ton enthousiasme est communicatif ! Je n’ai plus qu’à te dire « Vivement le cinquième alors ! » 🙂

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  2. Mypianocanta dit :

    j’ai oublié de parler des gnomes alors que si il y a un personnage qui m’a plu : c’est Calla 🙂
    Tu dis un mot qui m’a traversé l’esprit mais dans un sens péjoratif : c’est « très humain »… Ben justement je trouve que pour des êtres immortels, censés protéger la planète, ils le sont trop et c’est un des trucs supplémentaires qui m’a agacée.
    Si la toute dernière phrase a réussi à me surprendre, les derniers rebondissements qui la précèdent étaient quand à eux vraiment très prévisibles.
    Je vois bien ce qui t’a marqué dans ce tome mais moi, cela n’a pas suffi à me convaincre. Peut-être que j’en attends trop finalement.

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    • Sia dit :

      J’ai beaucoup aimé Calla aussi 🙂
      Je vois ce que tu veux dire sur leur côté trop humain (j’appréciais justement qu’ils fassent d’aussi sidérales conneries, malgré leur toute-puissance). Je te rejoins sur le côté prévisible de certaines péripéties mais étonnamment, ça ne m’a pas vraiment gênée (je pose peut-être mon cerveau quand je lis cette série, ceci dit).
      Je ne sais pas si tu en attends trop, mais c’est vrai que les attentes, c’est parfois difficile à gérer. Mais c’est également difficile d’aborder une lecture sans attentes aucune ! En tout cas, je peux déjà te dire que j’ai adoré le tome 5, même s’il y aurait sans doute eu des points à revoir (mais voilà, c’est comme pour celui-là, c’est passé comme une lettre à la poste !).

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