Chien-de-la-Lune, Les Maîtres des Brisants #1, Erik L’Homme.

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Lorsqu’ils embarquent comme stagiaires sur le vaisseau de Chien de-la-Lune, Xâvier, Môrgane et Mârk ignorent encore la périlleuse mission assignée à leur capitaine : contrer la flotte de guerre du Khan qui déferle sur Planète Morte, véritable carrefour intergalactique, et menace de prendre le contrôle de la galaxie.
Dans la lutte sans merci qui s’engage, tous les coups sont permis. Xâvier le stratège, Môrgane la devineresse et leur ami Mârk sauront-ils aider Chien-de-la-Lune à déjouer les plans de leur diabolique adversaire ? Il vaudrait mieux, car sur eux repose désormais la survie de l’empire…

Rien de tel qu’une série qu’on aime d’amour pour se remonter le moral ! Les Maîtres des Brisants, une série de science-fiction jeunesse d’Erik L’Homme, est de celles-là. Il était une fois, donc, deux empires aux conceptions politiques et sociales diamétralement opposées cohabitant – presque – pacifiquement dans la même galaxie.  Or, le pacifisme, c’est bien, mais ça va cinq minutes. Les vaisseaux du khan de Muspell s’apprêtent à fondre sur l’empire des comtes de Nifhell.

Mais avant que ce ne soit la bérézina, on découvre trois adolescents de Nifhell, nos trois protagonistes, qui s’apprêtent à embarquer sur le vaisseau de Chien-de-la-Lune pour leurs trois années de stage. Le trio est équilibré : il y a Xâvier, le sale gosse de riche superficiel et convaincu de sa supériorité de classe, Mârk, l’enfant des bas quartiers dur au mal et bagarreur et Morgâne, apprentie devineresse qui découvre subitement les réalités de la vie en-dehors de son couvent protégé. Les relations entre eux évoluent : orageuses, fraternelles, amicales… L’auteur offre un bon panorama de l’adolescence, d’autant que ces jeunes gens traversent des épreuves de leur âge, au milieu du maëlstrom politique qui les engloutit : ils angoissent pour les épreuves de leur stage, se révoltent contre leur entourage, ou éprouvent des sentiments sur lesquels ils ne savent pas mettre de nom.
Mais ce qui est intéressant, c’est que l’auteur ne se focalise pas seulement sur les adolescents. Son roman regorge aussi de personnages adultes, eux aussi aux prises avec les petites vicissitudes de la vie, espérant, souffrant. Et si le trio de stagiaires est attachant, il est difficile de ne pas s’attacher à tous les autres personnages, équipage du vaisseau, autres ressortissants de l’empire ou habitants du khanat. En plus, Chien-de-la-Lune a un petit côté Albator pas désagréable. C’est pas fabuleux, ça ?

De là, on tient un roman dans lequel petits et grands trouvent leur compte, puisqu’il y en a pour tous les goûts. De plus, l’aventure se joue elle aussi à plusieurs niveaux. D’un côté, il y a l’aspect survitaminé de l’aventure spatiale à laquelle participent les trois adolescents, les énigmes à résoudre, complots à déjouer et leurs études à mener à bien. De l’autre, il y a les machinations politiques et le puissant antagonisme entre les deux empires, qui s’opposent par leurs conceptions de la société (avec, pour faire simple, l’une sédentaire et guindée, l’autre nomade et libre). En plus, l’auteur insère tout un tas de références à notre univers qui lui donnent un petit vernis de familiarité. Ainsi, nos adolescents jouent au ping-pong dans la salle de jeu du vaisseau et mangent du Nutella au goûter (une sucrerie que semble affectionner Erik L’Homme, puisque Guillemot en engloutit des tonnes dans Le Livre des Étoiles !).

Alors, certes, la trame est classique, mais elle s’avère aussi diablement efficace.  Les chapitres sont très courts (idéal pour un jeune lecteur) et il y a de l’action et du mystère en pagaille : le roman se lit donc tout seul. De plus, le retournement de situation en fin de roman, apporte un grand suspense et autant d’attente ! On a l’impression que toute l’aventure (pourtant complète !) que l’on a lue n’était en fait qu’une vaste introduction. Chapeau !

En somme, Chien-de-la-Lune débute une série de science-fiction qui s’annonce du meilleur niveau. Il y a de l’action, du suspense, un écheveau politique intéressant et des personnages juste assez creusés (pour un premier tome) pour qu’on s’y attache. Le roman se termine sur un très bon retournement de situation qui donne furieusement envie de lire la suite. Très bonne pioche, donc !

Les Maîtres des Brisants #1, Chien-de-la-Lune, Erik L’Homme. Illustrations de Benjamin Carré.
Gallimard (Hors-Piste), 2004, 239 p.
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6 commentaires sur “Chien-de-la-Lune, Les Maîtres des Brisants #1, Erik L’Homme.

  1. Truc et Nola dit :

    Une trame classique, peut-être, mais une série vraiment addictive et géniale! 😀
    T.

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  2. […] relu (pour la x-ième fois !) Chien-de-la-Lune, le premier volume de la série Le Maître des Brisants d’Erik L’Homme, une série […]

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  4. […] dont j’ai dévoré – presque – toute la bibliographie. Le Livre des Etoiles et Les Maîtres des Brisants ont été des lectures de jeunesse et, A comme Association a marqué bien des moments […]

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