Le Pacte brisé, Widdershins #3, Ari Marmell.

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Widdershins, bien éprouvée par ses derniers démêlés avec le monde des ténèbres, a quitté la cité de Davillon pour arpenter les routes de Galice en compagnie d’Olgun. Partie en quête de réponses, d’apaisement, la jeune fille va vite déchanter : les intrigues politiques et religieuses ne sont pas l’apanage de sa ville natale. En souvenir d’un vieil ami, Shins se jette à corps perdu dans une enquête impliquant des Maisons rivales, une troupe de brigands surnommée les Mille Corbeaux, une famille déchirée par la jalousie… et un jeune aristocrate impétueux et maladroit qui s’obstine à vouloir aider la voleuse ! Et pendant que Widdershins est occupée à remettre un peu d’ordre dans la petite bourgade d’Aubier, la vie continue à Davillon… et l’absence de Widdershins laisse le champ libre à ses ennemis !

Après l’apocalyptique conclusion du Pacte du mensonge, ce troisième opus était très attendu, puisqu’il était difficile de deviner de quoi il allait se composer.
Widdershins est donc partie sur les routes de Galice et l’on découvre un petit bout de pays, notamment avec la ville d’Aubier qui, comme Davillon, s’avère être un repaire de machinations et d’intrigues en tous genres.

Le début du roman est assez laborieux : Ari Marmell ne s’embarrasse pas avec les explications et nous largue sans prendre de gants dans une organisation assez complexe : mais qui est qui, là-dedans ? C’est assez confus, on a du mal à comprendre de quoi il retourne et on ne voit pas très bien où il veut en venir. D’autant que les motivations de Widdershins – en pleine crise de reconnaissance pour Alexandre Delacroix – ne sont pas toujours très claires. On déboule donc dans un imbroglio mêlant velléités de familles nobles, guilde de détrousseurs aux motivations obscures et, bien sûr, relents de religion.
Passé une première partie vraiment confuse, on peut se consacrer à l’intrigue sereinement et profiter, une fois de plus, d’une intrigue assez alambiquée. L’ennui, c’est que le rythme n’est pas aussi enlevé que précédemment. Certes, il y a de l’action dans tous les coins, des rebondissements bien troussés, des révélations fracassantes et des péripéties endiablées. Mais si l’on prend l’ensemble de l’histoire… on se dit que le tout aurait mérité d’être un peu resserré et nettement moins délayé. D’autant que la résolution est un peu rapide et qu’on clôt l’intrigue principale en se disant «Facile !».
En fait, le problème de ce volume est d’être un peu bancal. D’un côté, on a une Shins en pleine remise en cause, psychologiquement fragile, secondée par un personnage un peu balourd mais attachant – Cyril Delacroix est la figure type de l’aristocrate à l’étroit dans les pensées de sa caste mais un peu nounouille, difficile de ne pas l’aimer ! – et, de l’autre, une intrigue un peu longuette et un Olgun nettement moins en verve que précédemment. Alors que, jusque-là, l’équilibre Olgun-Shins était plutôt bon, ici, les interventions du petit dieu de poche ont de désagréables relents de deus ex machina… Et c’est franchement dommage. Et si la nouvelle profondeur psychologique est bien appréciable, il est dommage qu’elle n’intervienne qu’au détriment de l’histoire.

Heureusement, tout n’est pas à jeter ! Car pendant que Widdershins baguenaude à Aubier, il se passe pas mal de choses à Davillon : les amis de Shins rongent leur frein, ses ennemis se frottent les mains. Et si, là encore, l’intrigue semble suivre un fil assez simple, le mystère reste juste assez épais pour qu’on ait envie d’en savoir plus. Vu comment cela tourne ici, on peut s’attendre à avoir une intrigue centrée sur la personne de Widdershins et la Guilde des Détrousseurs dans le quatrième – et dernier – tome. De plus, retrouver les saillies caustiques et son petit côté bravache est toujours aussi divertissant !

Le Pacte brisé se place comme un tome de transition : on quitte Davillon, on rencontre de nouveaux personnages (qu’on ne verra peut-être plus) et Widdershins prend l’air. Si l’intrigue est assez simple, le volume permet de mettre en place ce qui sera, sans aucun doute, le cœur de la conclusion. Ce n’est probablement pas le meilleur volume de la saga, mais il remplit son office d’aventure divertissante ! 

◊ Dans la même série : Le Pacte de la voleuse (1) ; Le Pacte du mensonge (2) ;

Widdershins #3, Le Pacte brisé, Ari Marmell. Traduit de l’anglais par Emilie Gourdet.
Lumen, 2015, 409 p.

 

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