Échappant de justesse à Malco, Lune et Léo se réfugient chez la belle Rosalie et sa sœur, en bord de mer. Une parenthèse de douceur dans cette course effrénée… jusqu’à ce que Malco les rattrape. Cette fois, Lune ne veut plus fuir. Cette fois, Lune veut agir, vaincre ces ombres maléfiques et leur maître, qui la privent des couleurs de la vie et font souffrir sa mère. Pour cela, Lune doit retrouver une partie de son âme et réussir plusieurs épreuves au cœur d’une étrange ville-labyrinthe…
On retrouve Léo et Lune, toujours traqués par le terrifiant Malco. La fuite continue, et ils passent à nouveau de tableau en tableau.
La structure de ce tome est donc assez proche de celle du volume précédent : Lune et Léo enchaînent les découvertes picturales, en fuyant de toile en toile, poussés par Malco qui les traque.Le schéma et l’intrigue restant assez proches, on a la légère impression qu’il y a redite. Mais, comme l’auteur introduit de nouveaux éléments dans l’histoire, cette impression s’estompe assez vite !
Lune découvre assez vite que sa présence peut avoir des conséquences sur les occupants des tableaux – des conséquences néfastes, bien sûr, mais on s’en doutait. Cette découverte va entraîner le second changement majeur : Lune cesse de fuir, et elle passe à l’offensive. Et elle le fait seule.
Le roman bascule, du coup, en quête initiatique. Lune se retrouve à devoir résoudre une série d’énigmes, chacune correspondant à une toile en particulier, le tout dans le but de retrouver Llama, l’héroïne du tableau de Remedios Varo. Les tableaux qu’elle visite, des chefs d’oeuvre de l’art, se révèlent tous assez décevants, une fois que Lune y pénètre : loin des couleurs chatoyantes et des paysages qui font rêver, Lune découvre des situations affreusement glauques, et qui filent le frisson. La réflexion sur le gouffre entre apparence et réalité est vraiment intéressante et bien menée.
L’histoire est extrêmement directe, et on aurait parfois apprécié un peu plus de détails… d’autant que la décision de Lune de combattre intervient assez tard dans le roman. La fin, de son côté, intervient en plein moment de tension, et nous laisse avec beaucoup de questions !
Forger le lien est un bon tome de transition ; Lune se décide enfin à combattre plutôt que fuir, et on commence à se diriger vers la résolution. Le choix des tableaux est, à nouveau, excellent et amène une foule de questions et réflexions vraiment intéressantes – mais on regrette presque que les illustrations ne soient pas dans le corps de l’ouvrage. Bien que ce volume ressemble fortement au premier et soit un peu moins riche en révélations et actions, on meurt d’envie d’en savoir plus, et de découvrir comment Lune va retrouver ses couleurs. Vivement le tome 3 !
◊ Dans la même série : Fuir Malco (1) ;
Lune et L’Ombre #2, Forger le lien, Charlotte Bousquet. Gulf Stream, 2015, 192 p.
L’histoire semble originale, et me donne envie d’aller jeter un œil du côté du premier tome 😉 Merci !
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Oui, c’est très original, ça donne envie d’aller voir des tableaux, et il y a une ambiance… démentielle !
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