Madoloup est une fille plutôt normale, avec une famille plutôt normale, si l’on exclut leurs prénoms. A peine arrivée en vacances avec toute la famille chez les grands-parents en Bretagne, Madoloup se casse inopinément le coude. Ce qui compromet sérieusement son stage de voile, et fait dérailler la belle mécanique des vacances. Mais, à vrai dire, ce n’est pas là que tout a commencé à partir en vrille.
C’est plutôt quand Mado et ses parents sont rentrés dans l’hôpital, ont trouvé une ville en état de siège, assaillie par des goélands devenus fous qui attaquaient les gens. Pas de chance, Louve, la petite soeur, a été picorée. Et infectée par le virus zombi transmis par les goélands. Et tout a commencé à aller très mal quand il fallu repousser l’attaque des grands-parents, et que les zombis ont commencé à vouloir entrer dans la maison par les toilettes…
Le nouveau titre de Vincent Villeminot, en collaboration avec Yann Autret, à qui l’on doit les illustrations, s’annonce comme un titre humoristique et décalé, à base de zombies. Et décalé, ce titre l’est.
D’une part car l’histoire tout à fait banale de vacances d’été dégénère sévèrement sans qu’on s’y attende, et qu’on y retrouve tous les clichés du film de zombies : héroïne badass, équipe isolée et surarmée, assaut de montagnes et de montagnes de zombies, chevauchée héroïque… le tout traité sur un mode comique et absurde parfaitement assumé. Et, finalement, c’est là que le bât blesse. L’humour omniprésent est particulièrement potache : si les boutades font mouche au départ, la surenchère ne tarde pas à lasser. Soit il y en a trop, et l’absurdité des répliques devient lourde, soit le titre est trop court pour pousser le concept à fond : on a, du coup, l’impression que l’ensemble est un peu bâclé, et manque d’un petit quelque chose.
Impression renforcée par le texte, qui est très inégal : certains passages sont extrêmement bien écrits (et truffés de mots savants dont l’effet comique est très réussi, mais qui s’avéreront probablement trop recherchés pour un jeune public), tandis que d’autres ne sont que de vagues commentaires des illustrations, donnant l’impression de lire un simple catalogue. C’est vraiment dommage.
Surtout lorsqu’on n’accroche pas spécialement aux-dites illustrations, ce qui a été mon cas. Néanmoins, elles s’inscrivent parfaitement dans la logique du roman, le style collant tout à fait à l’aventure tournée en ridicule.
On regrettera vraiment que le livre soit aussi court, ce qui ne permet pas vraiment de développer les personnages, qui ne sont guère que des archétypes, ou le scénario. Ainsi, le début est assez long (les zombies ne commençant à intervenir qu’aux deux-tiers du roman) et ce qui s’annonce comme le meilleur passage (la lutte héroïque puis la fuite épique), est largement résumé et passé sous silence. La construction des barricades dans la maison est pourtant narrée avec force détails : c’est le meilleur passage du livre, car d’une part on y retrouve tous les fameux clichés et, d’autre part, c’est extrêmement drôle. De plus, certaines péripéties arrivent sans qu’on en voit réellement l’intérêt : ainsi, le secret du père sent légèrement le réchauffé pour qui a lu Instinct, et n’aide pas à entrer dans une histoire qui reste vraiment superficielle, alors qu’elle promettait d’être aussi divertissante que désopilante.
En somme, Ma famille normale contre les zombies a un goût de trop-peu. L’aventure est trop courte et la parodie, pour drôle qu’elle soit, n’est pas poussée à son paroxysme, en raison d’un début trop long par rapport à l’aventure en elle-même, ce qui est un peu dommage. Du coup,on ne rit pas autant que l’on pourrait s’y attendre. Situation qui s’inverse une fois que les hostilités sont réellement ouvertes, tant la parodie est cocasse ; mais c’est vraiment trop court, la majeure partie du récit étant grossièrement résumée. Malgré des illustrations qui renforcent l’aspect décalé, le roman est un poil trop court : c’est cocasse, certes, mais un peu sommaire.
Oh dommage il me donnait envie celui-ci!
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Moi aussi, il me tentait carrément, et malheureusement, ça n’a pris. Pas de bol !
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Ton avis renforce les retours que j’avais déjà eus… Ce sera sans moi 🙂
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J’aurais mieux fait de passer mon chemin aussi, à vrai dire !
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Dommage, le résumé donnait envie.
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Oui, pareil en fait 😦
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Du coup, je pense rester sur ma première intention qui était de découvrir Vincent Villeminot avec « Instinct » 😉 Merci !
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Excellente idée !
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Oui, mieux vaut rester sur les classiques de Villeminot, car ce livre regardé en librairie hier après avoir reçu les épreuves frustrantes de Nathan, m’ a déçu.
Les illustrations vont bien avec l’histoire, mais comme l’ensemble du livre : parfois c’est pas assez, à d’autres moments : trop. On a l’impression qu’ils se sont dépêchés d’écrire et de dessiner pour avoir fini à temps. C’est un brouillon qui aurait pu être mille fois mieux s’il avait été vraiment travaillé. Histoire plus longue et plus précise dans l’intrigue et dessins moins systématiquement envoyés en jets d’encre sur coin de table. On n’est pas dans un journal, mais dans un livre !
Quant à l’humour : allez, on va se forcer à rire pour pas avoir l’air d’être coincé.
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Exactement ! Je vois qu’on est d’accord sur tous les points (et ta conclusion est parfaite). Jusque-là, tous ses romans m’auront inspiré un « Oui, mais. » C’est pas de bol
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Je rejoins assez ton avis. Après le tome 2 devrait sortir bientôt et donc continuer l’histoire sans nous laisser cette fin abrupte
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Ha tiens, il y a un tome 2 ? Je pense passer mon chemin quand même.
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