Les Rivières de Londres, Le Dernier apprenti sorcier #1, Ben Aaronovitch

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Peter est à deux doigts de terminer sa formation lorsqu’il s’aperçoit que les fantômes existent, et qu’il peut leur parler. Ce qui est plutôt pratique lorsque le seul témoin du meurtre sur lequel on enquête est mort depuis un siècle. Et Peter n’est pas au bout de ses surprises. Car, au lieu d’intégrer la police criminelle comme il le voulait, il est recruté par le très étrange inspecteur Nightingale, l’inspecteur chargé du non moins étrange bureau des affaires surnaturelles de la police londonienne. Au menu, traquer vampires, sorcières, et autres créatures de la nuit ; faire respecter les divers accords des forces occultes ; réconcilier les divinités qui se partagent la Tamise et les rivières de la cité ; et, bien sûr, apprendre le latin, le grec ancien, et une montagne d’incantations diverses et variées. Peter a fort à faire, car selon un accord très ancien, il s’apprête à devenir le dernier sorcier de Londres… et policier émérite ! 

Le Dernier apprenti sorcier est une série d’urban fantasy au premier tome bien ficelé : entre l’enquête toute policière, les diverses recherches via Internet et logiciels spécialisés, on croise fantômes, vampires, et autres créatures surnaturelles. Sous la houlette de Nightingale, son supérieur direct, Peter apprend tout ce qui est nécessaire à un apprenti sorcier.
Quelques pages pour nous situer le contexte de l’enquête policière, et l’auteur nous propulse dans les méandres surnaturels de l’affaire. Comme notre héros, on découvre donc avec stupeur que Londres n’est pas habité que par des humains en bonne et due forme, et qu’il faut parfois donner de sa personne pour gérer toute l’affaire, lorsqu’on est un policier-sorcier.
Le mélange entre surnaturel et enquête policière est très réussi : d’une part, on adhère sans souci à l’univers fantastique et, d’autre part, la précision des recherches rend l’enquête très authentique. D’autant que Peter et Nightingale ne résolvent pas tous leurs problèmes à coups de sortilèges. Rien de tel qu’une grenade au phosphore et l’intervention des pompiers pour se débarrasser d’un foyer vampirique, par exemple…

L’univers n’est pas, en lui-même, très original : il y a des fantômes, des divinités, des vampires, des sorciers… mais, voilà, Ben Aaronovitch apporte à tous cela ses petites touches personnelles. Les fantômes se différencient des spectres, les vampires, comme on l’a vu, se chassent à coups de grenades, les différentes rivières de Londres sont gouvernées par des dieux et déesses parfois susceptibles, et qu’il faut calmer à de nombreuses reprises. Il y a, bien sûr, les différents sortilèges tirés du latin, les techniques issues des travaux de Newton.

Peter, le personnage principal, mène l’enquête… comme il peut. Le roman est plein d’un humour très britannique, pince-sans-rire, souvent du au décalage entre l’action et les réflexions de Peter, ou ses balbutiements magiques. L’apprentissage s’intercale avec l’enquête, ou les histoires des personnages. Ainsi, on suit avec plaisir les échanges entre Peter et Lesley, sa très efficace – mais distante – collègue. Nightingale, un peu vieux jeu, remplit son rôle de vieux mentor. Et les personnages secondaires sont tout aussi travaillés; de Molly, la gouvernante, aux différentes rivières de Londres, on navigue entre des personnages complexes et bien dessinés.

Ce premier tome du Dernier apprenti sorcier est donc très convaincant : l’univers urban fantasy est extrêmement bien construit et mis en scène, les personnages complexes, l’intrigue très travaillée. L’auteur, dans un univers assez classique, insuffle suffisamment de petits détails originaux et particuliers pour créer une ambiance inédite. Il mêle si bien enquête et vie privée des personnages que l’on lit autant pour connaître le fin mot de l’histoire, que pour savoir comment les relations des personnages vont tourner : le suspens est donc au rendez-vous sur tous les tableaux. De plus, le texte est pétri d’un humour tout britannique, qui amène souvent le lecteur à sourire. 
En somme, c’est une série d’urban fantasy qui démarre extrêmement bien, et dont je lirai très certainement la suite !

 

Le Dernier apprenti sorcier #1, Les Rivières de Londres, Ben Aaronovitch. Traduit de l’anglais par Benoît Domis. J’ai Lu (Nouveaux Millénaires), 2012, 380 p.

 

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20 commentaires sur “Les Rivières de Londres, Le Dernier apprenti sorcier #1, Ben Aaronovitch

  1. Tesrathilde dit :

    Un livre que j’ai très très envie de lire depuis que j’en entends parler ! 🙂

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  2. Mariejuliet dit :

    J’ai adoré aussi cette ambiance si spéciale.

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  3. Flora dit :

    Mmmh, intéressant… Je note ! Je l’avais remarqué depuis un moment mais je ne sais pas, il ne m’attirait pas plus que ça mais ta chronique donne le change. 🙂

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    • Sia dit :

      Je l’ai acheté sur un coup de tête, et je ne regrette vraiment pas. C’est de l’urban fantasy sans romance, alors j’ai l’impression qu’il passe un peu plus inaperçu que les cadors du genre – pourtant c’est un très bon titre !

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  4. Yay ^^.

    Contente que tu aies aimé. Perso, j’avais trouvé le deuxième tome vraiment en de ça mais le 3ème et 4ème m’avait réconcilié avec la saga. J’espère que toi, tu aimeras sur toute la ligne :).

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  5. Dup dit :

    J’ai adoré cette série, il me reste le tome 4 à lire d’ailleurs et tu m’en redonnes furieusement envie ! Et je viens te rassurer sur le tome 2, il est aussi succulent. Le seul reproche éventuel, c’est qu’on ne retrouve quasiment pas Lesley. C’est pour mieux la faire revenir au 3 🙂

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  6. Déjà notée, ça me plairait vraiment de découvrir cette série.

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  7. Natacha dit :

    Il me tente moyennement mais pour l’humour britannique il devient plus tentant ! 🙂

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