Benson pensant avoir échappé à la Maxfield Academy.
Il avait tort.
Une fois n’est pas coutume, voici un résumé minimaliste, car en dire trop reviendrait à spoiler l’intégralité de l’intrigue de la saga.
On retrouve donc Benson à peine quelques instants après la fin du premier tome et, si vos souvenirs sont bons, vous vous rappellerez qu’il se trouve dans une sacrée panade. Dans la neige, hors des grilles, perdu, désorienté, furieux, terrifié, et avec un blessé sur les bras. L’état d’esprit de Benson changera assez peu au cours du volume, et on retrouvera presque toujours ce mélange détonnant – auquel s’ajoutera un brin d’héroïsme forcené frisant l’inconscience.
Comme dans le premier opus, Benson se révèle donc assez souvent agaçant, égocentrique, et manquant parfois de plomb dans la cervelle. On lui reprochera à nouveau de s’occuper un peu trop souvent de lui avant de penser aux autres, et de foncer tête baissée sans se demander si ce qu’il s’apprête à faire n’est pas dangereux ou contre-productif. Par ailleurs, il passe un temps considérable à se démener, oscillant entre des pensées diamétralement opposées car il ne sait pas lui-même s’il veut sauver sa peau, sauver celle des élèves, ou sauver tous les adolescents pris dans la tourmente.
Ce questionnement incessant occupe une grande part du récit, et s’avère un brin répétitif. Mais, d’un autre côté, il permet de mettre en avant le manque d’informations dont souffrent les personnages. Soyons clair, on ne sait pas grand-chose de ce qu’il se trame réellement à Maxfield (sinon que c’est énorme, illégal et potentiellement dangereux) et Benson non plus. Du coup, on est à l’affût du moindre petit indice et les révélations qui arrivent au compte-goutte sont … surprenantes. La fin des Variants laissait présager quelque chose d’époustouflant : la tension est à son comble dans le second opus, jusqu’aux dernières pages. Sans achever son deuxième tome sur un cliffhanger, Robison Wells parvient tout de même à placer suffisamment de rebondissements étonnants pour que l’on veuille en savoir plus – d’autant que les révélations laissent envisager qu’on ne maîtrise pas encore l’ampleur de la machination à peine révélée.
À nouveau, l’auteur joue sur les éléments de l’huis-clos, du thriller, de l’enquête désespérée, de la science-fiction, de la manipulation psychologique. À nouveau, son récit se pare d’un fort effet de réalisme qui rend le tout d’autant plus prenant, et quelque peu dérangeant. Les personnages sont réduits à commettre des actes d’une violence extrême, peut-être encore plus poussée que dans le premier opus. Pourtant, ce n’est pas particulièrement choquant. Non, le plus dérangeant, c’est le traitement qui leur est réservé, et la machination dans laquelle ils sont pris au piège.
Malgré les quelques petites longueurs centrales, dues aux permanentes hésitations de Benson, on replonge dans le même mélange exaltant d’action, de suspense, d’angoisse et de questionnements que dans le premier tome. Aux très bon éléments du début de saga s’ajoute la découverte d’une machination que l’on n’avait, jusque-là, pas soupçonnée dans toute son ampleur, et dont on soupçonne qu’elle cache encore des révélations incroyables. La tension est à son comble, l’ambiance toujours aussi oppressante, les révélations glauques et fracassantes, et l’intrigue menée tambour battant. Passées les retrouvailles avec le caractère urticant de Benson, on passe un très bon moment de lecture avec ce roman bourré d’action aux accents futuristes, qui joue sur les genres. Avec Les Variants, Robison Wells sort des sentiers battus des romans de science-fiction destinés aux adolescents, et il serait dommage de passer à côté de cette bonne série.
À ne surtout pas rater si vous aviez apprécié le tome 1, à noter si vous ne connaissez pas encore la saga !
◊ Dans la même série : Les Variants.
Les Variants #2, Les Fuyants de Maxfield Academy, Robison Wells. Editions du Masque (MsK), 2013, 283 p.
8/10.