Rien ne va plus à bord de l’Empyrée. Le fragile équilibre mis en place par Kieran menace de s’effondrer. Sa cote de popularité est en chute libre, et le mécontentement gronde doucement, insidieusement parmi le jeune équipage… Il y a de la mutinerie dans l’air. Alors que les divers camps s’affrontent avec les moyens du bord, de sérieux dysfonctionnements font leur apparition. Les opposants de Kieran sont-ils vraiment responsables ? Ou faut-il craindre une attaque terroriste ?
Suite des aventures de Kieran, Seth, et Waverly, perdus dans l’espace, sans adultes pour les guider et les soutenir, suite à l’attaque du Nouvel Horizon sur l’Empyrée. Le tome 1 nous avait laissé pantelants, et c’est sans interruption que s’ouvre ce tome 2.
Sans interruption, mais pas sans quelque changements. Si l’on déplore le même manque d’explications scientifiques que dans le premier tome (ou : comment fait-on prospérer des champs dans un vaisseau spatial, par exemple ? J’aimerais vraiment savoir !), l’auteur pose de nouvelles questions dans cet opus.
La situation est extrêmement tendue, et chacun doit opérer des choix cornéliens. Les protagonistes, empêtrés dans les rôles qu’ils ont à tenir, sont volontairement imbuvables. On les secouerait bien volontiers pour les sortir de leur entêtement. Les volontés sont fortes, les disputes fréquentes, et les bons amis d’autrefois se tournent bien vite le dos. Pourtant, il reste une lueur d’espoir, que l’on entrevoit de temps en temps, avec une petite scène chargée d’émotion. Les relations sont très ambiguës, et l’auteur joue très bien sur cette corde raide : les antagonismes sont rapidement dessinés, mais toujours avec une petite part de regret pour l’ami cher que l’on est en train de perdre, irrémédiablement, avec celui que l’on était autrefois. Les personnages sont présentés sans fards et, pourtant, on ne peut que se mettre à leur place. L’évolution opérée dans le tome 1 se poursuit, inéluctable, et c’est assez terrifiant. On regarde, impuissants, ces jeunes personnes s’engoncer dans un comportement parfois haïssable, à la limite du tolérable. Surgit alors, sous-jacente, cette question lancinante : qu’est-ce qui fait qu’on est un être humain et à quel moment cesse-t-on de l’être ? Voilà autour de quoi tourne ce volume, alors que le premier était plutôt axé sur l’utilisation de l’idéologie. Le thème n’a pas disparu, mais il s’efface au profit de celui de l’humanité, qui prend très nettement le dessus.
L’intrigue est rondement menée : l’histoire est survoltée, il n’y a ni longueurs, ni temps morts. Comme dans le premier tome, on a du mal à prendre parti pour l’un ou l’autre des protagonistes. On est compatissant puis, sans crier gare, on les déteste pour ce qu’ils viennent de faire, leur immaturité flagrante et, parfois, leur bêtise qui semble incurable. Le roman est fort émotionnellement, et le lecteur passe d’un extrême à l’autre assez rapidement, sans savoir où il doit se situer. Ce second tome est un vrai concentré d’adrénaline d’autant que l’intrigue n’est pas prévisible. On ne devine pas immédiatement quelles seront les conséquences des péripéties, et c’est bien agréable d’être surpris par le scénario.
La fin est digne d’un film à suspens. Imprévisible, grandiose, elle laisse le lecteur avec l’air hagard et la douloureuse impression que l’attente avant le tome 3 va être longue … très longue.
Comme dans le premier tome, on retrouve un rythme extrêmement bien maintenu, tout du long du roman, avec un suspens bien dosé. Les personnages sont aussi complexes que précédemment, mais leur évolution, si elle fait parfois un peu peur, suit son cours logique. Même s’ils sont de temps en temps imbuvables et quelque peu immatures, on les suit avec plaisir, en prenant difficilement parti pour l’un ou pour l’autre. À nouveau, les thèmes choisis (humanité, idéologie, manipulation) sont intelligemment traités et font toute la richesse de ce roman. Le huis-clos renforce l’impression de claustrophobie que l’on finit par ressentir dans ce vaisseau à l’ambiance enflammée. Même si l’on déplore un certain manque d’explications scientifiques, et si l’aspect nouveauté a un peu disparu, ce tome 2 tient toutes les promesses du premier. Prenant, haletant, on ne s’ennuie pas une seule seconde, et la suite n’est pas prévisible. C’est tout bon !
♦ Dans la même série : Glow, 1 ; Flame, 3.
Spark, Mission Nouvelle Terre #2, Amy Kathleen Ryan. Editions du Masque (MsK), 2013, 406 p.
9/10.
Contente que tu aies aimé 🙂 je compte le lire très bientôt !
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J’espère qu’il va te plaire ! Mais si tu as aimé le tome 1, ça devrait te plaire : il est électrisant !
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