Cours ma jolie, Lisa Unger

    
Une lettre anonyme.
La photo d’une petite fille de deux ans.
Une note : « Es-tu ma fille ? »

L’existence de Ridley Jones, journaliste new-yorkaise bohème, vient de basculer.
Un ballet de faux-semblants où vérité et mensonge se mêlent inextricablement, où le passé vole en éclats, et où la trahison viendra de ceux qu’on croyait pourtant bien connaître…
Et si vous découvrier que votre vie entière n’est que tromperie et illusion ?

Qui n’a jamais craint de découvrir un sordide secret sur sa naissance et ses parents? Ridley le craignait moins que toute autre, elle qui avait été élevée dans un foyer aimant. Son monde se délite doucement, lorsqu’elle reçoit cette lettre remettant en cause son identité et sa naissance…  À partir de là, les événements s’enchaînent sur un rythme assez rapide, entraînant le lecteur dans un tourbillon de manipulations.  Enquête, découvertes, danger…  Lisa Unger manie bien les trois éléments. Pourtant, le récit ne parvient pas vraiment à décoller, en raison peut-être d’une intrigue manquant un peu de suspens; on voit assez rapidement là où l’on va en venir, et la belle énergie du départ disparaît très rapidement au profit d’une routine un poil ennuyante. Les digressions incessantes de Ridley sur le hasard, la nécessité, les choix et les multiples adresses au lecteur n’aident pas non plus, et ralentissent un peu trop la lecture, tant elles sont maladroites et peu intéressantes. Elles semblent du coup être là plus pour meubler le récit que pour l’étayer, et c’est un peu dommage.

Le roman n’en reste pas moins agréable et facile à lire, et le thriller reste assez prenant, malgré le défaut de suspens. La quête existentielle de Ridley plonge successivement le lecteur dans l’angoisse, la colère, le désarroi, face aux machinations qu’elle met à jour. Certains personnages restent malheureusement un peu trop superficiels et monolithiques dans leurs choix et attitudes, mais Lisa Unger fait ici preuve d’un certain talent pour croquer la nature humaine dans ses aspects les moins glorieux. Touchant par ailleurs à un sujet de société qui reste angoissant – les enlèvements d’enfants- et à une question que tout le monde ou presque se pose un jour ou l’autre (suis-je bien la personne que je crois?) elle propose avec Cours, ma jolie un roman que l’on emportera avec plaisir sur la plage. Rien de tel qu’un petit frisson d’angoisse et d’adrénaline après un bain!

 

 Cours, ma jolie, Lisa Unger. France Loisirs, 2006, 448 p.
4/10.

 

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Un étranger dans la maison de Patricia Macdonald, un autre polar remettant en cause l’identité d’un enfant !