Le jeune Kwaï aime observer les caravanes qui traversent son village et les hommes qui se lancent à l’assaut d’Isayama, la reine des montagnes. Isayama, si haute et si escarpée que jamais personne ne l’a vaincue. Alors que les expéditions se succèdent en vain , Kwaï rêve d’être le premier à se percher sur la tête de la montagne. Aidé par les sages conseils de Luna, son arrière grand-mère, Kwaï, devenu adulte, pourra à son tour tenter l’aventure.
C’est avec un plaisir non dissimulé que j’ai retrouvé Pierre Bottero et Jean-Louis Thouard, deux artistes que j’apprécie énormément.
Et Isayama ne m’a pas déçue; on y reconnaît bien le style poétique de Pierre Bottero, magnifiquement illustré par Jean-Louis Thouard, texte et illustrations se disputant la vedette.
L’histoire rappelle nécessairement l’univers de l’auteur, Gwendalavir, par les leçons de sagesse disséminées dans le conte qui respecte d’ailleurs la structure classique répétitions-évolutions. Il fait penser aux contes de sagesse asiatiques, où c’est justement par la répétition d’une situation incongrue que progresse le personnage dans la sagesse – ce que souligne admirablement le dessin de Jean-Louis Thouard, qui rappelle lui aussi les steppes des pays du soleil levant.
On ne peut que deviner la philosophie marchombre sous les sages conseils de Iuna; longtemps, on attend que Kwaï vole de ses propres ailes et on perçoit nettement l’instant où il le fera. Il grandit et, au fil des années, acquiert une sagesse qu’on ne peut que lui envier. Fort des conseils et de l’expérience acquise par la longue et tenace observation menée des années durant, Kwaï entreprend d’arpenter le chemin qui, peut-être, le mènera en haut d’Isayama (ce dont il rêve depuis sa plus tendre enfance).
Isayama est donc un conte aussi sage que poétique, magnifiquement illustré et qui plaira très certainement aux petits comme à leurs parents! A mettre entre toutes les mains, sans limite d’âge !